Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

02.02.2010

18TH Outsider Art Fair

outsider blue.jpg
outsider logo 2.jpg

L'Outsider Art Fair, la revoilà.

C'est déjà demain.

Et j'ai déjà reçu l'invit de Georg Jensen et du Creative Growth à leur réception spéciale.

Georg-Jensen_Creative_Growth112025.jpg

The Outsider Art fair will run February 5-7, 2010 at 7 west 34 th street NYC.

ny 7 west.jpg

New York City : c'est moi qui vous le dis.

outsider logo.jpg

Allez sur gg.art pour les détails ou sur plein d'autres sites à partir de «outsider art fair 2010»

Moi je vais faire dodo.

00:31 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

31.01.2010

Raw-viser Milly !

flamme chomo.jpg

Me too, I forget things sometimes! For example, I forgot to point out one little sentence in the article on CHOMO I mentioned yesterday. "This is the first retrospective ever of his work" JM wrote about the current exhibition at the Halle Saint-Pierre.

JM should read the blog Animula Vagula, it would be better informed. He would have seen that one of my readers (CHOMO after ten years) had already recalled the existence of exhibition to Milly-la-Forêt in 1991. "Sometimes it's necessary to remember things!" said the reader who signs Herblot.

If JM had opened the catalog of the Halle Saint-Pierre, he would read (page 24): "This year's Jubilee CHOMO exhibit exceptional organized entirely by Josette Rispal which takes place during the Gulf War in various places of the city of Milly-la-Forêt from 19 January to 3 February 1991".

EXPOSITION CHOMO - 19 JANVIER 1991.jpg


Tradoche pour le confort (ohé, les francophones!) :

Moi aussi, j'oublie des choses parfois! Par exemple, j'ai oublié de vous signaler une petite phrase dans l'article sur CHOMO dont je vous parlais hier. «This is the first retrospective ever of his work» (c'est la première rétrospective jamais consacrée à son œuvre) écrit JM à propos de l'actuelle exposition à la Halle Saint-Pierre.

JM devrait lire le blog Animula Vagula, il serait mieux informé. Il aurait vu qu'un de mes lecteurs (CHOMO 10 ans après) avait déjà rappelé l'existence de l'exposition à Milly-la-Forêt en 1991. «Il faut parfois rappeler les choses!» dit ce lecteur qui signe Herblot.

Si JM avait ouvert le catalogue de la Halle Saint-Pierre, il aurait lu (page 24) : «C'est l'année du Jubilé de CHOMO, exposition exceptionnelle, entièrement organisée par Josette Rispal, qui a lieu, au moment de la Guerre du Golfe, dans divers lieux de la ville de Milly-la-Forêt du 19 janvier au 3 février (1991)».

costume chomo expo milly.jpg

 

 

 

 

 

Costume créé par CHOMO pour l’expo de Milly,

porté ici par Alain Niderlinder,

un des plus anciens fidèles de l’artiste

 

 

 

 

 

 

christ chomo Milly.jpg

 

Christ offert par CHOMO à l'église de Milly-La-Forêt

à l'occasion de l'exposition de 1991.



 

17:08 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chomo, alain niderlinder, milly-la-forêt, halle st pierre | |  Imprimer | | Pin it! |

20.01.2010

De HLM en USSR

logo bêtes.jpg

N O Sii A M I E S iiL E S iiB Ê T E S


Pouf, pouf. Faut que j'marque une pause. Votre petite âme errante peut pas toujours faire dans le lourd.

invit gal impaire 2.jpgPar conséquent je vous rappellerai pas que c'est demain, jeudi 21 janvier 2010, le vernissage des nouvelles œuvres du centre Creative Growth à la Galerie Impaire : PROJECTS

kathleen henderson.jpg

ni que au même moment (ils pourraient pas se mettre d'accord pour éviter ce genre d'embouteillages ?) la Galerie Christian Berst nous en mettra une nouvelle couche russe avec Back in the U.S.S.R., un titre qui y'a plus qu'à mon daddy-pop que ça dit quelque chose.

Mikhaël Kaliakine.jpg

Votre servante (comme dirait l'autre) s'abstiendra aussi de vous informer que la dernière expo H.L.M. (hors les murs) du Musée d'Art moderne de Villeneuve d'Ascq vient de commencer à la Galerie des 3 Lacs de Lille Université.

Quoique ça la démange un max d'attribuer son label «nos amies les bêtes» à M. Jean-Marie Guichard qui n'a pas peur d'écrire dans La Voix de ch'Nord : «Cela dit, l'art brut, encore appelé art naïf (gloup !), art des fous, des autodidactes, nous fait découvrir des mondes et des personnages fascinants, surtout quand on fait le voyage en compagnie de Savine Maupin (regloup !), la commissaire de l'exposition».

09.01.2010

Attraction de l’Abstraction

AFA 2.jpg

Abstraction, abstraction! Mon daddy chéri ça lui rappelle sa jeunesse l'expo de l'American Folk Art museum. Quand il criait dans la salle du Marcadet-Palace le jeudi après-midi avec ses potes pour réclamer des «attractions, attractions!». En ce temps-là les cinés de quartier proposaient encore des intermèdes style music-hall qui s'appelaient des abstractions - pardon : des attractions.
Tout ça pour dire qu'elle est bien attrayante l'expo de New York et que son concept sonne comme un cri de joie dans la bouche d'un gosse (mon daddy est resté très jeune).

expo approaching abstraction_1.jpg
expo approaching abstraction_2.jpg

Votre petite âme errante a ouï dire en effet - car elle ouï pas mal - que cette «exhibition» baptisée Approaching Abstraction est la «first exploration into nonobjective expression».

expo approaching abstraction_3.jpg

Connaissez-vous la Nono ? La Nonobjective expression of course. Rien à voir avec votre cousin Arnaud, vos tontons Bruno, votre voisin Albino ou même le petit robot. La Nono c'est la méthode qui consiste à aborder la question de la création brute autodidacte par un autre biais que celui du biographique, du sociologique ou du n'importe-quoi-isme habituels. brooke davis anderson.jpg

C'est Madame Brooke Davis Anderson, le curator qui en a eu l'idée. Et une exposition bâtie sur une idée, forcément ça se remarque, dans la forêt de toutes celles qui sont fondées sur du vent, sur du flan ou sur le dernier truc à la mode.

accrochage expo AA.jpg

Mrs B.D.A. a le mérite de chercher à élargir le discours ronronnant autour des «self-taught artists» sans pour autant avoir recours à des comparaisons vaseuses avec le grand art cultivé. Elle a sélectionné une soixantaine de peintures, dessins, sculptures et ovnis-mixtes groupées, si j'ai bien compris, en 3 parties, ancrées chacune sur une vedette particulière :

Judith Scott

Judith Scott.jpg

John J.B. Murry

John J.B Murry.JPG

Thornton Dial Senior

Thornton Dial Sr.jpg

Son expo éclaire le travail d'une quarantaine de créateurs jumelés de façon surprenante et inattendue.

De grands européens : Aloïse

Aloïse 2.jpg

Raphaël Lonné

Raphaël Lonné.jpg

Adolf Wölfli

Adolf Wölfli.jpg

des «autodidactes américains» du sud :

Bessie Harvey

Bessie Harvey.JPG

Purvis Young

Purvis Young.jpg

et d'autres moins connus :

James Castle

James Castle.JPG

Hiroyuki Doi

Hiroyuki Doi.jpg

Melvin Way

Melvin Way.jpg

Approching Abstraction nous donne, à côté de ça, l'occase de nous pencher sur des rapprochements de techniques : contours fracturés, manœuvres d'enveloppement, messages cachés, communication perso auto-référentielle, codes, symboles, gribouillis, éclaboussures, coulées de peinture. Rien que du bonheur on dirait! Vous pouvez y goûter pour 9US$ jusqu'au 6 septembre 2010. C'est au 45 ouest, 53e rue, NY 10019.

plan.jpg

Abstraction ! Abstraction !

28.12.2009

Annie Chaissac a son point de vue

Le point de vue d'Ani, on peut pas dire que je vous l'épargne mais celui d'Annie c'est plus rare. Et plus intéressant quand il s'agit d'Annie Chaissac. Aussi faut pas que j'omette de vous signaler l'entretien que celle-ci a accordé au n°3205 d'un magazine hebdomadaire que ça urgeotte drôlement que vous achetiez parce que après-demain tombera déjà le numéro suivant. chouchou.jpgJ'ai beau être très «people», j'en étais restée à «images du monde» mais maintenant c'est «Point de vue» tout court, le nom de ce canard laqué, tout plein de Chouchoux, de Shabanoux, d'Alexandra de Monac et d'ex-chroniqueuse du Monde (coucou Claude Sarraute, elles nous manquent vos dernières pages).

Pt de vue.jpgPour pas que vous vous gouriez, je vous montre la couverture. Oups! pardon, je vous l'ai collée dans le mauvais sens! On dirait un Baselitz. Bon c'est pas grave. L'amour et le débat d'idées, ça implique la tête à l'envers. Vous n'aurez qu'à la remettre à l'endroit comme disait Dagobert.

C'est monsieur Raphaël Morata qui interviouve Annie Chaissac. Ses questions offrent à la fille du peintre (qui ressemble de plus en plus à son père) l'occasion de faire passer dans le gros public quelques vérités toujours bonnes à prendre. Sur les liens entretenus par Gaston Chaissac avec Jean Dubuffet : «En simplifiant un rapport de professionnel à professionnel. Ils ont aimé échanger leur recette de fabrication, mais pas se rencontrer. Sans qu'il y ait eu de brouilles entre eux. Ils étaient francs et honnêtes».

chapô entretien Annie Chaissac.jpg

Sur le rapport de Chaissac à l'art brut : «Au commencement, ça l'a amusé, puis très vite toute cette histoire créée par Dubuffet l'a agacé. (...) Il n'était dupe de rien, se méfiait de la virtuosite facile et commerciale. Il cassait tout pour repartir à zéro. L'art brut n'était pour lui qu'un exercice de mise en train. Il s'est très vite positionné comme un chercheur».

23:53 Publié dans Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gaston chaissac, annie chaissac | |  Imprimer | | Pin it! |

25.12.2009

Jean Dubuffet à l’Atelier Grognard

schtroumpf_grognon.jpgUn peu grognon après le réveillon ?

Heureusement, il n'est pas trop tard.atelier grognard.jpg

 

Pas trop tard pour l'Atelier Grognard.

Offrez vous la Malmaison, offrez vous son Château.

 La malmaison n&b.jpg

Pour terminer l'année, Dubuffet c'est tout indiqué. Et pour la commencer aussi puisque c'est jusqu'au 8 mars 2010, l'exposition Jean Dubuffet, l'œuvre gravé 1944-1984.

dubuffet rueil.jpg

Sophie Webel, la dirlo de la Fondation Dub a choisi pour nous (c'est sympa) 150 œuvres de notre Jean grognon favori. Le tout découpé en 5 tranches correspondant à autant d'étapes de l'artiste. Beaucoup de lithos en particulier, facette pas souvent (ou pas assez) mise en valeur dans les expos.

15:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean dubuffet | |  Imprimer | | Pin it! |

19.12.2009

Pascal-Désir Maisonneuve recherché à Bordeaux

Désir de Maisonneuve ? Si des fois vous êtes accroc comme moi aux coquilles masquées de cet anarcho-mosaïste-brocanteur, sachez que vous risquez d'en voir bientôt dans une expo à Bordeaux. N'allez pas croire que ce soit du foutage de gueule.
musee bordeaux 3.jpgLe Musée des Beaux-Arts de cette ville qui est aussi celle de Pascal-Désir (il s'appelait Pascal avant Désir) Maisonneuve se prépare bel et bien à faire de nouveau du tintouin sur son œuvre. Du moins si on en croit une petite annonce qui passe en ce moment dans le n°44 (18 décembre 2009) de La Gazette de l'Hôtel Drouot et qui fait appel au peuple pour le prêt de masques en coquillages de P.-D. M.couv gazette 44.jpg

Alors si vous avez un vieux Maisonneuve qui traine dans votre grenier parce que votre arrière-grand-tonton en avait raflé un aux Puces sous le nez d'André Breton et de Jean Dubuffet réunis, c'est le moment de vous manifester car il semble que ces choses là ne courent pas les rues.

encadré gazette.jpg

D'après Michèle Edelmann qui a écrit la notice Maisonneuve dans le fascicule 3 des Publications de l'Art Brut en 1965, ce créateur disparu en 1934 n'aurait réalisé qu'une quinzaine de masques durant sa crise artistique qui n'a duré qu'un an (1927-1928). Mais je me demande s'il ne faut pas voir un peu plus large étant donné ceux qui proviennent en ligne plus ou moins directe du peintre André Lhote. Voir sur ce point ma note animulienne du 10 juin 2007 : Beau masque à Bordeaux. Donc, si vous avez des tuyaux là-dessus, je suis prête à ouvrir les grandes oreilles.

masque maisonneuve.jpg

01:30 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, pascal-désir maisonneuve | |  Imprimer | | Pin it! |

16.12.2009

The Museum of Everything

Museum of Everything logo.jpg

pudding2 - Copy.jpgHello, joyeux everythingers ! Bonsoir gentils Animuliens ! Noël approche et avec lui revient l'envie du vieux christmas pudding des familles qui, comme chacun sait, ne se déguste que chez nos voisins britanniques. C'est le moment de réserver votre place dans l'Eurostar et de vous offrir un petit voyage à Londres pour aller visiter ce nouveau musée (ou cette galerie?) consacré(e) à la création autodidacte qui s'est ouvert le 14 octobre 2009. The Museum of Everything c'est son nom.

entrance to everything.jpg

Pas «Musée des Outsiders», attention! James Brett, son fondateur, a paraît-il horreur du mot outsider. On peut le comprendre. Ce terme me porte aussi sur les nerfs assez souvent bien qu'il soit entré dans l'usage, même chez les Froggies. A ce que j'ai cru comprendre, Monsieur Brett s'intéresse à ces créateurs qui ne savent pas ce qu'ils font. Ceux dont le travail n'est pas seulement étrange, intense et original mais encore : contraint.

Les August Walla, les George Widener

Widener-Museum.jpg

les Henry Darger

dargerpic3.jpg

les Johann Hauser, les Alexandre Lobanov

alexandre lobanov.jpg

les Madge Gill

madge gill.jpg

les Willem Van Genk

van genk autoportrait 1974.jpg

pour ne citer que quelques-unes des personnalités représentées dans la collection. Des gens qui font de l'art en privé (du moins au début). Des gens qui, de toutes manières, ne peuvent faire autrement que de faire ce qu'ils font. Des créateurs d'art brut, quoi ! Je n'ai pas de conseil à donner à James B mais il ferait tout aussi bien d'employer le mot inventé par Jean Dubuffet. C'est le meilleur et c'est très prononçable par une bouche anglo-saxonne de bonne volonté. Un peu bizarre mais délicieusement exotique. Un rien snob (je plaisante of course). Le M.O.E. est situé dans le Nord-Ouest de Londres, pas loin de la station de métro Chalk Farm.

map museumofeverything.jpg

Dans un secteur résidentiel de Primrose Hill. A l'angle de Regent's park et de Sharples Hall street. Vous situez ou il faut un G.P.S.? Ce haut-lieu de l'art everything est installé dans une ancienne laiterie.

billtaylor.jpg
0911-Museum-interior1.jpg
0911-Museum-interior2.jpg

James Brett, qui est réalisateur de cinéma en même temps que collectionneur, s'est sans doute souvenu que cette laiterie fut un studio d'enregistrement. L'ambiance de cet espace chaotique, rythmé par des couloirs, des bureaux et des escaliers, fait penser, m'a-t-on dit  à une école primaire.

museumofeverything.jpg
everything interior.jpg

Si vous voulez tout savoir sur l'odeur de thé et de marmelade qui y règne, allez sur le blogue Amelia's Magazine. Jessica Stokes vous guidera pour une visite sympa de ce lieu apparemment charmant et volontairement non adapté au style classique d'une galerie de collectionneur privé. La communication fléchée pour y arriver est du genre bon-enfant.

auto.jpg

Une contribution du visiteur serait sollicitée. De 1 Livre Sterling à 1 million selon ses moyens. Au dessus de la sortie, vous trouverez l'indication «last thing». Auparavant vous serez passés devant une porte verrouillée («nothing»).

interieur 2.jpg
interieur.jpg
main.jpg
intérieur 4.jpg

Quand à «everything», vous le lirez en descendant dans un énorme espace, sorte d'entrepôt rempli de peintures, sculptures et dessins du sol au plafond. Le fondateur du musée serait doué du sens de l'humour que ça ne m'étonnerait pas. A suivre...

Museam.jpg
everything.jpg

13.12.2009

Desmoulin’s art : double expo

desmoulin couleurs 3.jpg

C'était un p'tit gars qui s'appelait Fernand. Comme Fernand Reynaud mais lui c'était Desmoulin son nom de famille. Il était pas Auvergnat mais Périgourdin. L'avait un papa qu'avait pas fait fortune dans l'épicerie et une maman. Les parents se séparent mais le p'tit Fernand fait carrière. Non dans la médecine qu'il abandonne mais dans les Beaux-Arts. Elève des peintres pompiers, Fernand Desmoulin devient vite un graveur officiel.

Renan par F Desmoulin.jpgTh de Banville par F Desmoulin.jpg

Ernest Renan                                        Théodore de Banville

Avec ça, brave gars : dans l'Affaire Dreyfus il est du bon côté. C'est pas si courant à l'époque pour un artiste qui cherche le moyen de parvenir. Il ferraille avec Zola contre les antisémites. Avec son pote Emile, il fait du vélo que l'on vient d'inventer. Cela le change de son boulot de portraitiste mondain en concurrence avec le réalisme photographique.

E Zola par F Desmoulin.jpg

Dessin de F Desmoulin : E Zola écrivant à son bureau (1887) Médan - Maison d'Emile Zola

Mais il tourne en rond, il est pas heureux en amour. revue minotaure masson.jpgIl fréquente le gratin littéraire. Rien pour intéresser André Breton. Pourtant celui-ci lui fait place dans Le Message automatique, fameux papier qui paraît en 1933 dans Minotaure. Il appelle Jules Bois, un reporter de l'occultisme, à la rescousse. Selon ce dernier, la main de Desmoulin perd parfois la boule. desmoulin ecrivant.jpgElle opère «dans l'obscurité, à l'envers, de biais, sur tous les points à la fois, sans ordre, impérieuse, clairvoyante et savante pourtant». Breton ne donne aucun exemple de ces dessins échevelés de F.D. Mais on apprendra plus tard que, dans une lettre de 1965 reproduite par Dominique Dussol dans un article du Festin n°16 (février 1995), il rêvait encore de coller des images médiumniques de Desmoulin dans La Brèche.Revue le festin n°16.jpg

Car il s'agit bien de spiritisme dans cette histoire de dessins automatiques. Les esprits, il n'y croit guère, Fernand Desmoulin, même s'il accepte de jouer aux tables tournantes dans le salon de Mme Catulle Mendès. Pourquoi est-il soudain convaincu de leur existence un soir de juin 1900? Dépression, besoin d'évasion? Mystère et boule de gomme! Toujours est-il que cette séance pas comme les autres va lui fournir un prétexte pour s'arracher à une morne production académique. Rentré chez lui, il se lance en solitaire dans des expériences graphiques d'un symbolisme exacerbé.

Desmoulin couleurs 2.jpg
figures F Desmoulin.png
desmoulin couleurs 1.jpg

Lui, le compagnon de route du chef de file des naturalistes! Pendant 2 ans, il se soumet à des guides invisibles qui l'encouragent et qui l'engueulent pour le pousser à une création fièvreuse dont il sortira sur les rotules. brantome abbaye.jpg

Une bonne partie de ces œuvres hautement dérangeantes pour l'époque seront données, après sa mort en 1914, au Musée de Brantôme où elles végèteront.

musée brantome plaquette.jpg

Jusqu'à la récente rénovation de l'établissement en l'an 2000.

salle musee desmoulin 2.jpg
salle musée Desmoulin.jpg

cahier chapelle st robert n°3.jpgOn peut consulter sur ce point le n°3 des Cahiers de La Chapelle-St Robert, sympathique fanzine de juillet 1984. Fort heureusement, une partie de la production spirite de Fernand Desmoulin était restée en circulation.

F Desmoulin.jpg
F Desmoulin 2.jpg
F Demoulin 3.jpg

L'occasion est donnée aux Parisiens invétérés ou occasionnels d'en avoir une idée en visitant jusqu'au 9 janvier 2010 les expositions jumelles de la Galerie Christian Berst et de la Galerie Christophe Gaillard, près du Musée Picasso (fermé) et de la Librairie Florence Loewy (ouverte).

invitation expo desmoulin.jpg

Elles s'intitulent : Fernand Desmoulin, Leçons des ténèbres et sont accompagnées d'un catalogue avant-propoté par Arnulf Rainer.

catalogue desmoulin.jpg

reconstitution au musee.jpg
Reconstitution du cabinet de travail de Fernand Desmoulin à Brantôme

12:51 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fernand desmoulin, brantôme, emile zola, judith gautier | |  Imprimer | | Pin it! |

06.12.2009

Espagne : 70 ans d’art en hôpital psychiatrique

Viva España ! Peinture et Psychiatrie à Valence ! C'est le programme de l'Exposition du Centre Culturel de La Nau de l'Université de cette ville. Pinacoteca psiquiàtrica a Espanya, c'est le titre exact et vous avez jusqu'au 24 janvier 2010 pour la voir si vous passez par chez nos ibériques voisins.

affiche expoi.jpg
Pinacoteca psiquiátrica_Page_1.jpg

Cette expo couvre la période 1917-1990, c'est dire s'il y a de quoi même si certaines choses ont disparu pendant la guerre civile. Une large sélection d'œuvres de patients espagnols psychiatrisés est proposée aux visiteurs.

Pinacoteca psiquiátrica_Page_2.jpg

Plus de 300 œuvres provenant de collections privées et publiques avec des documents originaux, des photos et 2 documentaires.

pinacotecapsiquiatrica09.jpg

Comme la dame qui fait le ménage chez moi a eu la bonne idée de coincer la porte de ma commode, je dois garder du temps pour le bricolage. Aussi je me contente de vous éclabousser de quelques images.

rois mages.jpg

Vu que vous êtes grandes filles et grands garçons, vous pourrez toujours aller ici pour en savoir plus, notamment sur les 8 sections qui composent l'expo. Cela vous fera réviser votre espagnol.

pinacotecapsiquiatrica03.jpg

Tant que j'y suis, faut que je vous dise aussi que j'ai copié sur ma petite camarade d'El Hombre Jazmin. Elle focalise à juste titre sur le cas de Pedro Alonso Ruiz (1887-1941) un forgeron né à Bargas dans la Province de Tolède. Ses dessins pour lesquels il fabriquait lui-même encres et pinceaux sont fichtrement orientalisants dans le genre décoratif.

Pedro Alonso Ruiz 2.jpg

«Ils rappellent un peu les tapis persans, byzantins et gothiques» nous dit Gonzalo R. Lafora, dans un texte sur ce «schizophrène espagnol inculte» paru en 1965 dans le volume 7 de la Collection Psychopathologie de l'Expression publiée par Sandoz. Ces fascicules Sandoz sont aux petits malins qui se rencardent sur l'art brut ce qu'un fromage est à une souris. Une mine iconographique.

Pedro Alonso Ruiz 3.jpg

J'emprunte à celui-là quelques significatives images de ce créateur dont le talent artistique se révéla à l'asile d'aliénés de Tolède où il séjourna de 1916 à sa mort (avec un intermède en 1936-1939 où il rentra dans ses foyers pour cause d'évacuation de la clinique). La dernière représente l'hôtel de ville de son village entouré d'hallucinants oiseaux de sinistre augure.

Pedro Alonso Ruiz.jpg

Sur El hombre Jazmin vous en verrez 3 autres qui valent le détour. L'auteur de ce blogue pense que monsieur Ruiz a fort bien pu se souvenir des tapisseries qu'il voyait dans les rues de Tolède lors de la procession de Corpus Christi. Hypothèse plausible : comme il n'était jamais agressif (jusque un peu trop excité parfois), P. A. Ruiz, qui aimait à chanter, sortait de temps à autres avec les infirmiers et les aidait même dans leur travail. Un catalogue accompagne l'expo de Valence. Je ne sais trop comment on se le procure.

petits marteaux.jpgtournevis-filles.jpg

Maintenant si quelqu'un possède un marteau et un bon tournevis  pour que j'explose la serrure de cette saleté de commode qui me résiste depuis 2 jours qu'il me les prête et vite !