18.08.2011
Adieu prison, bonjour palace
La zonzon d'Avignon, plus personne n'y tourne en rond. Le 30 mai 2010 déjà, je vous en avais touché deux mots mais par ouï-dire. Cette fois-ci c'est en live que je vous adresse quelques images du mur votif de la rue Banasterie prises en ce mois d'août 2011.
Il s'est un peu dégradé depuis et seules les niches du haut sont encore occupées mais il a de beaux restes.
Bientôt la zonzon d'Avignon sera convertie en hôtel 5 étoiles.
Les people festivaliers pourront remplacer les damnés de la terre, protégés du vulgum pecus par de hauts murs, des chevaux de frise et des caméras partout. Bonjour l'ambiance.
En attendant des photographes ont organisé une expo couleurs de plein air sur les murs extérieurs de la maison d'arrêt.
Cela m'a rappelé les clichés qu'un petit débrouillard de mon équipe était parvenu à sortir de l'intérieur de l'univers carcéral avignonnais quand celui-ci avait été désaffecté, vers 2003, je crois.
"A la fin, ils laissaient les détenus s'exprimer sur les murs", me disait Boris, mon reporter de choc. Je vous laisse juges du résultat.
Autre ambiance mais qui vaut bien la précédente! Pour ce bon mouvement, Boris méritait d'avoir sa rue. C'est fait!
19:20 Publié dans Glanures, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
14.08.2011
Purvis et Howard chez Chrysler
Animuliens bonjour. Je vous écris sur une bécane de merde from le café des Flots bleus près du camping de la plage. Aussi serais-je brève (ça vous fera des vacances). D'ailleurs, la seule grâce que je vous souhaite c'est de vous gorger un max de bon soleil comme les moustiques se gorgent de ma petite peau sucrée. You might also like, si vous traînez vos tongs de l'autre côté de l'Atlantique, la next exhibition du Chrysler Museum of Arts(Norfolk, Virginia) qui présente à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 31 décembre 2011 les Self Taughts Artists from the Garbish and Gordon Collection.
Les SAT, pour les véliplanchistes qui l'ignoreraient, ce sont les artistes autodidactes, catagorie fourre-tout où nos amis américains glissent des naïfs, des créateurs bruts, des gens relevant du folk art and so on.
Ici, tout de même j'ai repéré Purvis Young (1943-2010) qui fit un peu de zonzon dans sa jeunesse. Il était plus doué pour la peinture que pour la cambriole en amateur, aussi s'est-il vite consacré à son art en Floride pour notre grand avantage. Purvis peignait sur ce qui lui tombait sous la main et ses oeuvres sont maintenant dans les musées, par exemple le musée d'art de Philadelphie.
Howard Finster (1916-2001), quant à lui, était un pasteur baptiste que son dieu gratifiait de visions depuis l'âge tendre de 3 ans. Comme la peinture, finalement, l'intéressait plus encore que les bondieuseries, il cessa de prêcher en 1965 pour se consacrer à ces images dérivées de la pop-culture et de l'iconographie religieuse. Elvis Presley et Jésus Christ en quelque sorte. Cela se passait près de Summerville en Georgie.
Et je vous dis : "bonne sieste".
20:19 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : purvis young, howard finster, art brut, art naïf, us outsiders, norfolk, virginia | | Imprimer | | |
11.08.2011
Anatomia et cætera
František Dymáček. Connaissez-vous ce nom-là ? Moi non plus. Je le découvre. Il vient de Moravie. La Moravie c’est pas comme la Poldavie dans Tintin, ça existe vraiment. C’est une région à l’est de la République tchèque et dedans il y a une ville : Ostrava d’où provient František Dymáček.
Bon, comme c’est un peu loin, vous pourrez rencontrer František à Prague où vous passerez peut-être vos vacances. Où ? En plein cœur de la ville. Sur Nerudova (13). Dans un petit musée privé très classe dont la façade ressemble à une pâtisserie viennoise comme beaucoup de beaux anciens bâtiments praguois.
A l’occasion d’une exposition qui durera jusqu’au 30 septembre 2011. Elle a failli m’échapper parce qu’elle s’appelle Anatomia Metamorphosis et que j’ai cru que c’était la même dont je vous avais signalé l’existence le 2 octobre 2009 (voir ma note : Annivernissages d’octobre) qui se baladait.
Et bien ce n’est pas tout à fait le cas. Aux deux cas précédemment traités : Lubos Plny et Anna Zemankova, s’en ajoute ici un troisième : celui de František Dymáček (1929-2003).
Terezie Zemánková semble être pour quelque chose dans cette découverte récente (qu’elle me corrige si je me trompe). Elle nous explique sur Radio-Prague que ce créateur, dont les dessins accumulateurs de visages démoniaques flirtent avec la médiumnité, travailla une bonne partie de sa vie dans un centre de recherche informatique. Est-ce parce qu’il contribua au début de l’évolution des ordinateurs ou parce qu’il faisait comme tout le monde des dessins au téléphone qu’il se lança dans des compositions plus élaborées, une fois la retraite venue?
Toujours est-il qu’il se mit à réaliser cette «jungle de formes» imbriquées où apparaissent (et disparaissent) des visages, des figures, des masques d’autant plus inquiétants que noyés dans une prolifération colorée.
3 catalogues (un pour chaque créateur) en 3 langues nous sont promis. Je ne lis bien ni le tchèque ni l’allemand ni même l’anglais mais ça fait rien, abcd a intérêt à nous en exporter quelques échantillons à la rentrée, tous les Animuliens ne pouvant se rendre à Prague.
11:05 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terezie zemánková, františek dymáček, art brut tchèque, abcd, prague | | Imprimer | | |
06.08.2011
Carton rouge pour Mémée Grossin
«On s’amusait bien en 68» me dit mon daddy adoré, avec nostalgie, en z’yeutant ma dernière trouvaille. Dénicheuse de paperasses anciennes comme je suis, j’ai attrapé dans mon filet à papillons rares, un carton qu’en ces temps mérovingiens on n’appelait pas encore un «flyer». C’est un carton rouge ou plutôt un dépliant de la Galerie Antoinette, dévolue à la défense de l’art naïf.
Ce n’est pas que les œuvres de Fernande Grossin (1886-1975), une brave vieille dame bordelaise, me passionnent des masses mais c’est qu’il est question d’art brut dans le texte d’Anatole Jakovsky contenu dans cette invitation à une exposition qui occupa 3 semaines, peu de temps avant un 22 mars fatidique.
Dans ce moment précurseur d’un mouvement qui allait reléguer au second plan bien des choses (dont le gaullisme et l’art naïf), on ne faisait pas dans le politiquement correct. On n’hésitait pas, contrairement à aujourd’hui, à exprimer des opinions personnelles et même à se rentrer généreusement dans le chou entre grandes têtes molles. Ici, c’est rigolo de voir Jakovsky, un peu énervé par Jean Dubuffet qui lui pourrit la vie (Asphyxiante culture, son brûlot est pour bientôt), se farcir Raymond Queneau, coupable, d’artbrutophilie et d’artnaïvophobie subséquente.
Mémée Grossin passe à la trappe.
Après nous avoir rapidement chanté les louanges de cette jeunesse de 82 ans, l’Anatole utilise l’essentiel de son espace à se bastonner avec «la valetaille des gazettes» que défrisent ses chers naïfs. La suite est jouissive puisque s’attaquant «aux grosses pièces», il râle contre un académicien Goncourt qui l’a provoqué.
J’aurais bien aimé trouver l’origine de la citation de Raymond Queneau qui mit les nerfs de Jakovsky en pelote mais je n’y suis pas parvenu (avis aux chercheurs!). Elle date sans doute de 1967 et vaut son pesant de nougat : «L’exposition de l’Art Brut fut cette année une révélation avec l’heureuse conséquence d’éclairer les esprits sur la véritable nature de l’art exploité sous l’étiquette Naïf, école insincère de truqueurs (à quelques rares exceptions près)».
Devant tant de sévérité, Anatole Jakovsky manque d’avaler sa pipe : «Dommage que la fameuse Zazie n’était pas là à ce moment près de lui pour lui dire dans son vert langage : critique mon cul, Keno, t’occupe pas de ça, c’est pas tes oignons».
Avant de se vautrer à son tour dans l’injustice: «Ah, si elle (Mémé Grossin) était seulement une droguée, une internée, une schizophrène, ou une récidiviste de droit commun, au pis aller, comme la plupart des artistes de l’Art Brut, cela aurait pu s’arranger, la rehausser aux yeux de ce profond penseur».
Il a raison mon daddy, en ce temps-là, on s’amusait bien. Avec parti pris peut-être mais sans recours à l’injure, à la diffamation, au harcèlement, au ton menaçant toutefois. Avec pour seules armes l’ironie, l’humour, le sens de la caricature, l’analyse critique, l’exactitude des faits et le contrôle des informations. Sans oublier le droit de citation. Tout un programme.
08:00 Publié dans Ecrits, Expos, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernande grossin, anatole jakovsky, raymond queneau | | Imprimer | | |
01.08.2011
Dernières rafales à la Halle St Pierre
On me cache tout, on me dit rien. Heureusement qu’il y a les blogues! Sinon je serais informée vraiment sur rien. La vérité me vient ces temps-ci du camarade Thaddée qui, sur le sien (de blogue) : Thaddée ou l’hérésie tranquille me met la honte sur la face en me rappelant qu’il n’y en a pas que pour la province et que ça urgeotte aussi du côté de Paris. Je me permets de l’appeler «camarade» parce qu’il se sert de ce beau mot pour ses liens. «Je me réveille un peu tard», dit-il, le 28 juillet.
Mais non, Thaddée, il n’est pas trop tard pour une petite piqûre de rappel en faveur de l’expo Sous le vent de l’art brut à la Halle Saint-Pierre of Montmartre! Foutons pas le trac aux régionaux de tous les pays qui visiteront la capitale en août. Ils ont jusqu’au vendredi 26 août 2011 pour aller respirer ce vivifiant vent là. Votre récent post devrait les stimuler.
Dans le genre, il faut que je signale aussi l’entretien un peu échevelé de Martine Lusardy, la cheftaine de la Sainte Halle avec la journaliste Chloé Jourdan. C’est sur Almanart, L’Almanach didactique art actuel design photo. L’entretien est entrelardé de grains de sel de la rédaction qui se croit obligée de veiller au grain de l’art contemporain.
Il n’en contient pas moins des phrases qui font réfléchir. Exemple : «La médiatisation de l’art brut s’est accompagnée d’une certaine dépossession des œuvres par les artistes. Une difficulté est le maintien de l’altérité dans l’art brut, de ne pas diluer cette altérité dans un discours intellectuel. Alors si les musées gomment ces caractères autres, ils ne sont peut-être pas le moyen approprié pour conserver cette altérité».
08:55 Publié dans art brut, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (5) | | Imprimer | | |
29.07.2011
CHOMO chez Desmoulin
L’entrée était gratuite. On y accédait par l’ascenseur. C’était en Périgord. Tout pour plaire. Et pourtant j’ai loupé l’exposition CHOMO (encore une) qui s’est tenue, à vrai dire fugacement, du 10 au 21 juillet 2011 dans la salle de l’Horloge de l’Abbaye de Brantôme. C’est la collection perso de la veuve de CHOMO qui fournissait la matière de cette «rétrospective». L’édition numérique du journal Sud Ouest nous affirme qu’elle rendait «bien compte du travail que l’artiste a pu réaliser durant toute sa vie». Je veux bien le croire mais c’est trop tard que l’article m’est tombé sous le regard. Pourtant j’aurais dû m’en douter. Votre petite âme errante ayant parfois sans le vouloir de petits dons de divination. Je m’explique. Les plus animuliens d’entre vous auront noté que lorsque j’ai annoncé (19 janvier 2010, dans la note : Chomo, une œuvre très prisée) la vente publique de certaines œuvres de CHOMO à Cheverny, je n’ai pas manqué de souligner que cet aimable château avait servi de modèle à Hergé pour son «Moulinsart». Et bien entendu, il n’aura pas échappé aux animulâtres que vous êtes que, peu de temps avant, le 13 décembre 2009, je commettais ce calembour douteux à propos d’une double expo du dessinateur et graveur Fernand Desmoulin : Desmoulin’s art. Et puis après me direz-vous? Et bien il se trouve que c’est dans l’Abbaye de Brantôme qu’est abrité le Musée Fernand Desmoulin! Voici donc CHOMO qui se rapproche vraiment du pur dessinateur automatique que fut Fernand Desmoulin. Un voisinage médiumnique en quelque sorte! Sous les auspices d’une pythie moulinsardeuse, Ani, votre servante. A noter que l’expo CHOMO de juillet 2011 à Brantôme était «agrémentée d’un diaporama», ce qui prouve que l’épouse du défunt CHOMO qui, de son vivant, n’encourageait pas trop les visiteurs à prendre des photos du village préludien, n’est tout de même pas une iconoclaste. Aucune reproduction cependant des œuvres de sa collection ne figure dans l’article de Sud Ouest.
01:49 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chomo, fernand desmoulin, brantôme | | Imprimer | | |
28.07.2011
Elephant tweet
C’est les vacances. Plus rien à la téloche. J’en profite pour visionner mes DVD en retard. Bricoleurs de paradis, celui de Rémy Ricordeau. 52 mn. «Ce film est une dérive en quête d’environnements insolites d’art populaire» nous dit la présentation. Dérive, ça me rappelle un truc. J’aime bien. La musique de Jean-Christophe Onno (accordéon diatonique et scie?) aussi.
J’aime moins le côté téléphoné des questions de l’interviouveur qui va jusqu’à traduire ce qu’on lui dit pour l’accommoder à sa sauce. «On est saisi de partout!» devient ainsi : «Y’a pas de liberté». Peu d’écoute, peu de tact.
On passe allégremment sur les scrupules de Madame Taugoudeau qui a honte de montrer le jardin de son mari envahi par les ronces. On insiste pour fureter derrière la maison de M. Pailloux qui n’y tient guère. Le contraire d’un travail d’ethnologue. Une curiosité réelle mais gauchie par des idées préconçues.
Les créateurs sentent qu’on veut leur faire dire quelque chose. Ils se défilent. Avec précaution : «j’vois pas où vous vous voulez en venir…» (André Gourlet) ou avec netteté : «on fait ce qu’on veut dans son jardin!» (Yvette Darcel). Le résultat est le même. L’impression d’un étrange malentendu.
C’est pourquoi il faut approuver Rémy Ricordeau d’avoir engagé Bruno Montpied comme acteur. La confrontation de celui-ci avec un habitant-paysagiste a quelque chose de surréaliste et de pittoresque à la fois. Le naïf dans l’affaire n’est pas celui qu’on croit. La confrontation des autodidactes de l’art avec le dilettante de l’entretien filmé, c’est son angle à Ricordeau.
Et cet angle a l’avantage cinématographique de lui permettre de belles prises de vue sans que les créateurs donnent l’impression d’être scotchés à leur création. L’énergie que ceux-ci doivent déployer pour se garer des gros sabots de leur interrogateur leur fait oublier la caméra. Plus spontané nous apparaît, grâce à ce film, leur lien avec leurs œuvres. C’est particulièrement vrai pour André Pailloux dont la gentillesse et le ludisme cinétique, sont le clou de ce spectacle bienencontreusement sous-titré, selon le mot du sculpteur-paysagiste Alexis Le Breton, Le Gazouillis des éléphants.
Le livre de B. Montpied qui accompagne ce DVD s’intitule lui : Eloge des jardins anarchiques. On me dira que rien n’est plus ordonné que ces jardins là. On me dira que très peu de ces créateurs à l’état brut se réclament d’une doctrine politique -certes estimable- à laquelle l’auteur se plait à professer inclination à tout bout de champ.
Moi, je ne dirai rien. Je me contenterai de faire référence à la vigoureuse campagne d’auto-promotion développée par B.M. sur son blogue à propos de ce recueil d’articles fort documentés (pour beaucoup déjà publiés dans le passé et remaniés ici pour l’occasion).
Voir les notes du 15 mars 2011, 19 mars 2011, 20, 22, 26 et 30 mars 2011 ; 9 avril 2011 ; 1er mai, 3 mai, 22 mai 2011 ; 5 et 26 juin 2011 ; 14 juillet, 21 juillet 2011
A charge pour son éditeur d’en apprécier les effets.
22:10 Publié dans art brut, Ecrans, Ecrits, Sites et jardins, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : art brut, environnements populaires spontanés, rémy ricordeau, bruno montpied | | Imprimer | | |
24.07.2011
Le Tour de France par la grand’route et les chemins creux
Le Tour de France s’achève et je vous ai pas parlé du Tour de France. Je vous parle jamais du Tour de France. Il est temps que ce scandale cesse. Le Tour de France n’est-il pas une dérive comme une autre? Je ne saurais donc vous en vouloir, mes sœurs animuliennes, si vous avez eu tendance à déserter mes lignes pour aller jouer les groupies sur les pentes du Galibier.
Pour vous changer de l’éternelle littérature blondinienne sur le sujet, je vous ai sorti de la naphtaline une strophe de Maurice Hallé, poète-chansonnier d’Oucques dans le Loir-et-Cher. Pote au fameux Gaston Couté, il sévissait comme lui dans le Montmartre de la grande époque, publiant à La Vache enragée, éditeur et cabaret.
Le titre de cette pièce ? Les Coureux , ce qui dit bien ce que ça veut dire :
«J’les avins vu sur le grand’route,
Passer en huit ou dix p’lotons,
Même qu’ien a qu’avaient d’la goutte
Su leux guidons, dans des poch’tons.
D’leus sacs, i’s tiraint des p’tit’s fioles,
I’s mettaint ça au bord… du creux.
Pis i’s s’enfilaint la bricole.
Ah ! que l’diabl’brul’ben les coureux!»
Bon, c’est en patois beauceron mais j’adore ça qu’on triture not’ bô langage françois et les poèmes qu’on comprend pas tout de suite. C’en est plein dans le recueil de Maurice Hallé, publié en 1921 et illustré par Germain Delatousche, un vaillant graveur sur bois un peu anarcho su’ les bords. Par la grand’route et les chemins creux que c’est son titre.
Tout un programme pour un été sous le vent de l’art brut, non?
Après Dicy, après Laduz, après Versailles et Malakoff, Mauriac, Bègles et Batz-sur-mer, après Martizay, je continue donc mon Tour de France à moi par le musée Fenaille à Rodez ous’que je vous engage vachement à voir (et jusqu’au 30 octobre, couac le flyer oublie de l’indiquer) les monstres élégants de l’expo Louis Pons, la plume est le dard du dessinateur.
Je vous engage et je suis pas la seule puisque monsieur Benoit Decron n’a pas hésité à changer son braquet soulagesien pour en faire de même.
16:38 Publié dans Ecrans, Expos, Glanures, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : tour de france, le galibier, la vache enragée, maurice hallé, patois beauceron, germain delatousche, louis pons, la plume est le dard, musée fenaille | | Imprimer | | |
17.07.2011
Le sabotier de Martizay
L’amusant avec mes farfouillages sur les musées autodidactes disparus, c’est qu’une chose en entraînant une autre, je visite par la pensée des tas de charmants petits bleds que vous rencontrerez peut-être pendant vos pérégrinations estivales.
Aujourd’hui, c’est Martizay dans l’Indre (36220), porte d’entrée de La Brenne aux jolis étangs. Comment suis-je arrivée là, aux frontières Berry/Touraine?
Par Jules Sincère, figurez-vous, l’auteur du bouquin dont je vous ai causé dans mon précédent post. Comme ce Sincère a eu la bonne idée de dédicacer de son vrai nom (Allély) mon exemplaire des Amants de la mer, je me suis lancée sur sa piste.
Manque de bol, Allély est un nom répandu dans la région berrichonne et j’ai fait tintin.Non sans faire connaissance au passage avec un certain Robert Allély, sabotier de son métier et sculpteur amateur qui réalisait, à côtés des sabots utilitaires «de véritables œuvres d’art».
Du moins, c’est le Bulletin n°5 des Amis du vieux Martizay (nous y voilà), paru il y a 10 ans, qui nous l’apprend. Pas d’images à se mettre sous la dent malheureusement, à part cette repro pas fameuse d’un étonnant sabot-crocodile.
Il y en a peut-être d’autres à l’intérieur du bulletin mais je n’ai pas le temps de me le procurer. A supposer qu’il ne soit pas épuisé. Mais là aussi, il se pourrait qu’il existe des cartes postales car on avait l’air de prendre au sérieux les coutumes populaires à Martizay.
Alors, messieurs les cartophiles, un coup de pouce siouplait !
16:34 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Jadis et naguère, Musées autodidactes disparus | Lien permanent | Commentaires (2) | | Imprimer | | |
16.07.2011
Musée autodidacte disparu : Batz-sur-mer
Aux amants de la mer : le titre m’a paru tomber pile en ces temps vacanciers où les apollons des plages et les sirènes de piscine ne songent qu’à se mouiller le string ou l’itsy bitsy petit bikini. C’est aussi qu’avec le mauvais goût tordu qui me caractérise, j’ai été séduite par la couverture chromolitho-naïve de ce Guide des baigneurs le long des grèves lorsqu’il m’a sauté dans les bras en criant «maman!» à la dernière brocante où je suis allée traîner mes sandalettes.
Bon, il ne date pas d’hier puisqu’il est de 1896 mais c’est ce qui fait son charme. Alors je l’ai acheté bien que je ne compte pas me farcir les excursions décrites, le grand ouest n’étant pas à mon programme cet été. Seulement, «faut pas être égoïste, ma p’tite Ani!» je me suis dit. Il y aura bien des Animuliens pour faire du camping chez les Batziens. Et ce guide, écrit par un écrivain-voyageur avant la lettre, piquera sûrement leur curiosité.
En effet, parmi les souvenirs de cet aimable Berrichon qui signe du pseudo de Jules Sincère, le très intéressant chapitre 12 les documentera sur Les musées de Batz et l’église. Pouf, pouf. Laissons tomber l’église. N’importe quel dépliant de l’Office de tourisme de Batz-sur-mer, balnéaire station du sud de la Bretagne, vous en dira plus.
Mettons même de côté le musée des «Antiques» de Mademoiselle Pichon. Non sans apprécier au passage les exemples de chansons locales collectées par cette pionnière de la défense du patrimoine immatériel. Si je comprends bien, ses collections de costumes et de meubles de paludiers se retrouvent aujourd’hui peu ou prou au Musée intercommunal des marais salants.
Arrêtons-nous par contre sur le musée de Pierre-Marie Lehuédé (1849-1901), «cordonnier naturaliste» comme il aimait se présenter. Arrêtons-nous et faisons lui une place dans ce Panthéon des musées autodidactes disparus (je sais que mes suceurs de roue vont me piquer l’idée mais tant pis!) où flotte allégremment le parfum de l’art brut dans son état naturel, celui d’avant baptême par Jean Dubuffet.
Le musée de monsieur Lehuédé avait l’air d’un beau capharnaüm dans le genre cabinet de curiosités sauvages. S’y côtoyaient un squelette de vache, ceux d’un squale et d’un boa, des algues, des cailloux du fond de l’océan, des centaines d’oiseaux empaillés, des haches de pierre, des armes celtiques. Ce que j’aurais aimé voir ça même si le cordonnier-savant classait tous ses échantillons avec la précision maniaque de l’époque!
Son jardin minéral, rempli de roches disparates, «artistement superposées», la tombe de Remy, son caniche blanc «entourée de coquillages et de polypes», la façade de sa maison «enjolivée de quadrilatères et losanges en coquillages variés, d’oiseaux de mer aux ailes tendues»… tout me laisse à penser qu’il y a là inspiré sous roche. Bien sûr, il faudrait la confirmation des images mais je n’ai pas trouvé, sur le ouaib, de repros à ce sujet, même dans les sites sur les cartes postales.
Alors, avis aux collectionneurs en la matière! Il s’en trouvera peut-être un pour avoir un document sur le musée Lehuédé dans ses albums.
11:14 Publié dans Glanures, Jadis et naguère, Musées autodidactes disparus, Poésie naturelle | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : musée autodidacte disparu, jules sincère, pierre-marie lehuhédé, cordonnier-naturaliste | | Imprimer | | |