09.10.2011
Rude semaine pour les Animuliens
Rude semaine en perspective. Elle culminera avec une escapade automnale au pays d’Alain Bourbonnais le samedi 15 octobre 2011. Prévoir une petite laine pour remettre le couvert à l’occasion de cette deuxième journée d’étude où malheureusement je ne pourrai pas aller.
Les nombreux Animuliens que ça intéresse peuvent consulter le programme ici. Je compte sur eux pour nous dire si l’ambiance, sous la houlette de Débo, atteint celle du précédent show Fabuloso-CrABichesque. Voir sur ce point mon post du 21 juin 2011 : L’Appel du 18 juin à la Fabuloserie.
Ceux qui ne pourraient pas être en Bourgogne ce samedi là et que leurs activités retiendraient dans le sud-ouest de la France seraient bien avisés de se rendre à Villeneuve-sur-Lot. Les Chercheurs d’Art, une asso locale, y montrant, au Pôle de mémoire du Moulin de Gajac, un documentaire inédit sur l’œuvre d’André Labelle, un jardinier devenu peintre sans éprouver le besoin de changer de tête.
A noter que Pascal Rigeade, directeur du Musée de la Création Franche de Bègles y conférencera. Cette info en elle-même constitue un scoop, la précédente direction dudit Musée s’étant plutôt fait un principe du confinement dans le passé.
Rude semaine qui promet aux Parisiens des transports difficiles le mardi 11 octobre 2011 pour cause de grève. Manque de bol, c’est ce jour là que débute au Collège des Bernardins, l’exposition Judith Scott, Objets secrets.
Faire des pieds et des mains quand même pour se véliber, se co-voiturer ou se propulser cum jambis au vernissage (à partir de 18 h). C’est d’une nécessité absolue pour tout Animulien qui se respecte! C’est pas tous les jours en effet qu’on peut se mettre sous la dent une réunion d’œuvres de la petite mère Judith.
A la rigueur, une attestation de votre présence au même moment à Oakland (Californie) pour les Latitudes (Self taught Artists from France and New Zealand) pourrait avoir valeur de mot d’excuse de vos parents mais n’en abusez pas!
L’autre morceau de bravoure de cette rude semaine, ce sera la déjà nouvelle expo de l’entreprenante Galerie Christian Berst qui vernira deux jours après le jeudi 13 octobre 2011.
Je suis sur des charbons ardents de voir ce que C.B. va nous sortir de l’œuvre charnelle et fragmentée de Pietro Ghizzardi, créateur italien compulsionnel, que j’avais stockée dans ma petite cervelle d’oiselle. Ce, depuis que j’avais vu ses drôles de femmes aux bustes et visages cloisonnés dans la sélection de la Collection Charlotte Zander exposée à la Halle Saint-Pierre avant les vacances. Il y a gros à parier que l’expo de Christian Berst va décaper les derniers oripeaux d’art naïf dont on avait cru intelligent jadis d’affubler Ghizzardi, ce qui avait sans doute contribué à le dérober aux regards des amateurs de cet art brut auquel il appartient légitimement.
Ah, j’oubliais, en vous débrouillant bien vous pourriez être le lendemain, vendredi 14 octobre 2011, au Musée de Cahors où sera inaugurée à 18 h l’expo Marie Espalieu, l’esprit des branches qui durera jusqu’au 31 janvier 2012.
21:39 Publié dans art brut, Expos, Miscellanées | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : alain bourbonnais, la fabuloserie, crab, andré labelle, pascal rigeade, judith scott, pietro ghizzardi, marie espalieu | | Imprimer | | |
02.10.2011
L’univers peu connu d’Adolf Wölfli
Comme mauvaise langue, votre petite âme errante se pose là! A peine venait-elle d’écrire que l’anniversaire du LaM était passé à l’as que paraissait dans La Voix du Nord un commémoratif entretien avec Sophie Lévy, la directrice-conservatrice de ce «musée familial».
Tous ceux qui voudront rabattre le caquet d’Ani sont invités à s’y reporter car il mérite de faire date. On y apprend notamment que «Wölfi» (sic) est «un artiste d’art brut peu connu». Faisons grâce de l’erreur de transcription du nom à madame Lévy. La rédaction de La Voix du Nord n’a pas eu suffisamment l’occasion de se familiariser avec le patronyme par trop suisse de cette icône de l’art brut : Adolf Wölfli. Rien qu’une exposition d’envergure sur son «univers» qui s’est tenu à Villeneuve d’Ascq pendant seulement 3 mois (avril à juillet 2011).
Faisons grâce mais arrêtons nous sur cet abracadabrantesque «peu connu». Etonnant de la part de quelqu’un qui avait pourtant salué «l’œuvre sinueuse et magique du grand Wölfli» dans la préface qu’elle avait donnée au catalogue de la susdite expo! On peut certes être «grand» sans être «connu» mais dans le cas d’espèce, on est fondé à trouver que les deux termes sont fâcheusement contradictoires. Si l’œuvre de Wölfli reste confidentielle, alors Ferdinand Cheval est un petit nouveau et Aloïse une jeune starlette. Walter Morgenthaler qui a révélé Wölfli au monde en 1921 doit se retourner dans sa tombe et les commissaires de l’expo Adolf Wölfli Univers n’ont plus qu’à se faire hara-kiri.
On a envie de conjurer Sophie Lévy de relire d’urgence sa préface et de lui demander respectueusement ce qui d’avril à octobre a pu produire dans ses propos un tel retour du naturel. Sans anticiper sur la réponse qu’elle pourrait apporter à cette question, j’ai envie de l’encourager à faire plus confiance à l’art brut. Et pour cela d’en accepter vraiment la spécificité. Non, madame Lévy, l’art brut n’est pas une simple variété à la bonne-franquette de l’art contemporain. L’art brut croise parfois (nuance!) le chemin de certaines réalisations des arts contemporains. Ceci sur un mode décalé qu’il nous appartient de mettre en évidence par un travail qui ne se réduit pas à une simple juxtaposition.
De ce point de vue, je crois rêver quand je vous entends suggérer que, dans votre musée polyvalent, «les salles d’art brut» participent simplement à la création d’une «nouvelle ambiance» susceptible de faire avaler la pilule amère du snobisme qui s’attache (vous le reconnaissez) à votre «art contemporain». Depuis sa conception, le LaM, contre toute logique, s’efforce de créer la confusion entre cette eau pure et ce gaz soporifique. La tâche est difficile, votre communication le prouve.
Pour finir sur une note gaie, je conseille à mes lecteurs de se distraire avec les statistiques de fréquentation du LaM complaisamment étalées dans La Voix du Nord le 25 septembre 2011 : «65 % d’individuels, 35 % de groupes et 30 % de jeune public». 65 + 35 + 30, ça fait 130 % sur ma calculette!
20:24 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, adolf wölfli, sophie lévy, lam | | Imprimer | | |
28.09.2011
Rococo brut
C’est un endroit où poussent des champignons. Quelque part en France, un lieu touffu avec des passerelles sur une petite rivière.
Quand on sort du bois où il fait bon se promener, on suit la route montante qui longe un maquis en surplomb. Il fait chaud en cet automne nouveau-né. Il y a des bibites comme ils disent, les Québécois. A peu près à l’endroit où l’on s’arrête pour souffler, on distingue, si on a un œil de lynx, des formes caillouteuses en camaïeu de blancs ou de couleurs glaise.
Mon informatrice me l’avait bien dit, il y a là un environnement d’art, du plus authentique qui soit. Ce que m’avait caché par contre cette Animulienne adepte de la recherche de terrain, c’est qu’il faudrait me battre avec des araignées en écartant les branches.
J’ai horreur des araignées. La plus chétive me rend hystérique. Et trouver un moyen de faufiler le museau de mon kodak au travers du grillage qui protège ce jardin lapidaire arcimbolodo-tatinesque, ce n’est pas de la tarte non plus.
Quant à mon caméscope, allez donc vous tenir en équilibre sur la pointe des pieds pour balayer comme une malade la surface de l’espèce de temple inconnu qui s’offre à moi par dessus un portail fermé par une chaîne!
Mon chéri a beau m’empêcher de tomber, j’oublie toujours que le micro enregistre et : «zut, crotte, vache de zoom !!!», je jure comme une charretière.
Heureusement, il n’y a pas beaucoup de voisins dans les parages et ceux en vis-à vis sont très loin, le long d’une route parallèle séparée de celle où nous sommes par un herbage large comme un terrain de football.
Un peu de recul, le temps d’admirer comment le propriétaire des lieux a su astucieusement utiliser la porte de son garage pour suggérer une entrée monumentale et je remonte à l’assaut. Non sans ébahissement pour la scénographie architecturale qui superpose en plans alternatifs une colonie de grotesques, mollusquoïdes et aberrants.
Aucune volonté de faire joli, un goût vif pour la gueule-cassée, la tronche-pas-possible, le monstrueux tempéré par le dérisoire, voire les intentions comiques.
Quelque chose de baroque, d’italien peut-être. Un Tivoli sauvage. Noyées dans la haie, les sculptures de l’enceinte ont des faux-airs de villa Palagonia.
Ajoutée à cela une tendance au coucou/caché, peut-être due à l’abandon ou à l’organisation volontaire d’un mystère.
La technique d’assemblage des morceaux de pierre choisies pour leurs formes fait penser à celle de Marcel Landreau. En moins minutieux bien sûr. Une certaine rudesse de façon est visiblement recherchée.
Elle se marie avec la végétation exubérante et le terrain étroit, bancal, en pente dont le créateur de ce lieu magique s’accommode. Aurais-je l’occasion de le rencontrer? Existe-t-il encore? Je compte bien retourner sur place pour en apprendre plus. Mais en attendant, j’avais ma dose.
A la terrasse du café du village, distant de 2 kms, je me suis refroidi les tempes avec mon verre de soda glacé. En levant par hasard les yeux, j’ai découvert ce chien en ciment qui monte la garde en haut d’un mur. Heureux pays !
01:37 Publié dans art brut, Sites et jardins, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
25.09.2011
LaM : un an après
Les années se suivent et elles ne se ressemblent pas. L’année dernière c’était une avalanche de papiers dans la PQR nordiste pour cause d’inauguration du LaM. On n’en finissait plus de s’extasier sur la finalisation du bâtiment «en résille de béton fibré» arrimant la main de l’Art brut au grand corps malade de l’Art contemporain perché sur les épaules de son grand frère moderne. Cette année, autre chanson. L’événement date un peu et les gazettes locales sont retournées aux choses sérieuses : le V’lille, la braderie et les animaux de compagnie.
Ne se trouvera-t-il donc personne pour célébrer ce premier araciniversaire?
Heureusement Animula Vagula est là et son ch’tiot service de documentation aussi.
Parmi toutes les supercalifragiliscexpialidélicieuses déclarations qui furent faite à l’époque du côté de Villeneuve d’Ascq, j’ai retrouvé celle de Nord Eclair, publiée le 26 septembre 2010, à propos de l’architecte de l’extension qui s’est ajoutée à l’édifice d’origine pour en faire un musée à 3 volets équivalents : «Manuelle Gautrand a réussi à s’imposer, là où il le faut, et contre les avis du cahier des charges et de l’architecte des bâtiments de France qui réclamaient un édifice distinct de l’œuvre initiale». Et le canard de citer une «justification» de l’architecte : «J’ai pris en compte une demande plus impérieuse, celle de la conservatrice en chef de l’époque (Joëlle Pijaudier-Cabot, ndrl) qui souhaitait une fluidité du parcours».
Voilà qui n’est pas banal! «Plus impérieuse» est grand, «plus impérieuse» est noble, «plus impérieuse» est définitif. «Plus impérieuse» est cexpiadélilicieux. Moi qui croyait qu’un cahier des charges c’était sacré, j’en suis restée «sardine» comme dirait Gaston Chaissac.
18:16 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
14.09.2011
Travellings bruts
INHA + HLN = WE à 100 %. Derrière cette formule sybilline, se cache une réalité impitoyablement speed : ça va être du sport, samedi prochain, 17 de septembre 2011!
First, en début de matinée, je vais m’user le tempérament à attendre le réparateur de four à micro-ondes car ce dernier s’est offert une rébellion domestique pendant les vacances (c’est trop la mauvaise période). Puis, je courirai au pressing chercher ma blouse en nylon.
Ensuite je sauterai dans la Simca 1000 (immatriculée dans le Puy-de-Dôme) de mon tonton Fernand de passage à Paris.
Il me déposera rue Vivienne pour les causeries de l’Institut National de l’Histoire de l’Art où je dois retrouver ma copine Jeannette avant qu’elle ne s’éclipse pour l’anniversaire de sa petite fille.
Comme il n’a pas de GPS (mon tonton Fernand, suivez, quoi!) je manquerai peut-être la prestation de Bruno Montpied qui planchera aux aurores (9h45) sur la découverte des premiers environnements spontex mais je compte rattraper madame Magliozzi à 10h15 dans son labyrinthe litnianskiesque.
Au pire je me pavanerai, après la pause café de 11h, dans le jardin muscaté de Michel Valière. Si tout ça n’est pas limpide, cliquez ici pour lire la présentation claire de ce séminaire organisé par Roberta Trapani.
Céline Delavaux lui donnera un coup de main pour la table ronde. Après ladite table, mon timing sera serré. Comment passer près de la Galerie Vivienne sans jeter un œil dans la Librairie-Galerie de Catherine Aubry? Comme elle ouvre en début d’aprèm, avec un peu de chance je choperai un taxi en sortant.
Pour dévaler la rue des P’tits Champs et la rue Etienne Marcel pour tomber comme une balle dans le passage des Gravilliers où se déroulera, à partir de 14h30 un événement de taille : le Festival de films sur et autour, à la Galerie Berst. Sur et autour de l’art brut bien sûr.
Heureusement qu’il y a les marchands pour me ramener à l’art brut! Je l’avais un peu perdu de vue dans mes notes précédentes. Ce fffffesssstivallll se poursuivra le samedi 24 septembre mais moi je mise tout sur le 17 parce qu’il y a des choses qui me retiennent davantage : Raphaël Lonné par Gazet et Danchin, André Robillard par C. and C. Prévost et un nouveau truc sur Henry Darger. Allez voir le programme complet là aussi, sur le site de Christian Berst qui pique et qui nous prend par la main comme une mère ses lardons.
Profitez de cette «matinée» cinéma qui durera jusqu’à 17 h pour vous faire aussi l’expo HLN (rentrée hors-les-normes 2011) si vous n’étiez pas (la honte!) au vernissage, samedi dernier le 10 septembre. Moi, j’y étais mais je vous dis pas tout.
Un petit parfum new-age flotte autour des œuvres présentées. Anibal Briuzela a vu une soucoupe volante.
Eric Benetto pratiquait la méditation.
Melvin Way est trop matheux pour moi, il faut que je m’habitue.
Mais j’étais contente aussi de parler avec Loïc Lucas qui a coupé sa barbe et qui s’exprime maintenant en noir et blanc (ça lui va bien).
Bien sûr, il faudrait gratter tout ça. Et bien grattez, chers Animuliens !
23:55 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Parlotes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : crab, bodan litnianski, anibal briuzela, eric benetto, melvin way, loïc lucas, roberta trapani, céline delavaux, marielle magliozzi, bruno montpied, michel valière, galerie christian berst, art lbrut | | Imprimer | | |
10.09.2011
« Lastarac » expose « l’art brut »
Depuis que l’art brut est à la mode, un vent de folie ravage la PQR. De quoi venir gonfler la montgolfière de ma rubrique intitulée : Nos amies les bêtes. Parmi le nombre de perles qui s’égrènent sur le Net, j’ai choisi celles-ci, accumulées dans un court article de La Dépêche du Midi du 9 septembre 2011
La Star Ac, sa sainteté Vassily Kandinsky, avouez qu’il fallait l’inventer! Pour ceux qui l’ignoreraient, le «chantre» de l’art brut, Jean Deschamps (sic) est l’immortel auteur de L’Air de la cambrousse, Aspergeante culture et de L’Hourloupe aux choux.
Le Laïus prend sa source sur le territoire de Laguian-Mazous (je n’invente rien), ce qui explique peut-être qu’on soit fort sur la tchatche dans cette commune du Gers. Si vous êtes dans le coin, courez donc demain dimanche 11 septembre à l’église de Laguian-Mazous. Vous me direz si monsieur Martine est un talentueux rigolo ou un authentique naïf car moi j’hésite.
16:02 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
04.09.2011
Loulou et moi, 6 ans après
«Wo es war, soll ich werden». Y’ a des moments où je m’demande si j’ai un inconscient! Heureusement, la PQR est là pour m’en tenir lieu. D’une édition charentaise de Sud Ouest, en date du 17 août 2011, j’ai eu l’émotion de voir surgir de mon passé monsieur Loulou (André) Degorças, «sculpteur cagouillard».
Quelle reviviscence! Rappelez-vous. C’était au début septembre 2005. Je n’étais pas encore la «Grande Timonière» que je suis devenue. Celle dont Mr Alain Bouillet, dans le n°34 de la revue Création Franche (mai 2011), dit que son blogue est –je cite– «bien connu des amateurs d’art brut». La gloire ne poudrait pas encore les ailes de votre Petite âme errante et ses chevilles n’étaient pas enflées. J’étais rien qu’une âmelette nouvelette, mal assurée sur ce qui lui tenait lieu de jambes sous sa mini-robe. Elles ont grandi depuis, grâce à vous, chers lecteurs et lectrices, qui m’avez fortifiée de votre attention et de vos informations. Elles m’ont portée jusqu’à mon sixième anniversaire que j’ai le plaisir de placer aujourd’hui sous les auspices de Loulou de Genté, petit bourg situé près de Segonzac. Loulou c’est le genre de gars qui ne demande rien à personne et qu’on découvre par hasard. Leur création mérite d’être protégée et leur tranquillité respectée. C’est pourquoi j’avais évité de le localiser en 2005 quand j’en parlé pour la première fois.
Je m’imaginais que les stakhanovistes du bord des routes, qui traquent le «singulier de l’art» comme l’orpailleur de Guyane ses pépites, finiraient par le trouver. Mais non. Mes photos étaient trop petites. Alors, à l’occasion de mon sixième anniversaire, c’est moi qui vous fait un cadeau en les élargissant un peu.
Place d’abord à ces personnages en ciment teinté, grandeur nature, qui veillent à l’entrée de la maison de la mère de Loulou.
Il y en a 4 dont une représente «sa» Sheila, chanteuse dont Loulou est fan depuis qu’elle l’a invité à la teuf donnée pour ses 20 ans. Elle chante Ecoute ce disque.
Un maçon (Loulou ?), sur le pilier symétrique, présente ses outils.
Loulou aimait trop l’invention pour en rester là. Son brevet pour une taloche en plastique trône chez lui sous une vitrine. Dans sa cour, il a vu un soir des extra-terrestres, «petits et transparents».
Et il s’est bricolé un petit musée de science-fiction avec des comètes peintes sur des bâches noires et une ronde d’aérolithes sur tiges de métal.
Au supermarché du coin, il cherche des idées dans les revues sur les soucoupes volantes.
Au rayon des viandes limousines, il achète des bas morceaux pour «son drôle», un vieux chien pour lequel il a conçu une rampe d’accès pour monter au premier étage de sa maison.
Sans doute Loulou n’entretient-il avec l’art brut que des parentés assez lointaines. Il fabrique des souvenirs pour les mariages, de petites stèles avec visages de profils d’après photo.
Ce qu’il voudrait c’est en réaliser pour des hommes politiques auxquels il voue une innocente considération. Mais les ministres ne se bousculent pas pour venir se faire portraiturer au fotomaton local pour lui. Cela ne fait rien, on l’aime bien quand même et je suis heureuse d’avoir, il y a 6 ans, commencé par lui et par son copain Lucien Favreau à qui il avait conseillé «de mettre de la couleur».
18:37 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Sites et jardins | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, environnements bruts et spontanés, andré degorças dit loulou, loulou le cagouillard, sheila, anniversaire | | Imprimer | | |
03.09.2011
Art Brut and Then Some chez Cavin-Morris
Hey honey, take a walk on the non-mainstream side!
Irène qui venait des Caraïbes est un souvenir. Le calme est revenu à New York après la tempête mais le cerveau de Randall Morris bouillonne toujours. Le 10 septembre 2011, la nouvelle exposition de la Cavin-Morris Gallery ouvre ses portes et son titre dit bien ce qu’il veut dire : Art brut and then some. Axée aussi bien sur des œuvres asiatiques, américaines qu’européennes, elle réunira, jusqu’au 15 octobre 2011, une sélection d’œuvres de créateurs défendus par la Galerie.
Cela va des constructions guérisseuses d’Emery Blagdon aux dessins médiumniques d’Helen Butler Wells et aux cartes météorologico-psychiques de Zdenek Kosek, en passant par les dessins acérés et obsessionnels de Chris Hipkiss.
L’expo C-V de ce début d’automne mêle aussi des créateurs bruts japonais qui travaillent l’argile comme Kazumi Kamae
et d’autres «some» américains comme Mort Golub que je connais trop peu pour pouvoir me prononcer à propos de leur genre de beauté. Je n’ai pas eu le temps non plus d’explorer les relations entre les images de Pushpa Kumari et les sculptures emperlées, cousues et peintes de Sandra Sheeny.
Branchez-vous sur le site de la Galerie et cliquez sur «self-taughts artists» dans «contemporary». Cela vaut le coup. Ce qui mérite aussi le détour ce sont les théories de Randall Morris, toujours ardent à définir le domaine auquel nous nous intéressons, lui et nous. C’est plaisant de constater que le mot «art brut» fait maintenant partie du vocabulaire américain. Le temps est révolu où on nous disait que les amateurs d’artistes autodidactes des U.S.A seraient incapables de digérer ce terme, soit-disant trop français. N’en déplaise aux pessimistes, nos amis d’outre-Atlantique s’emparent de la notion forgée par Jean Dubuffet et c’est tant mieux. Les voilà mêmes qui enrichissent son contenu et c’est encore tant mieux.
Lisons Randall Morris. En matière d’œuvres, il insiste sur le critère de la qualité. On ne peut qu’applaudir. En matière de définition, il en cherche une qui soit vraiment convaincante. Démarche légitime mais qui pêche peut-être un peu par positivisme. En raison de la riche diversité qui caractérise l’art brut, on ne peut que s’accommoder d’un certain flou. A chaque nouvelle découverte, l’art brut remet en cause ses fondements. Aucune tranquillité intellectuelle à attendre avec lui. Il y a toujours une part non dominée qui vient vous pourrir le raisonnement. Faut-il vous faire un dessin?
Randall Morris envisage le domaine de l’art brut et celui du mainstream sous la forme de 2 cercles qui se chevauchent. Selon lui, il y a des endroits qui ne se rencontrent jamais et d’autres qui se mélangent et deviennent presque indiscernables. Ouais! Sauf qu’à mon avis, il ne s’agit pas de deux cercles mais de deux grosses bê-bêtes protéiformes et gonflables comme une baudruche de Jeff Koons. Non seulement, elles n’arrêtent pas de glisser l’une sur l’autre, latéralement et de haut en bas mais encore elles n’en finissent pas de gonfler et de dégonfler par endroits comme des pastas dans l’eau bouillante. Avec l’art brut, les scientifiques ont du souci à se faire. Le microbe n’est jamais stable sous le microscope.
Bon, j’arrête parce que c’est moi qui risque d’avoir un hurricane sous la boîte cranienne.
Randall Morris écrit :
00:32 Publié dans Ailleurs, art brut, Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, randall morris, emery blagdon, chris hipkiss, kazumi kamae, sandra sheeny | | Imprimer | | |
14.08.2011
Purvis et Howard chez Chrysler
Animuliens bonjour. Je vous écris sur une bécane de merde from le café des Flots bleus près du camping de la plage. Aussi serais-je brève (ça vous fera des vacances). D'ailleurs, la seule grâce que je vous souhaite c'est de vous gorger un max de bon soleil comme les moustiques se gorgent de ma petite peau sucrée. You might also like, si vous traînez vos tongs de l'autre côté de l'Atlantique, la next exhibition du Chrysler Museum of Arts(Norfolk, Virginia) qui présente à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 31 décembre 2011 les Self Taughts Artists from the Garbish and Gordon Collection.
Les SAT, pour les véliplanchistes qui l'ignoreraient, ce sont les artistes autodidactes, catagorie fourre-tout où nos amis américains glissent des naïfs, des créateurs bruts, des gens relevant du folk art and so on.
Ici, tout de même j'ai repéré Purvis Young (1943-2010) qui fit un peu de zonzon dans sa jeunesse. Il était plus doué pour la peinture que pour la cambriole en amateur, aussi s'est-il vite consacré à son art en Floride pour notre grand avantage. Purvis peignait sur ce qui lui tombait sous la main et ses oeuvres sont maintenant dans les musées, par exemple le musée d'art de Philadelphie.
Howard Finster (1916-2001), quant à lui, était un pasteur baptiste que son dieu gratifiait de visions depuis l'âge tendre de 3 ans. Comme la peinture, finalement, l'intéressait plus encore que les bondieuseries, il cessa de prêcher en 1965 pour se consacrer à ces images dérivées de la pop-culture et de l'iconographie religieuse. Elvis Presley et Jésus Christ en quelque sorte. Cela se passait près de Summerville en Georgie.
Et je vous dis : "bonne sieste".
20:19 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : purvis young, howard finster, art brut, art naïf, us outsiders, norfolk, virginia | | Imprimer | | |
11.08.2011
Anatomia et cætera
František Dymáček. Connaissez-vous ce nom-là ? Moi non plus. Je le découvre. Il vient de Moravie. La Moravie c’est pas comme la Poldavie dans Tintin, ça existe vraiment. C’est une région à l’est de la République tchèque et dedans il y a une ville : Ostrava d’où provient František Dymáček.
Bon, comme c’est un peu loin, vous pourrez rencontrer František à Prague où vous passerez peut-être vos vacances. Où ? En plein cœur de la ville. Sur Nerudova (13). Dans un petit musée privé très classe dont la façade ressemble à une pâtisserie viennoise comme beaucoup de beaux anciens bâtiments praguois.
A l’occasion d’une exposition qui durera jusqu’au 30 septembre 2011. Elle a failli m’échapper parce qu’elle s’appelle Anatomia Metamorphosis et que j’ai cru que c’était la même dont je vous avais signalé l’existence le 2 octobre 2009 (voir ma note : Annivernissages d’octobre) qui se baladait.
Et bien ce n’est pas tout à fait le cas. Aux deux cas précédemment traités : Lubos Plny et Anna Zemankova, s’en ajoute ici un troisième : celui de František Dymáček (1929-2003).
Terezie Zemánková semble être pour quelque chose dans cette découverte récente (qu’elle me corrige si je me trompe). Elle nous explique sur Radio-Prague que ce créateur, dont les dessins accumulateurs de visages démoniaques flirtent avec la médiumnité, travailla une bonne partie de sa vie dans un centre de recherche informatique. Est-ce parce qu’il contribua au début de l’évolution des ordinateurs ou parce qu’il faisait comme tout le monde des dessins au téléphone qu’il se lança dans des compositions plus élaborées, une fois la retraite venue?
Toujours est-il qu’il se mit à réaliser cette «jungle de formes» imbriquées où apparaissent (et disparaissent) des visages, des figures, des masques d’autant plus inquiétants que noyés dans une prolifération colorée.
3 catalogues (un pour chaque créateur) en 3 langues nous sont promis. Je ne lis bien ni le tchèque ni l’allemand ni même l’anglais mais ça fait rien, abcd a intérêt à nous en exporter quelques échantillons à la rentrée, tous les Animuliens ne pouvant se rendre à Prague.
11:05 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terezie zemánková, františek dymáček, art brut tchèque, abcd, prague | | Imprimer | | |