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25.12.2010

Noël au coin coin du feu

Noël au coin du feu. Du feu animulien s’entend. Re-Noël et re-coin puisque celui-ci est le sixième que votre petite âme errante passe en compagnie des petits jésus que vous êtes, mes chers visiteurs.

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aiguillettes canard abricots.jpgAiguillettes de canard accompagnées d’une poêlée d’abricots et de marrons au menu du réveillon. yvette et pierre darcel.JPG

Avec pour invités-surprise (mais une narratrice imaginaire de mon espèce peut bien s’autoriser ce genre de fantaisie) Pierre et Yvette Darcel qui doivent avoir illuminé leur parterre de rêve comme ils le font chaque fin d’année dans leur Bretagne mystérieuse et jolie.

 recoins-coin.jpgJ’écris ceci alors qu’un nouvel article de fond vient d’être consacré à leur fragile, rustique et raffiné palais en coquillages. Son auteur n’a rien d’imaginaire puisqu’il s’agit d’un enragé partisan des folies environnementistes populaires.

J’ai nommé : Bruno Montpied. Procurez vous le numéro 4 de la revue Recoins où figure son papier, ne serait-ce que pour découvrir presque terminée la vache de Pierre dont je vous avais montré ici même en son temps (le 24 mai 2009) les débuts prometteurs.

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Photo Bruno Montpied in Recoins n°4

 

Et comme dit la pub Orange : «Merci Ani ! Bon Noël Ani !».

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01:00 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, pierre darcel, bruno montpied, recoins | |  Imprimer | | Pin it! |

19.12.2010

De nouveaux Pujolle à la Collection de l’Art Brut

Une fois n’est pas coutume, je vous la fais à la paresseuse, ma note. Un joli petit lot d’œuvres inédites d’un créateur d’art brut appartenant au premier cercle des découvertes de Jean Dubuffet, ça se laisse pas passer sans un gentil coup de clairon de votre petite âme errante.

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Guillaume Pujolle - Buffalo Bill, 16.06.1947 - Collection de l’Art Brut, Lausanne.

Alors comme je raffole de Pujolle, je ne vous dirai pas bonsoir sans vous inviter à vous ruer dare dare sur le site de la Collection de l’Art Brut à Lausanne qui marque, en cette fin d’année, un sacré point et à qui j’emprunte pour la nécessité de l’information son image Buffalo Billiène (avec 2 LL comme GuiLLaume PujoLLe).

23:09 Publié dans Ailleurs, art brut, De vous zamoi | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, guillaume pujolle, collection de l'art brut | |  Imprimer | | Pin it! |

18.12.2010

Le CrAB en pince pour l’art brut

Lorsque le CrAB paraît, le cercle de l’art brut applaudit à grands cris.

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Le CrAB, ça vient de sortir. C’est une asso fondée en septembre 2010. Elle faisait ses premiers pas jeudi 16 décembre à la Galerie Christian Berst,puissance invitante de la cérémonie de baptême.

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Derrière le logo rigolo de cet aimable crustacé c’est tout un collectif de réflexion qui s’avance, l’œil brillant et le sourire aux dents. De réflexion «autour de l’art brut» bien sûr! Sinon je vous demande un peu ce que votre petite âme errante aurait été faire là avec son 38° de fièvre. La réflexion pour une fois ne montrait pas son visage de vieille barbe blanchie sous le harnois des épopées hourloupéennes, préludiennes, lausanniques et singulier-de-l’artdesques. La moyenne d’âge naviguait plutôt autour de 30.

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«78!» proclamait une blonde crabeuse, en lançant comme une provocation son année de naissance. «Moi aussi!» lui faisait écho sa brune voisine. Ecœurant spectacle pour une femme de mon âge! Mais que voulez-vous, faut s’y faire : cette soirée historique marque l’arrivée en masse d’une nouvelle génération de cervelles sur le marché. Pour le moment cette «masse» est composée de 7 filles et de 2 garçons, tous chercheurs décidés à mettre leurs œufs dans le même panier bien que provenant d’horizons divers : histoire-de-l’art beach, marina pieds-dans la littérature, patrimoine-bay, muséologie-plage, les sables de psychanalyse etc.

Me demandez pas pourquoi le nom du CrAB mélange minuscule et capitales. Sans doute pour mimer la marche de l’animal. Chacun sait en effet que c’est de biais (et non par une attitude frontale d’effronté «spécialiste») qu’on aborde le mieux le sujet de l’art brut.

Me demandez pas non plus ce qui s’est dit pendant le discours de présentation. J’étais arrivée en retard après qu’un vélib ait failli me crabouiller à l’angle des rues du Temple et Pastourelle. Mal placée, j’ai rien entendu mais vous retrouverez tout le toutim des objectifs du CrAB sur son site.

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D’où j’étais, je voyais que les mouvements oratoires de Baptiste Brun. Sous son verbe, la salle crépitait du flash et besognait en sourdine les cahuettes de l’apéro. Les figures vibrionnantes et hiératiques de Guo Fengyi veillaient sur les autres membres du collectif, groupés comme des poussins noirs dans leurs atours de vernissage

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Dans son coin, Christian Berst avait l’air du papa qui s’étonne que la teuf des enfants soit si sage.

Fort heureusement, à tout baptême, il faut une fée et celle qui se penchait sur le berceau, c’était Caroline Sury, l’auteur du logo rigolo. Impossible d’arracher à celle-ci l’adresse de son marchand de bas roses mais elle contribua à mettre de l’entrain dans le festival off, qui s’installa après les déclarations «officielles».

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Crabichous et crabichettes de se partager alors l’assistance pour nous communiquer –visiblement plus décontractés– leurs projets en vrac : séminaire périodique ouvert au public, journées d’études, colloques, publications etc. Je tombai pour ma part sous la houlette de Deborah Couette qui rit comme un oiseau bat des ailes. Il fut question de Fabuloserie et de parties de campagne. Affaire à suivre.

M’est avis que les crabes, à moins qu’ils ne veuillent seulement impressionner leurs professeurs, auraient intérêt à pimenter leur trop sérieux programme de quelques récréations dûment improvisées. Comme j’ai pris ma carte de membre (car on peut, pour quelque thune, faire partie du CrAB), je ne manque pas de le leur suggérer.

Pour finir, un photographe eut l’idée de mettre les crabes en vitrine et tout le monde s’empara de son idée moi y comprise.

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Voici donc, dans une ambiance « sortie de boîte» : Vincent Capt, Roberta Trapani,  Pauline Goutain, Baptiste Brun, Emilie Champenois, Deborah Couette, Céline Delavaux, Fanny Rojat. Manque à cette brochette : Aurélie Linxe qui n’avait pu venir mais était présente dans les propos de ses ami(e)s.

Car au nombre des muses sont les crabes.

12.12.2010

Dédé et Jeannot vont en bateau

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J’étais partie pour vous écrire une note bien savante mais à force de patauger dans la neige, j’ai les bronches qui me brûlent, la tête comme une chaudière et des courbatures partout.

Breton masqué.jpgPas l’idéal pour vous traduire le texte d’Eva di Stefano sur les relations de notre Dédé bien aimé et de notre Jeannot favori.dubuffet.jpg

Breton, Dubuffet e la nave della follia ainsi s’intitule cet article. 

Il figure dans les actes d’un colloque que je vous ai signalé en son temps (Giovanni Bosco a Gibellina, le 7 mai 2009).

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Une amie italienne vient de me faire parvenir ce bouquin de 223 pages qui constitue un précieux recueil d’essais sur des aspects négligés ou inédits de notre avant-garde nationale.

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Chemin faisant, cette promenade dans les environs du surr croise des pistes d’art brut. Celle de Robert Tatin, par exemple, par la grâce de Roberta Trapani : La Frênouse di Robert Tatin, La danza cosmica dell’architettura. Je ne traduis pas, c’est évident.

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Le titre de l’article d’Eva di Stefano fait allusion à La Nef des fous, cette fameuse satire médièvale de l’humaniste strasbourgeois Sebastian Brandt (1458-1521).

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Elle cite également un texte de Gérard Macé (paru sous ce titre dans Colportage III chez Gallimard en 2001) qu’un des mécaniciens de la machine Animula Vagula lui avait conseillé de mettre dans son moteur.

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L’italien, cela a beau paraître facile, le travail d’Eva va trop loin dans l’analyse pour que je puisse vous en rendre compte vraiment. J’ai beau ne douter de rien et m’attaquer bravement aux difficultés linguistiques, armée de mon google-traduction en corde de rappel, là je suis vaincue par l’influenza. L’avenir verra peut-être se lever les bonnes volontés traductrices. Aussi, je prends date.

10.12.2010

Allez jouer les filles de l’art passage des Gravilliers

 

Grand vent de féminitude au Marais le 14 décembre 2010!!!

escarpins-loi-jungle-L-1.jpegLa Panthère rosse, une de mes sentinelles de ce patrimonial et effervescent quartier parisien, sonne l’alerte : les Art Girls vont faire leur show passage des Gravilliers à 19h30, mardi. Pour celles qui l’ignoreraient, les Art Girls c’est «le premier réseau au féminin de soutien et de développement de projets dans les domaines de l’art et de la culture».

logo.jpgAvec un programme d’une telle précision et d’une telle vastitude, tout le monde se précipite pour inviter ce gang de filles de l’art entrainé par Florence Bost, un «designer textile» (traduction : créatrice de tissus) et Alexia Guggemos qui a donné naissance au blogue Délire de l’art ainsi qu’au Musée virtuel du sourire (Ouistiti!). 

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Passionnées, connaisseuses, décideuses et «mamans», les Art Girls bénéficient de visites guidées, s’offrent des cycles de rencontres en veux-tu, en voilà, font de bonnes actions en s’instruisant, posent pour la photo (Cheeze!).

Grâce à Stéphanie Pioda, journaliste et historienne d’art diplomée qui leur prête la main pour ce coup là, leur nouvel Guest Art Boy appartient à cette génération de hardis quadras sympathiques qui surfent sur la vague brute du marché de l’art. Applaudissez-le, j’ai nommé : Christian Berst.

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C’est en effet aux nouvelles galeries Berst, représentantes exclusives de la chiffonnette, que les Art Girls auront loisir de cuisiner le patron sur sa vie, ses voyages ou sa couleur préférée.

mur.jpgAprès l’apéro-coquetail, Art Girls et Pas-encore Art Girls assouviront leur «envie d’art» subsistante au Curieux Spaghetti, un resto tendance sur lequel on trouve à boire et à manger sur le net. Elles y admireront les papiers-peints (wall papers) «régulièrement changeants» car, selon la formule de la maison «le spectacle est aussi sur les murs».

 

23:55 Publié dans De vous zamoi, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art girls, galerie christian berst | |  Imprimer | | Pin it! |

05.12.2010

La galerie Rizomi présente Superfici d’istanti, sa 1e expo

Giuseppe Barocchi, c’est un nom que votre petite âme errante vous a déjà glissé dans le tuyau de l’oreille le 19 septembre 2010 au détour de son post intitulé : L’art brut en lamé. Ceux qui ont aimé l’image de son travail que j’ai donnée alors retrouveront avec plaisir les 5 reproductions qui figurent sur le site d’une nouvelle galerie turinoise du nom de Rizomi.

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La_Stampa_29-10-2010.jpegCes «rhizomes» sont porteurs d’un chapelet de 25 créateurs que vous pouvez égrener en cliquant sur la rubrique «artisti» (ou «artists» si vous avez choisi la version in english).

Rizomi qui se consacre (grosso modo) à l’art brut a monté une exposition qui se terminera avec l’année 2010.

Vous avez donc jusqu’au 31 décembre pour retrouver Donald Mitchell et Paul Duhem ou découvrir Gianlucca Pirotta, un garçon de 29 ans, né à Palerme en Sicile. Il a grandi en Emilie Romagne et s’est abstenu d’apprendre à lire.

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Depuis 1999, il fréquente un atelier de Carpi, ville de la province de Modène. Une véritable passion pour le dessin s’étant fait jour chez lui. Un réseau de filets encrecroisés comme les cordages d’un navire, délimitant de petites cases comme les fenêtres d’un immeuble, forment la trame de ses compositions.

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A les considérer, on se dit qu’il faudra avoir à l’œil l'activité de cette galerie qui occupera sans doute un terrain jusqu'alors laissé vacant en Italie.

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Internationale jusqu’au bout des ongles et de tendance Animulitalienne, votre petite âme errante ne vous lâche pas sans vous coller le nez sur l’annonce d’un cycle de rencontres sur l’expression artistique dans la détresse mentale (sull’espressione artistica nel disagio mentale).

entro-i-muri-oltre-i-margini.jpgSous le titre générique de Entro i muri oltre i margini (Entre les murs au delà des marges), seront abordés 5 thèmes à la Bibliothèque de la Santé Mentale et des Sciences humaines à Bologne.. Vous avez déjà loupé une séquence qui traitait des travaux artistiques réalisés par les patients de l’ex-hôpital psychiatrique Roncati. Mais vous pouvez vous rattraper le 16 décembre 2010 (Histoire et questions critiques de l’art irrégulier) et en janvier 2011, par exemple le 20, avec L’œuvre graphique de Ferdinando Vigano (1851-1904), patient de l’asile d’aliénés de Reggio Emilia.

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Au micro : Marta Cannoni.

04.12.2010

Augustin Lesage inspire Max Hattler

Que ferait le genre humain sans l’internationale? L’internationale des Animuliens s’entend. De Suisse, l’un d’eux me branche sur le travail de Max Hattler avec ce commentaire pour le moins laconique : «assez étonnant». Jugez-en vous même! Moi, c’est vachement envoûtant, que j’aurais tendance à dire devant les films expérimentaux de ce media-artiste allemand. Deux d’entre eux, intitulés 1923 Aka Heaven et 1925 Aka Hell, s’inspirent d’une œuvre du peintre Augustin Lesage, mineur de son premier état et créateur d’art brut majeur devant l’éternel.

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Cliquer sur l'image

Dans le genre imagerie techno, ces animations en boucle sont belles à tomber avec leurs brassages de motifs fluos toujours renouvelés, non? Surtout ce qui me frappe c’est que Max Hattler ne joue pas les prédateurs. S’il emprunte à Lesage c’est pour lui restituer. Son activité d’artiste visuel sur l’espace, le mouvement, l’abstraction et la fusion des formes, prolonge (et accomplit dans une certaine direction) l’œuvre d’Augustin Lesage.

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Cliquer sur l'image

Hattler en relaie donc le message symbolique pour le faire passer, sans le pasticher, le caricaturer ou l’affaiblir, sur le terrain de la culture du XXIe siècle, indissociable de l’électronique. Bel exemple, quand on y réfléchit, d’un possible dialogue entre art brut et culture contemporaine par le truchement d’une transformation esthétique véritable.

On est là aux antipodes des tristes juxtapositions où de vivifiantes œuvres d’art brut sont (par contresens déguisé en modernité) mêlées à de moribondes pièces d’un art conceptuel en déclin au seul avantage de ce dernier. Attention, si vous êtes sensibles aux effets stroboscopiques, consommez les films de Max Hattler avec modération car ils ont un pouvoir hypnotique

23:22 Publié dans art brut, Ecrans | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : augustin lesage, max hattler | |  Imprimer | | Pin it! |

29.11.2010

Bulletin, Tintamarre, Marabout, Bout de papier

Tout le monde les a eu entre les mains ces petits morceaux de poésie naturelle distribués à la sortie des métros dans les quartiers pas trop BCBG :


authentique sorcier détenteur de secrets

venus du fond des ages véritable

marabout une main

tendue à tous les désespérés celui qui saura quelque

soit le problèmes vous apportera une solution

 

tous vos Problèmes sur N’importe quel domaines Venez

le Consultez ou téléphonez il parle Parfaitement Français

il aiderez Travail Amour durable et sincère Affection

 

Heureusement que je viens d’arriver d’Afrique Médium

Africain je Travaille n’importe quelle difficultés même si

Vous avez du mal qui circule dans votre corps

 

Résout tous les problèmes sans exception

Défaillances mentales et sexuelles renforcement de

La clientèle chance amour, protextion contre

Les accidents réussites.

 

Aujourd’hui, la langue employée sur ces petits bristols imprimés a tendance à être plus disciplinée, la ponctuation est apparue et les robots-correcteurs réduisent les savoureux écarts orthographiques. cigares.jpegSubsiste encore un certain bonheur du coq-à-l’âne qui fait qu’on hésite à les jeter. Et puis ça sert à marquer la page de son polar quand on arrive à la station Stalingrad! Depuis des décennies que mon daddy les accumule dans une boîte de havanes, je n’ai vu personne en faire grand cas.

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Du moins sur le papier : je ne me suis pas lancée dans une grande enquête sur le web. A peine si, aux alentours de 1997, il s’est trouvé une Agence conseil en communication pour s’en inspirer (avec un esprit qui dénotait une certaine fréquentation de Dubuffet) et donner des «preuves fatales» de son savoir-faire.

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Aussi suis-je bien aise de vous signaler l’article de Joël Gayraud qui vient de paraître dans le n°16 (octobre 2010) de la revue Empreintes. D’abord parce qu’il est bien écrit et qu’il cite beaucoup et puis parce qu’il a le mérite d’envisager le phénomène dans son parcours historique.

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Joël Gayraud, qui ne se considère pas comme un collectionneur, s’est intéressé à ces messages de voyants depuis le printemps 1977. Sans forcer les choses, «par une simple collecte passive dictée par la curiosité», il a réuni plus de 2000 flyers maraboutiques, tous différents. Joli corpus pour une littérature à première vue si éphémère. Cerise sur le gâteau, l’article porte un titre clair et pas ronflant : Cartes de marabouts, une collection d’art populaire.

La revue Empreintes habite au 102 bd de la Villette à Paris 19e.

08:18 Publié dans Ecrits, Poésie naturelle, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : joël gayraud, marabout, revue empreintes | |  Imprimer | | Pin it! |

28.11.2010

Palermo : l’observatoire de «la creazione differente» présente son nouveau site

Je ne sais pas si je vais me la faire monter en bague ou me la suspendre autour du cou mais je vais sûrement faire quelque chose avec la «mappa murali Bosco a Castellammare».

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Elle est trop belle avec ses tons de bleu et ses touches de rouge qui indiquent les murs peints par mon peintre sicilien favori. On peut la télécharger sur le nouveau site de l’Osservatorio Outsiderart de l’Universita di Palermo dirigé par Eva di Stefano.

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Il suffit pour ça de cliquer «Sicilia» puis «I Luoghi» dans la colonne de gauche du tableau de bord de ce bel engin avec lequel il faudra compter maintenant dans l’espace brut européen.

bolide.jpgAvec ce bolide palermitain, l’Italie rattrape définitivement son retard dans la compétition outsider et trouve sa place dans la nébuleuse des relations internationales.

 

Bravo au comité scientifique où l’on note la présence de Domenico Amoroso dont je vous ai déjà parlé.

L’O.O.U.P. ne va pas tarder à devenir un gisement d’informations et d’idées sur l’art brut et consorts. Du moins si on en croit son contenu inaugural qui recèle des découvertes : Salvatore Bentivegna (1923-2002), sculpteur de pierres de Sciacca (comme son homonyme Filippo)

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ou Attilio Penzo, veneto et accumulateur-coloriste de l’ère du plastique totalitaire.

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Avec le site, on nous propose la Rivista, une newsletter semestrielle.

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Pour celle-ci, Teresa Maranzano renforce l’équipe dirigeante et puisque cette Sicilienne de Genève est aussi francophone, cela permet peut-être de voir se dessiner un axe sicilo-franco-suisse prometteur. A ce numéro un, Roberta Trapani, autre sicilienne bilingue (de l’espèce parisienne) contribue d’ailleurs avec une relation de la dernière Biennale d’Aubagne.

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Les autres contributeurs pilotent des musées ou sont de dignes universitaires tendance «psy».

Lucienne Peiry nous fait le plaisir d’affirmer que, si on l’interroge sur l’existence ou non de l’art brut, elle n’a pas de meilleure réponse à faire que de préconiser une visite à la Collection de l’Art brut de Lausanne. «Oppure rispondo che un viaggo a Castellammare s’impone» ajoute-t-elle, pour inciter au voyage dans la patrie de Giovanni Bosco.

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Cette première rivista de l’Osservatorio de Palermo regroupe certaines des interventions à un colloque organisé dans cette ville au printemps 2010. Voir ma note du 9 mars L’Echo des colloques. Cela donne à la chose un ton un peu trop sérieux qui conviendrait mieux à une publication savante sur papier. Mais la mise en page aérée qui ménage plusieurs niveaux de lecture, la lisibilité, l’importance donnée aux illustrations compense cet inconvénient relatif. Et puis j’adore le double filet bleu d’une élégance toute transalpine en encadrement.

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 Souhaitons cependant qu’à l’avenir les textes s’adaptent mieux encore aux contraintes du support. Et au public, nécessairement plus large sur la toile. Pensez aussi, signore e signori de l’O.O.U.P. que des gens qui comprennent mal l’italien vous lisent. Continuez à nous écrire dans votre belle langue mais n’oubliez pas, s’il vous plait, de nous offrir quelques phrases simples ou de courts résumés en tête de vos articles. Personnellement, je pourrai ainsi en parler mieux et plus vite!

23.11.2010

La Collection particulière de Gérard Farasse

Comment résister à un livre quand sa couverture est ornée d’une photo prise dans le jardin de sculptures de Gabriel Albert à Nantillé?

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J’ai donc acheté chez Tschann, où je venais pour autre chose, le bouquin de Gérard Farasse tout frais pondu par le Temps Qu’il Fait, éditeur à Cognac. Collection particulière, c’est le titre de ce volume de textes littéraires en diable mais de langue limpide. chez audebert.JPGIl administre la preuve par l’image que les Charentes ont bel et bien ouvert un œil sur l’œuvre de ce rêveur de campagne qui n’en finit pas d’attendre l’autobus de la patrimonialisation au carrefour de Chez Audebert.

Georges Monti, le photographe, s’est mis à genoux devant pour prendre en contre-plongée la galerie circulaire de bustes souriants. C’est avec le même respect et le même sens du témoignage que l’écrivain s’est approché, de biais, des tapisseries de Jules Leclercq qui, elles, sont à l’abri.

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Le premier texte de son recueil (qui traite de tableaux, de photos de famille, de cartes postales jaunies, de vieilles pubs, de baba au rhum, de souvenirs, de mots rares et de correspondances naïves) leur est consacré.

Avec une sorte d’humilité poétique qui magnifie vachement ses sujets sans se départir d’un sens aigü de l’observation, Gérard Farasse touche au cœur de la question hautement paradoxale de la conservation de l’art brut.

Selon lui, Jules Leclercq, avec ses tapisseries, avait su se ménager «une chambre secète» dans l’hôpital de briques où il résidait. Farasse en conclut que Leclercq «n’aurait pas aimé, on le suppose, que n’importe qui puisse y pénétrer et qu’on expose à tous les yeux, comme aujourd’hui, ces œuvres de survie».

Cette pertinente remarque, quand on l’a lu, trotte dans le ciboulot. Raison de plus pour lire Collection particulière.