03.04.2011
LaMicalement vôtre
Roulent-ils en Dino Ferrari ou en Aston Martin DBS?
Sont-ils enfants de Brooklyn ou rejetons de l’aristocratie britannique? Autodidacte à l’accent populaire pour l’un ou dandy un peu snob faisant sonner les dentales pour l’autre?
C’est ce qu’on a tendance à se demander au sujet de messieurs Mermod et Eternod, les collectionneurs-duettistes de l’art brut. Et on aurait tout faux si on les imaginait comme des sortes de Brett Sinclair et de Daniel Wilde.
Il n’empêche que la prochaine expo de leur Collection commune s’intitule Amicalement brut. Et que votre petite âme errante, fascinée comme elle l’est par les grandes séries télé des années soixante-dix, ne peut pas s’empêcher d’y lire comme un écho d’Amicalement vôtre.
In english, The Persuaders parce que les 2 sympathiques protagonistes de cette œuvre en 24 épisodes impérissables de Robert S. Baker préfèrent «persuader» plutôt que «canarder» au Beretta comme cet idiot-macho de James Bond.
Comme Brett et Danny, Jean-David et Philippe sont pacifiques et souvent en balade en France. Bien que tous deux citoyens de Lausanne où ils ont étudié ensemble au collège, ils se sont mis ces temps derniers à collaborer avec le LaM de Villeneuve d’Ascq (où ils ont déposé pour longtemps plus de 200 de leurs enfants) plutôt qu’avec la vénérable Maison mère suisse, j’ai nommé la Collection de l’Art brut. On aimerait bien savoir pourquoi. Mais l’hyper copieux dossier de presse du LaM qui cherche pourtant visiblement à couvrir tout le champ de l’information ne nous dit rien à ce sujet.
Roger Moore et Tony Curtis -pardon, Jean-David Mermod et Philippe Eternod- bénéficient tous deux d’une notice d’une trentaine de lignes qui nous apprend surtout ce que l’on sait déjà. Rien par exemple sur leur âge mais c’est compréhensible avec les stars. Rien sur leurs occupations professionnelles à cause sans doute du respect dû à leur vie privée. Mais on aimerait savoir par exemple, ce qui attire chez chacun «le collectionneur passionné d’art contemporain» que l’on prétend qu’il est.
Craquent-ils pour Jeff Koons, pour Lucian Freud ou pour Philippe Pasqua? Répondez-nous vite, communicateurs lameux de cette «exposition théma (sic) art brut». L’attente est insoutenable. Ce sera plus utile que de nous raconter la vie de leurs grands-pères. Ou de nous bercer avec des généralités qui ne mangent pas de pain du genre : «notre but ultime est de partager notre passion avec d’autres (…)».
L’exposition Amicalement brut commence le 9 avril, jour anniversaire de mon daddy adoré. Je risque pas d’oublier. Elle se terminera le 28 août 2011. Elle tournera autour de 5 grands ensembles d’œuvres d’Aloïse Corbaz
Friedrich Schröder-Sonnenstern, Louis Soutter
Scottie Wilson, Joseph Wittlich. Il n'y a malheureusement pas trop d'images disponibles, alors je vous montre un Ted Gordon
Cette expo comportera un catalogue, l’occasion de mettre pour pas cher (18 €) une grande collection européenne dans votre bibliothèque brute. Elle se présente comme un parallèle à la grande exposition Adolf Wölfli Univers dans la même crèmerie.
Mais là, je vous en ferai pas des tonnes parce que vous trouverez tout mais alors tout de chez tout dans le communiqué de presse du LaM(ical).
13:09 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean-david mermod, philippe eternod, aloïse corbaz, friedrich schröder-sonnenstern, louis soutter, ted gordon, adolf wölfli, lam, brett sinclair, daniel wilde, amicalement vôtre, amicalement brut | | Imprimer | | |
26.03.2011
Area, folie et alentours
Jeudi soir c’était le lancement de la fusée Area 24. Votre petite âme errante était sur le pas de tir : la librairie L’Atelier, rue du Jourdain. Un nom idéal pour le baptême du numéro Art, folie et alentours auquel je souhaite une carrière d’enfer.
Pas mal de gens, attirés là par la photo du flyer invitatoire qui reprenait la couverture de cette livraison printanière d’une luxueuse -mais pas chichiteuse- publication dont je kiffe le programme : «l’art pense le monde».
I positively adore ce portrait d’une mamie souriante (Melina Riccio), coiffée d’une marotte dont les grelots sont des fleurs. Aux antipodes de cette caricature du schizo dangereux dont la propagande sécuritaire nous gave depuis 2007 en France!
Mais je m’énerve et pour me calmer, je me suis offert en zakouski le petit dernier de Jean-Pierre Verheggen : Poète bin qu’oui, poète bin qu’non?
D’où j’étais placée, j’avais un œil sur le chandail chiné d’Alin Avila, dirlo de la revue et modérator de la soirée et l’autre sur le profil d’Hélène Giannecchini, première main de son équipe sur ce chantier «de l’art et de l’Art brut».
Les art-thé-rapeuses étaient venues en force, les CrABichettes aussi. Parmi ces dernières, Pauline Goutain pétillait d’entrain. On la retrouvera le 31 mars au séminaire Art et folie à l’INHA. Un grand collectionneur fit une apparition mais les keums étaient minoritaires. Michel Nedjar heureusement était en verve. «Chacun détrônait la théorie qu’on avait sur l’art brut» dit-il en évoquant les créateurs successivement rencontrés par L’Aracine Canal historique.
Et j’ai applaudi ça. Bref, ça partait dans les tous les sens et on risquait de perdre de vue le fret embarqué dans la fusée sous diverses étiquettes : art à l’hosto, valeurs du brut, surréalisme, expos fondatrices, collections, perspectives lameuses, rôle de la Halle St-Pierre, jardins d’art brut, fanzines, marché etc.
Perdre de vue aussi la diversité de l’équipage de ladite fusée : scientifiques, psys, grosses têtes musclées sur le sujet, artistes et/ou créateurs parmi lesquels Oreste Fernando Nannetti, André Robillard, Charles AA Dellschau,
Richard Greaves, André Pailloux, Alain Ruault, Unica Zürn, Giovanni Bosco
Franchement c’est si riche que j’aurais pas aimé être à la place de Mr Avila ce soir-là. Mais c’est le genre de pilote aussi capable de recentrer un débat (quand il part en sucette) qu’il est habile à dompter une matière rédactionnelle emballée. Il n’a pas son pareil pour débusquer candidement la langue de bois. Aussi a-t-il obtenu, avec un plaisir visible, la substantifique moëlle des oratrices de la tribune : Céline Delavaux et Anne-Marie Dubois. Un tel regard, bienveillant mais pas complaisant, c’est fou comme le petit monde de l’art brut en avait besoin sans s’en rendre compte. Il lui fallait pour cela un témoin extérieur. C’est pourquoi le n°24 de la revue Area fera date.
Rassemblant des «voix autorisées» qui se crêpent parfois le chignon en famille, il aura un impact fédérateur. Il est lancé à un moment où le public cherche à faire le point sur «plein de territoires un peu compliqués» constituant l’espace brut. Un vade mecum sur papier lilas avec des dates et un lexique l’y aidera.
Pour le reste c’est la méthode Avila qui fait son office. Des contributions informées mais légères. Pas de casse-croûte. Sont privilégiés les entretiens qui laissent la parole aux acteurs.
Et des fois, c’est pas triste. Une interview inédite de Madeleine Lommel (Rouspéter dedans!) contient par exemple ce jugement vachard mais juste: «ce qui était la force de l’Art Brut c’était son intimisme. C’est devenu branché».
18:35 Publié dans art brut, Ecrits, Gazettes, Lectures, Parlotes, VU SUR ANIMULA | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : revue aera n°24, art folie et alentours, alin avila, art brut, melina riccio, jean-pierre verheggen, hélène giannecchini, pauline goutain, michel nedjar, madeleine lommel, claire teller, l'aracine, oreste nannetti, charles aa dellschau, giovanni bosco, céline delavaux, anne-marie dubois, eva di stefano, roberta trapani, crab | | Imprimer | | |
17.03.2011
Friedrich Schröder-Sonnenstern à NYC
Bon d’accord, il a un nom impossible mais ce n’est pas une raison pour ignorer Friedrich Schröder-Sonnenstern. Une exposition commence qui va montrer jusqu’au 30 avril 2011 une trentaine d’œuvres (ce qui n’est pas rien) de ce si extraordinaire artiste allemand à la vie non moins extraordinaire (du moins pour ce qu’on en connaît car il a eu le don de brouiller les pistes).
C’est dans l’Upper East Side de New York, exactement au 4 East 77 th Street, à la Galerie Michael Werner. On nous promet du beau, on nous promet du neuf : beaucoup de ces œuvres «are exhibited for the first time anywhere» nous dit le site de la MWG.
Il y a donc des chances pour que ce soit un événement. Un catalogue que l’on nous dit «fully illustrated» accompagne l’expo. C’est tant mieux car la doc sur ce peintre ne court pas les rues.
On trouve des catalogues en allemand
en italien
en japonaispubliés au XXe siècle. Pas grand chose en français ou même en anglais.
Comme le parcours de Schröder-Sonnenstern est du genre compliqué, jalonné d’épisodes psychiatriques, d’escroqueries diverses, de vagabondages et d’arrestations, je renonce à vous le résumer. Le plus simple est de vous reporter à la page carrément copieuse qui le concerne dans le catalogue Sous le vent de l’art brut actuellement en vente à la Halle Saint-Pierre of Paris.
Et si vraiment, vous ne pouvez pas vous offrir NYC en ce moment, vous pourrez voir là une non négligeable sélection schröder-sonnensternienne en provenance de la Collection Charlotte Zander.
00:13 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : friedrich schröder-sonnenstern, art brut, galerie michaël werner, halle saint pierre | | Imprimer | | |
14.03.2011
Giovanni Bosco : le berst of
«Come stai, anch’io, la ringrazio, possiamo darsi del tu, posso presentarti il moi amico… »
Sans vouloir faire ma bidochonne de jet tours, je vous dirai que je me suis replongée dans mon lexique de poche français-italiano. C’est qu’il y a urgence : les cousins de Sicile vont arriver d’un moment à l’autre à Paris. Eva di Stefano en tête et les membres du collectif ZEP, Tore Bongiorno et Claudio Colomba. Tous ont fait beaucoup (et continuent à faire) pour la mémoire de Giovanni Bosco et la promotion de son œuvre.
En synchronie avec les amis et admirateurs français du peintre auxquels votre petite âme errante se flatte d’appartenir, à côté de celui qui eut l’intuition de son appartenance à l’art brut : Boris Piot. Je vous fait grâce des détails. L’histoire pathétique et merveilleuse de Giovanni Bosco a, depuis plusieurs années déjà, débordé du cadre de Castellammare del Golfo, sa ville natale. Elle est bien connue des Animuliens et elle rayonne très loin au delà de ce cercle désormais. En Suisse, aux Etats-Unis et même en Chine.
Les petits nouveaux qui débarquent peuvent se faire un replay sur mes lignes. Et courir, jeudi 17 mars 2011, à la Galerie Chritian Berst, pour le vernissage (18-21 h) de l’exposition Giovanni Bosco, dottore di tutto. C’est la première fois à Paris que les amateurs du genre vont pouvoir faire entrer ce grand cas d’art brut dans leurs collections.
C’est dès l’origine que Christian Berst s’est intéressé à l’œuvre de Giovanni Bosco. A une époque où nulle autorité, nul «spécialiste» patenté n’étaient encore venus lui donner leur bénédiction. Et comme Christian Berst a le défaut d’être opiniâtre, il n’a eu de cesse de réunir une belle sélection de ces dessins sur papier qui occupaient la vie de Giovanni Bosco au même titre que les fresques qu’il réalisait sur les vieux murs de son quartier.
Je crois que le galeriste n’est pas mécontent aujourd’hui de présenter au public (jusqu’au 23 avril 2011) le résultat de sa patience. On ne saurait lui en vouloir. Le carton d’invitationest une synthèse et un cri.
Un condensé de formes-fétiches de Giovanni Bosco : cœur-tête, personnage élastique, gros muscle exhibé. Le tout trempé dans un bain de lettres en quête de sens. L’imbrication des éléments, cernés d’un trait épais, s’opère sur le mode d’une bouche ouverte dans le rouge palpitant. Ce peintre en a gros sur le cœur et il nous le communique avec une véhémence effroyable et résignée.
00:05 Publié dans art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : giovanni bosco, art brut, art brut sicilien, castellammare del golfo, galerie christian berst | | Imprimer | | |
12.03.2011
Arthur Villeneuve sur les écrans
Il fait beau, ça fait du bien de revoir le soleil. Au fond de leur terrier les fourmis relèvent la tête et s’apprêtent à envahir mon appartement en grimpant par les canalisations.
Tout le monde pense aux loisirs.
Je continue à feuilleter mes albums de photos de vacances et les documents de voyage que les autres m’adressent.
De Matthieu Morin, infatigable arpenteur des grands espaces américains et des archives cinématographiques réunies, je reçois des nouvelles de temps à autre. Celle-ci concerne le grand peintre québécois Arthur Villeneuve.
Je l’avais laissé quelque peu dormir, captivée que j’étais par mes petits soucis informatiques. Tac ! Je vous en fait profiter.
Merci qui ? Merci Matthieu.
12:09 Publié dans Ailleurs, art brut, Ecrans, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : arthur villeneuve, art naïf, art naïf québécois, chicoutimi, la pulperie, marcel carrière | | Imprimer | | |
11.03.2011
Le temps du Maroc
Merci, chers Animuliens, d’être restés fidèles à mon dernier post. Je sors victorieuse d’un baston avec mon petit mac adoré un peu réticent à se laisser coller la nouvelle version du renard de feu (firefox in inglische). Je vous passe les détails mais ce que j’en ai bavé pour installer Rosetta, rectifier les erreurs de Norton et ouvrir Microsoft au démon, c’est rien de le dire.
Pendant ce temps là, je regardais passer la concurrence qui me suçait la roue effrontément. C’est que le Maroc -sur la tête de mon daddy!- est à la mode depuis que j’en ai parlé. Du moins de ce certain côté de la blogosphère qui se flatte de subtilité à la pointe de l’arme blanche. Suivez mon regard… Vous voyez ce que je veux dire… Pas bien ? Ce n’est pas grave. Le sujet, j’en conviens, ne mérite pas un gramme de votre attention.
Sachez seulement qu’allant au plus pressé, on n’hésite pas, du côté de mon imitateur préféré, à dégainer le plus évident : les peintres d’Essaouira. Le plus ignare des cicerones de tour operator ne peut plus ignorer leur existence depuis que, dans le cadre du Temps du Maroc en France, grande manifestation culturelle maroco-française organisé en 1999, ils se sont baladés un peu partout dans notre pays.
A Strasbourg, à Barbizon (comme dit la chanson), à Bourges, La Rochelle, Lyon, Paris, Saint-Etienne et Pezenas, patrie de Bobby Lapointe. Edité par la Galerie d’Art Frédéric Damgaard à Essaouira (Avenue Oqba Ibn Nafiâa), il y a un beau catalogue qui présente 15 artistes dont Ali Maimoune que j’ai déjà évoqué le 20 mars 2010,
Boujemâa Lakhdar : «Magicien de la terre»,
Mohamed Tabal : «peintre de l’errance et de la transe»
Hamou Aït Tazarin
Said Ouarzaz : «L’immédiateté (sic) en peinture», Mostapha Assadeddine : «Surréalisme africain (re-sic)», Fatima Ettalbi
Photos Essaouira : Youssef Regragui
C’est une autre Fatima que mon « émule», évoqué plus haut, a sorti comme un joker. Il attribue au fameux pifomètre d’un de ses «correspondants» la révélation d’un «environnement» marocain qu’il qualifie un peu rapidement d’«étrange». Monsieur mon honorable « concurrent» devrait sortir un peu de son hexagone de temps à autre au lieu de chercher à profiter de mon audience.
M’est avis que son énigmatique informateur lui a refilé un tuyau crevé. Tout le petit monde vacancier qui visite les Gorges du Dadès sait que l’endroit le plus pittoresque se signale par les amusants mannequins (qui ont plus à voir avec une innocente démarche publicitaire qu’avec l’art brut) par lesquels Madame Fatima signale son petit commerce d’antiquités et de tissus.
On la voit ici en compagnie d’une de ces voyageuses avec lesquelles elle ne répugne pas à se faire photographier. Comme beaucoup de touristes, lecteurs de guides, je l’ai rencontrée en 2004. Il faut vraiment mal connaître les Berbères ou appartenir à la catégorie des ethnocentristes indécrottables pour s’imaginer qu’elle puisse être la «tenancière» d’un «bistrot».
Rendez-lui visite. Avant toute chose, elle vous offrira (peut-être) un morceau d’excellent pain trempé dans l’huile d’argan. Noblement. Le mari de Fatima serait l’auteur de la petite kasbah, sans doute la réalisation la plus intéressante de ce parterre en bord de précipice.
23:55 Publié dans Ailleurs, art brut, art naïf, De vous zamoi, Glanures, Images, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : essaouira, maroc, gorges du dadès, art brut marocain, boujemâa lakhdar, mohamed tabal, hamou aït tazarin, fatima ettalbi | | Imprimer | | |
26.02.2011
Faune brute et Figures populaires à Casablanca
Au Maroc, cela bouge aussi du côté qui nous intéresse. Il était une fois un grand peintre abstrait qui s’appelle Labied Miloud. Ce peintre, autodidacte à l’origine, a quitté ce monde en 2009. Il avait conservé pieusement par devers lui 42 peintures de Radia Bent Lhoucine (1912-1994) qui n’était autre que sa maman.
Labied Miloud avait fréquenté les ateliers d’art plastique que Jacqueline Brodskis, une Française arrivée au Maroc en 1912, avait créés dans ce pays dont elle était tombée amoureuse au point d’y rester vivre. C’est Jacqueline Brodskis, cette «accoucheuse de talents» qui avait découvert celui de Radia Bent Lhoucine en 1961.
Moins connu que Chaïbia et Fatema Hassan (voir ma chronique du 3 nov. 2006), elle n’en est pas moins une grande figure de la peinture féminine marocaine d’origine populaire. Sa grande année fut l’année 1963 où elle exposa à la Galerie Charpentier à Paris dans une manifestation sur Deux mille ans d’art au Maroc et à Lausanne pour une expo individuelle.
Les 42 peintures étaient demeurées au secret depuis 35 ans car Radia Bent Lhoucine, dont l’activité picturale court sur 20 ans, s’est arrêté de peindre à la fin des années 70. Elles sortent au grand jourle temps d’une exposition à Casablanca jusqu’au 10 mars 2011.
Messieurs, mesdames mes lecteurs marocains, il ne faut pas tarder et vous aussi les touristes en vacances dans le royaume! C’est à la Galerie 38. L’adresse est : 38, route d’Azemmour à Aïn Diab. Elle s’intitule Faune brute et Figures populaires.
21:07 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : radia bent lhoucine, art brut, maroc, casablanca, labied miloud, jacqueline brodskis | | Imprimer | | |
21.02.2011
Electric pencil et autres Smürtz
Petit bonus sur l’OAF mais non des moindres : The Electric Pencil. C’est seulement maintenant que j’ai pu mettre la main sur le catalogue de la foire. En couverture, un dessin de ce pensionnaire d’un asile de Nevada dans le Missouri dont je vous avais déjà signalé le surprenant travail dans ma note du 17 octobre 2010.
A l’intérieur un poétique passage d’oiseaux pour illustrer la page de la galerie qui les expose. Elle s’appelle aussi : The Electric Pencil.
Le surnom qui a été donné à ce créateur anonyme semble provenir du dessin 197. C’est vrai que son auteur a plutôt écrit : «ECTLECTRC» mais on va pas chipoter pour si peu. Electric, c’est plus commercial.
Les 280 dessins réalisés recto/verso sur de grandes feuilles de registre hospitalier ont été décousus de l’album fait main en cuir et tissu où ils étaient réunis. C’est ainsi plus facile à vendre.
Dans ma boîte aux lettres, est arrivé aussi le leporello nouveau de la Collection de l’Art brut à Lausanne. Si vous savez pourquoi on a donné le nom du serviteur de Don Giovanni à ce type de dépliant, merci de me le dire. C’est égal, celui-ci est fort beau. Avec un fond noir superbe, sur lequel j’ai hélas promené mes doigts poisseux car je venais de m’en servir pour consommer une de ces sucettes géantes qu’on appelle «couille de mammouth» dans les cours de récré.
Le leporello de Lausanne s’ouvre sur un Aloïse à tomber mais c’est surtout le petit texte introductif qui a retenu mon attention. Pourquoi? mais parce qu’à la question rituelle : «Qu’est-ce que l’art brut ?», il répond sans énumérer des vieilles formules mises sur orbite par Dubuffet il y a 40 ans. Un véritable effort définitionnel a été fait et ce n’est pas si simple. Si on avait voulu recadrer la notion d’art brut et lui restituer son sens à un moment où elle est trop souvent diluée dans des discours confusants, on ne s’y serait pas mieux pris.
Aussi j’applaudis et je passe à la soirée Art et Médiumnitéqui se tiendra le mercredi 23 février 2011 dans le cadre de l’expo Henriette Zéphir à la Galerie Christian Berst (entrez par la rue Chapon et engagez vous dans le passage des Gravilliers, maintenant vous êtes grands, n’ayez pas peur).
L’occasion est trop rare d’entendre Bertrand Méheust, philosophe du genre épistémologue et historien de la métapsychique. Qui s’intéresse d’un peu près à la médiumnité et/ou à l’automatisme mental tombe forcément un jour sur les 2 gros pavés de sa thèse intitulée Somnambulisme et médiumnité (1998).
Ils se lisent comme un roman parce qu’émanant d’une pensée claire et bourrés de faits et d’anecdotes. L’auteur étant hyper-bien documenté. A intervalles réguliers, je déguste pour ma part un article qu’il a donné dans la revue de l’Institut Métapsychique International (décembre 2003) à propos des créateurs comme Augustin Lesage, Marguerite Burnat-Provins, Raphaël Lonné. Un Schmürz dans le monde de l’art, c’est le titre de cet article. Laurent Danchin apportera son expertise puisqu’il est aussi de la partie ce soir là.
00:03 Publié dans Ailleurs, art brut, Ecrits, Images, Lectures, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, nyoaf 2011, the electric pencil, collection de l'art brut, aloïse corbaz, art et mediumnité, galerie christian berst, henriette zéphir, bertrand méheust, institut métapsychique, couille de mammouth, laurent danchin, schmürtz | | Imprimer | | |
19.02.2011
NYOAF 2011
NYOAF. Non, ce n’est pas le nouveau cri de guerre d’Animula! Tout bêtement, ça signifie : New York Outsider Art Fair.
Tout un poème. Et qui s’affiche en kakemono dans le ciel blanc de la GrossePomme.
Avec tout le boulot que j’ai au bureau en ce moment, je n’ai pas pu y aller mais, heureusement, une Animulienne de choc est passée par là entre le 11 et le 13 février 2011. Elle m’envoie pour vous des images : du stand de la galerie Ricco Maresca
du stand de Carl Hammer
de celui d’Andrew Edlin
Sans oublier l’espace de notre galerie Berstnationale avec ses Bosco qui nous tendent les bras.
Merci à Cléo qui s’est levée de bonne heure pour réaliser ce petit reportage. A l’heure où l’on passe encore l’aspi sur le stand de Judy Saslow.
Le temps d’une perspective pour vous montrer combien c’est grand l’OAF et qu’il faut parfois consulter le plan pour s’y retrouver
et puis déjà, du côté de chez Cavin Morris, le monde arrive.
18:54 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nyoaf 2011, new york outsider art fair, ricco maresca, carl hammer, andrew edlin, christian berst, ionel talpazan, judy saslow, cavin morris | | Imprimer | | |
18.02.2011
Sixtine à toutes les sauces
Télescopage. Des fois c’est un bombardement. Les informations m’arrivent de partout et je ne sais plus où donner de l’âme errante. Mardi 15 février 2011 c’est l’art brut qui s’invite aux Mardis de l’expo, sur France Culture. L’émission commence fort : «(…) qu’on l’appelle l’art naïf ou l’art des fous, il suscite à nouveau un regain d’intérêt (…) !!! Le temps d’aller chercher un bâtonnet ouaté dans la salle de bain pour me déboucher les oreilles et c’est déjà jeudi, le jour du Monde des Livres.
Entre temps, j’ai eu droit au Cloisonné théâtre d’Aloïse qui est, paraît-il, «surnommé la Sixtine de l’art brut». Surnommé par qui ? On ne le saura jamais. A ma connaissance, cette ravissante formule remonte à un article de La Voix du Nord du 12 septembre 2010 où la conservatrice en charge de l’art brut au LaM l’attribuait à la cantonade : «certains l’appellent la Sixtine de l’art brut (…)». Qui sont «certains»? On ne le saura jamais non plus. Mais on se dit sans doute du côté de Villeneuve d’Ascq que plus c’est gros et plus il faut le répéter. Cela finira bien par rentrer dans nos récalcitrantes caboches.
Fort heureusement il y a le Monde des Livres pour nous laver le cerveau. Dans son édition datée du vendredi 18 février 2011, j’ai sauté à pieds joints sur l’article de Claire Judde de Larivière intitulé : Michel-Ange, le sublime et l’infime, à propos de l’édition de la Correspondance de cet artiste-vedette de la Renaissance italienne, devenu l’étalon or de L’Aracine. Tout d’abord je n’ai rien remarqué mais je suis passée de la page 1 à la page 6 où l’article en question poursuivait son petit bonhomme de chemin. Page 6, il y avait une reproduction, un gros plan de la fameuse chapelle Sixtine.
Et là, ça m’a sauté à l’œil :
LA CHAPELLE SIXTINE
C’EST DE LA DAUBE.
23:43 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Images, Miscellanées, Nos amies les bêtes, Ogni pensiero vola, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, aloïse corbaz, la voix du nord, lam | | Imprimer | | |