02.02.2010
18TH Outsider Art Fair
L'Outsider Art Fair, la revoilà.
C'est déjà demain.
Et j'ai déjà reçu l'invit de Georg Jensen et du Creative Growth à leur réception spéciale.
The Outsider Art fair will run February 5-7, 2010 at 7 west 34 th street NYC.
New York City : c'est moi qui vous le dis.
Allez sur gg.art pour les détails ou sur plein d'autres sites à partir de «outsider art fair 2010»
Moi je vais faire dodo.
00:31 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | | Imprimer | | |
31.01.2010
Raw-viser Milly !
Me too, I forget things sometimes! For example, I forgot to point out one little sentence in the article on CHOMO I mentioned yesterday. "This is the first retrospective ever of his work" JM wrote about the current exhibition at the Halle Saint-Pierre.
JM should read the blog Animula Vagula, it would be better informed. He would have seen that one of my readers (CHOMO after ten years) had already recalled the existence of exhibition to Milly-la-Forêt in 1991. "Sometimes it's necessary to remember things!" said the reader who signs Herblot.
If JM had opened the catalog of the Halle Saint-Pierre, he would read (page 24): "This year's Jubilee CHOMO exhibit exceptional organized entirely by Josette Rispal which takes place during the Gulf War in various places of the city of Milly-la-Forêt from 19 January to 3 February 1991".
Tradoche pour le confort (ohé, les francophones!) :
Moi aussi, j'oublie des choses parfois! Par exemple, j'ai oublié de vous signaler une petite phrase dans l'article sur CHOMO dont je vous parlais hier. «This is the first retrospective ever of his work» (c'est la première rétrospective jamais consacrée à son œuvre) écrit JM à propos de l'actuelle exposition à la Halle Saint-Pierre.
JM devrait lire le blog Animula Vagula, il serait mieux informé. Il aurait vu qu'un de mes lecteurs (CHOMO 10 ans après) avait déjà rappelé l'existence de l'exposition à Milly-la-Forêt en 1991. «Il faut parfois rappeler les choses!» dit ce lecteur qui signe Herblot.
Si JM avait ouvert le catalogue de la Halle Saint-Pierre, il aurait lu (page 24) : «C'est l'année du Jubilé de CHOMO, exposition exceptionnelle, entièrement organisée par Josette Rispal, qui a lieu, au moment de la Guerre du Golfe, dans divers lieux de la ville de Milly-la-Forêt du 19 janvier au 3 février (1991)».
Costume créé par CHOMO pour l’expo de Milly,
porté ici par Alain Niderlinder,
un des plus anciens fidèles de l’artiste
Christ offert par CHOMO à l'église de Milly-La-Forêt
à l'occasion de l'exposition de 1991.
17:08 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : chomo, alain niderlinder, milly-la-forêt, halle st pierre | | Imprimer | | |
20.01.2010
De HLM en USSR
N O Sii A M I E S iiL E S iiB Ê T E S
Pouf, pouf. Faut que j'marque une pause. Votre petite âme errante peut pas toujours faire dans le lourd.
Par conséquent je vous rappellerai pas que c'est demain, jeudi 21 janvier 2010, le vernissage des nouvelles œuvres du centre Creative Growth à la Galerie Impaire : PROJECTS
ni que au même moment (ils pourraient pas se mettre d'accord pour éviter ce genre d'embouteillages ?) la Galerie Christian Berst nous en mettra une nouvelle couche russe avec Back in the U.S.S.R., un titre qui y'a plus qu'à mon daddy-pop que ça dit quelque chose.
Votre servante (comme dirait l'autre) s'abstiendra aussi de vous informer que la dernière expo H.L.M. (hors les murs) du Musée d'Art moderne de Villeneuve d'Ascq vient de commencer à la Galerie des 3 Lacs de Lille Université.
Quoique ça la démange un max d'attribuer son label «nos amies les bêtes» à M. Jean-Marie Guichard qui n'a pas peur d'écrire dans La Voix de ch'Nord : «Cela dit, l'art brut, encore appelé art naïf (gloup !), art des fous, des autodidactes, nous fait découvrir des mondes et des personnages fascinants, surtout quand on fait le voyage en compagnie de Savine Maupin (regloup !), la commissaire de l'exposition».
22:35 Publié dans Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, kathleen henderson, mikhaël kaliakine, galerie impaire, galerie christian berst | | Imprimer | | |
09.01.2010
Attraction de l’Abstraction
Abstraction, abstraction! Mon daddy chéri ça lui rappelle sa jeunesse l'expo de l'American Folk Art museum. Quand il criait dans la salle du Marcadet-Palace le jeudi après-midi avec ses potes pour réclamer des «attractions, attractions!». En ce temps-là les cinés de quartier proposaient encore des intermèdes style music-hall qui s'appelaient des abstractions - pardon : des attractions.
Tout ça pour dire qu'elle est bien attrayante l'expo de New York et que son concept sonne comme un cri de joie dans la bouche d'un gosse (mon daddy est resté très jeune).
Votre petite âme errante a ouï dire en effet - car elle ouï pas mal - que cette «exhibition» baptisée Approaching Abstraction est la «first exploration into nonobjective expression».
Connaissez-vous la Nono ? La Nonobjective expression of course. Rien à voir avec votre cousin Arnaud, vos tontons Bruno, votre voisin Albino ou même le petit robot. La Nono c'est la méthode qui consiste à aborder la question de la création brute autodidacte par un autre biais que celui du biographique, du sociologique ou du n'importe-quoi-isme habituels.
C'est Madame Brooke Davis Anderson, le curator qui en a eu l'idée. Et une exposition bâtie sur une idée, forcément ça se remarque, dans la forêt de toutes celles qui sont fondées sur du vent, sur du flan ou sur le dernier truc à la mode.
Mrs B.D.A. a le mérite de chercher à élargir le discours ronronnant autour des «self-taught artists» sans pour autant avoir recours à des comparaisons vaseuses avec le grand art cultivé. Elle a sélectionné une soixantaine de peintures, dessins, sculptures et ovnis-mixtes groupées, si j'ai bien compris, en 3 parties, ancrées chacune sur une vedette particulière :
Judith Scott
John J.B. Murry
Thornton Dial Senior
Son expo éclaire le travail d'une quarantaine de créateurs jumelés de façon surprenante et inattendue.
De grands européens : Aloïse
Raphaël Lonné
Adolf Wölfli
des «autodidactes américains» du sud :
Bessie Harvey
Purvis Young
et d'autres moins connus :
James Castle
Hiroyuki Doi
Melvin Way
Approching Abstraction nous donne, à côté de ça, l'occase de nous pencher sur des rapprochements de techniques : contours fracturés, manœuvres d'enveloppement, messages cachés, communication perso auto-référentielle, codes, symboles, gribouillis, éclaboussures, coulées de peinture. Rien que du bonheur on dirait! Vous pouvez y goûter pour 9US$ jusqu'au 6 septembre 2010. C'est au 45 ouest, 53e rue, NY 10019.
Abstraction ! Abstraction !
19:22 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, brooke davis anderson, judith scott, john j.b. murry, thornton dial senior, aloïse corbaz, raphaël lonné, adolf wölfli, bessie harvey, purvis young, james castle, hiroyuki doi, melvin way | | Imprimer | | |
28.12.2009
Annie Chaissac a son point de vue
Le point de vue d'Ani, on peut pas dire que je vous l'épargne mais celui d'Annie c'est plus rare. Et plus intéressant quand il s'agit d'Annie Chaissac. Aussi faut pas que j'omette de vous signaler l'entretien que celle-ci a accordé au n°3205 d'un magazine hebdomadaire que ça urgeotte drôlement que vous achetiez parce que après-demain tombera déjà le numéro suivant. J'ai beau être très «people», j'en étais restée à «images du monde» mais maintenant c'est «Point de vue» tout court, le nom de ce canard laqué, tout plein de Chouchoux, de Shabanoux, d'Alexandra de Monac et d'ex-chroniqueuse du Monde (coucou Claude Sarraute, elles nous manquent vos dernières pages).
Pour pas que vous vous gouriez, je vous montre la couverture. Oups! pardon, je vous l'ai collée dans le mauvais sens! On dirait un Baselitz. Bon c'est pas grave. L'amour et le débat d'idées, ça implique la tête à l'envers. Vous n'aurez qu'à la remettre à l'endroit comme disait Dagobert.
C'est monsieur Raphaël Morata qui interviouve Annie Chaissac. Ses questions offrent à la fille du peintre (qui ressemble de plus en plus à son père) l'occasion de faire passer dans le gros public quelques vérités toujours bonnes à prendre. Sur les liens entretenus par Gaston Chaissac avec Jean Dubuffet : «En simplifiant un rapport de professionnel à professionnel. Ils ont aimé échanger leur recette de fabrication, mais pas se rencontrer. Sans qu'il y ait eu de brouilles entre eux. Ils étaient francs et honnêtes».
Sur le rapport de Chaissac à l'art brut : «Au commencement, ça l'a amusé, puis très vite toute cette histoire créée par Dubuffet l'a agacé. (...) Il n'était dupe de rien, se méfiait de la virtuosite facile et commerciale. Il cassait tout pour repartir à zéro. L'art brut n'était pour lui qu'un exercice de mise en train. Il s'est très vite positionné comme un chercheur».
23:53 Publié dans Expos, Gazettes, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : gaston chaissac, annie chaissac | | Imprimer | | |
25.12.2009
Jean Dubuffet à l’Atelier Grognard
Un peu grognon après le réveillon ?
Heureusement, il n'est pas trop tard.
Pas trop tard pour l'Atelier Grognard.
Offrez vous la Malmaison, offrez vous son Château.
Pour terminer l'année, Dubuffet c'est tout indiqué. Et pour la commencer aussi puisque c'est jusqu'au 8 mars 2010, l'exposition Jean Dubuffet, l'œuvre gravé 1944-1984.
Sophie Webel, la dirlo de la Fondation Dub a choisi pour nous (c'est sympa) 150 œuvres de notre Jean grognon favori. Le tout découpé en 5 tranches correspondant à autant d'étapes de l'artiste. Beaucoup de lithos en particulier, facette pas souvent (ou pas assez) mise en valeur dans les expos.
15:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean dubuffet | | Imprimer | | |
19.12.2009
Pascal-Désir Maisonneuve recherché à Bordeaux
Désir de Maisonneuve ? Si des fois vous êtes accroc comme moi aux coquilles masquées de cet anarcho-mosaïste-brocanteur, sachez que vous risquez d'en voir bientôt dans une expo à Bordeaux. N'allez pas croire que ce soit du foutage de gueule.
Le Musée des Beaux-Arts de cette ville qui est aussi celle de Pascal-Désir (il s'appelait Pascal avant Désir) Maisonneuve se prépare bel et bien à faire de nouveau du tintouin sur son œuvre. Du moins si on en croit une petite annonce qui passe en ce moment dans le n°44 (18 décembre 2009) de La Gazette de l'Hôtel Drouot et qui fait appel au peuple pour le prêt de masques en coquillages de P.-D. M.
Alors si vous avez un vieux Maisonneuve qui traine dans votre grenier parce que votre arrière-grand-tonton en avait raflé un aux Puces sous le nez d'André Breton et de Jean Dubuffet réunis, c'est le moment de vous manifester car il semble que ces choses là ne courent pas les rues.
D'après Michèle Edelmann qui a écrit la notice Maisonneuve dans le fascicule 3 des Publications de l'Art Brut en 1965, ce créateur disparu en 1934 n'aurait réalisé qu'une quinzaine de masques durant sa crise artistique qui n'a duré qu'un an (1927-1928). Mais je me demande s'il ne faut pas voir un peu plus large étant donné ceux qui proviennent en ligne plus ou moins directe du peintre André Lhote. Voir sur ce point ma note animulienne du 10 juin 2007 : Beau masque à Bordeaux. Donc, si vous avez des tuyaux là-dessus, je suis prête à ouvrir les grandes oreilles.
01:30 Publié dans De vous zamoi, Expos, Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, pascal-désir maisonneuve | | Imprimer | | |
16.12.2009
The Museum of Everything
Hello, joyeux everythingers ! Bonsoir gentils Animuliens ! Noël approche et avec lui revient l'envie du vieux christmas pudding des familles qui, comme chacun sait, ne se déguste que chez nos voisins britanniques. C'est le moment de réserver votre place dans l'Eurostar et de vous offrir un petit voyage à Londres pour aller visiter ce nouveau musée (ou cette galerie?) consacré(e) à la création autodidacte qui s'est ouvert le 14 octobre 2009. The Museum of Everything c'est son nom.
Pas «Musée des Outsiders», attention! James Brett, son fondateur, a paraît-il horreur du mot outsider. On peut le comprendre. Ce terme me porte aussi sur les nerfs assez souvent bien qu'il soit entré dans l'usage, même chez les Froggies. A ce que j'ai cru comprendre, Monsieur Brett s'intéresse à ces créateurs qui ne savent pas ce qu'ils font. Ceux dont le travail n'est pas seulement étrange, intense et original mais encore : contraint.
Les August Walla, les George Widener
les Henry Darger
les Johann Hauser, les Alexandre Lobanov
les Madge Gill
les Willem Van Genk
pour ne citer que quelques-unes des personnalités représentées dans la collection. Des gens qui font de l'art en privé (du moins au début). Des gens qui, de toutes manières, ne peuvent faire autrement que de faire ce qu'ils font. Des créateurs d'art brut, quoi ! Je n'ai pas de conseil à donner à James B mais il ferait tout aussi bien d'employer le mot inventé par Jean Dubuffet. C'est le meilleur et c'est très prononçable par une bouche anglo-saxonne de bonne volonté. Un peu bizarre mais délicieusement exotique. Un rien snob (je plaisante of course). Le M.O.E. est situé dans le Nord-Ouest de Londres, pas loin de la station de métro Chalk Farm.
Dans un secteur résidentiel de Primrose Hill. A l'angle de Regent's park et de Sharples Hall street. Vous situez ou il faut un G.P.S.? Ce haut-lieu de l'art everything est installé dans une ancienne laiterie.
James Brett, qui est réalisateur de cinéma en même temps que collectionneur, s'est sans doute souvenu que cette laiterie fut un studio d'enregistrement. L'ambiance de cet espace chaotique, rythmé par des couloirs, des bureaux et des escaliers, fait penser, m'a-t-on dit à une école primaire.
Si vous voulez tout savoir sur l'odeur de thé et de marmelade qui y règne, allez sur le blogue Amelia's Magazine. Jessica Stokes vous guidera pour une visite sympa de ce lieu apparemment charmant et volontairement non adapté au style classique d'une galerie de collectionneur privé. La communication fléchée pour y arriver est du genre bon-enfant.
Une contribution du visiteur serait sollicitée. De 1 Livre Sterling à 1 million selon ses moyens. Au dessus de la sortie, vous trouverez l'indication «last thing». Auparavant vous serez passés devant une porte verrouillée («nothing»).
Quand à «everything», vous le lirez en descendant dans un énorme espace, sorte d'entrepôt rempli de peintures, sculptures et dessins du sol au plafond. Le fondateur du musée serait doué du sens de l'humour que ça ne m'étonnerait pas. A suivre...
01:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, londres, george widener, henry darger, alexandre lobanov, madge gill, willem van genk, james brett | | Imprimer | | |
13.12.2009
Desmoulin’s art : double expo
C'était un p'tit gars qui s'appelait Fernand. Comme Fernand Reynaud mais lui c'était Desmoulin son nom de famille. Il était pas Auvergnat mais Périgourdin. L'avait un papa qu'avait pas fait fortune dans l'épicerie et une maman. Les parents se séparent mais le p'tit Fernand fait carrière. Non dans la médecine qu'il abandonne mais dans les Beaux-Arts. Elève des peintres pompiers, Fernand Desmoulin devient vite un graveur officiel.
Ernest Renan Théodore de Banville
Avec ça, brave gars : dans l'Affaire Dreyfus il est du bon côté. C'est pas si courant à l'époque pour un artiste qui cherche le moyen de parvenir. Il ferraille avec Zola contre les antisémites. Avec son pote Emile, il fait du vélo que l'on vient d'inventer. Cela le change de son boulot de portraitiste mondain en concurrence avec le réalisme photographique.
Dessin de F Desmoulin : E Zola écrivant à son bureau (1887) Médan - Maison d'Emile Zola
Mais il tourne en rond, il est pas heureux en amour. Il fréquente le gratin littéraire. Rien pour intéresser André Breton. Pourtant celui-ci lui fait place dans Le Message automatique, fameux papier qui paraît en 1933 dans Minotaure. Il appelle Jules Bois, un reporter de l'occultisme, à la rescousse. Selon ce dernier, la main de Desmoulin perd parfois la boule. Elle opère «dans l'obscurité, à l'envers, de biais, sur tous les points à la fois, sans ordre, impérieuse, clairvoyante et savante pourtant». Breton ne donne aucun exemple de ces dessins échevelés de F.D. Mais on apprendra plus tard que, dans une lettre de 1965 reproduite par Dominique Dussol dans un article du Festin n°16 (février 1995), il rêvait encore de coller des images médiumniques de Desmoulin dans La Brèche.
Car il s'agit bien de spiritisme dans cette histoire de dessins automatiques. Les esprits, il n'y croit guère, Fernand Desmoulin, même s'il accepte de jouer aux tables tournantes dans le salon de Mme Catulle Mendès. Pourquoi est-il soudain convaincu de leur existence un soir de juin 1900? Dépression, besoin d'évasion? Mystère et boule de gomme! Toujours est-il que cette séance pas comme les autres va lui fournir un prétexte pour s'arracher à une morne production académique. Rentré chez lui, il se lance en solitaire dans des expériences graphiques d'un symbolisme exacerbé.
Lui, le compagnon de route du chef de file des naturalistes! Pendant 2 ans, il se soumet à des guides invisibles qui l'encouragent et qui l'engueulent pour le pousser à une création fièvreuse dont il sortira sur les rotules.
Une bonne partie de ces œuvres hautement dérangeantes pour l'époque seront données, après sa mort en 1914, au Musée de Brantôme où elles végèteront.
Jusqu'à la récente rénovation de l'établissement en l'an 2000.
On peut consulter sur ce point le n°3 des Cahiers de La Chapelle-St Robert, sympathique fanzine de juillet 1984. Fort heureusement, une partie de la production spirite de Fernand Desmoulin était restée en circulation.
L'occasion est donnée aux Parisiens invétérés ou occasionnels d'en avoir une idée en visitant jusqu'au 9 janvier 2010 les expositions jumelles de la Galerie Christian Berst et de la Galerie Christophe Gaillard, près du Musée Picasso (fermé) et de la Librairie Florence Loewy (ouverte).
Elles s'intitulent : Fernand Desmoulin, Leçons des ténèbres et sont accompagnées d'un catalogue avant-propoté par Arnulf Rainer.
12:51 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : fernand desmoulin, brantôme, emile zola, judith gautier | | Imprimer | | |
06.12.2009
Espagne : 70 ans d’art en hôpital psychiatrique
Viva España ! Peinture et Psychiatrie à Valence ! C'est le programme de l'Exposition du Centre Culturel de La Nau de l'Université de cette ville. Pinacoteca psiquiàtrica a Espanya, c'est le titre exact et vous avez jusqu'au 24 janvier 2010 pour la voir si vous passez par chez nos ibériques voisins.
Cette expo couvre la période 1917-1990, c'est dire s'il y a de quoi même si certaines choses ont disparu pendant la guerre civile. Une large sélection d'œuvres de patients espagnols psychiatrisés est proposée aux visiteurs.
Plus de 300 œuvres provenant de collections privées et publiques avec des documents originaux, des photos et 2 documentaires.
Comme la dame qui fait le ménage chez moi a eu la bonne idée de coincer la porte de ma commode, je dois garder du temps pour le bricolage. Aussi je me contente de vous éclabousser de quelques images.
Vu que vous êtes grandes filles et grands garçons, vous pourrez toujours aller ici pour en savoir plus, notamment sur les 8 sections qui composent l'expo. Cela vous fera réviser votre espagnol.
Tant que j'y suis, faut que je vous dise aussi que j'ai copié sur ma petite camarade d'El Hombre Jazmin. Elle focalise à juste titre sur le cas de Pedro Alonso Ruiz (1887-1941) un forgeron né à Bargas dans la Province de Tolède. Ses dessins pour lesquels il fabriquait lui-même encres et pinceaux sont fichtrement orientalisants dans le genre décoratif.
«Ils rappellent un peu les tapis persans, byzantins et gothiques» nous dit Gonzalo R. Lafora, dans un texte sur ce «schizophrène espagnol inculte» paru en 1965 dans le volume 7 de la Collection Psychopathologie de l'Expression publiée par Sandoz. Ces fascicules Sandoz sont aux petits malins qui se rencardent sur l'art brut ce qu'un fromage est à une souris. Une mine iconographique.
J'emprunte à celui-là quelques significatives images de ce créateur dont le talent artistique se révéla à l'asile d'aliénés de Tolède où il séjourna de 1916 à sa mort (avec un intermède en 1936-1939 où il rentra dans ses foyers pour cause d'évacuation de la clinique). La dernière représente l'hôtel de ville de son village entouré d'hallucinants oiseaux de sinistre augure.
Sur El hombre Jazmin vous en verrez 3 autres qui valent le détour. L'auteur de ce blogue pense que monsieur Ruiz a fort bien pu se souvenir des tapisseries qu'il voyait dans les rues de Tolède lors de la procession de Corpus Christi. Hypothèse plausible : comme il n'était jamais agressif (jusque un peu trop excité parfois), P. A. Ruiz, qui aimait à chanter, sortait de temps à autres avec les infirmiers et les aidait même dans leur travail. Un catalogue accompagne l'expo de Valence. Je ne sais trop comment on se le procure.
Maintenant si quelqu'un possède un marteau et un bon tournevis pour que j'explose la serrure de cette saleté de commode qui me résiste depuis 2 jours qu'il me les prête et vite !
19:45 Publié dans Ailleurs, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, pedro alonso ruiz, valencia, espagne, espanya, españa, collection psychopathologie de l'expression, sandoz | | Imprimer | | |