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02.10.2011

L’univers peu connu d’Adolf Wölfli

mauvaise langue.JPGComme mauvaise langue, votre petite âme errante se pose là! A peine venait-elle d’écrire que l’anniversaire du LaM était passé à l’as que paraissait dans La Voix du Nord un commémoratif entretien avec Sophie Lévy, la directrice-conservatrice de ce «musée familial».

chicken.jpgTous ceux qui voudront rabattre le caquet d’Ani sont invités à s’y reporter car il mérite de faire date. On y apprend notamment que «Wölfi» (sic) est «un artiste d’art brut peu connu». Faisons grâce de l’erreur de transcription du nom à madame Lévy. La rédaction de La Voix du Nord n’a pas eu suffisamment l’occasion de se familiariser avec le patronyme par trop suisse de cette icône de l’art brut : Adolf Wölfli. Rien qu’une exposition d’envergure sur son «univers» qui s’est tenu à Villeneuve d’Ascq pendant seulement 3 mois (avril à juillet 2011).

Faisons grâce mais arrêtons nous sur cet abracadabrantesque «peu connu». Etonnant de la part de quelqu’un qui avait pourtant salué «l’œuvre sinueuse et magique du grand Wölfli» dans la préface qu’elle avait donnée au catalogue de la susdite expo! On peut certes être «grand» sans être «connu» mais dans le cas d’espèce, on est fondé à trouver que les deux termes sont fâcheusement contradictoires. Si l’œuvre de Wölfli reste confidentielle, alors Ferdinand Cheval est un petit nouveau et Aloïse une jeune starlette. Walter Morgenthaler qui a révélé Wölfli au monde en 1921 doit se retourner dans sa tombe et les commissaires de l’expo Adolf Wölfli Univers n’ont plus qu’à se faire hara-kiri.

Adolf Wölfli

On a envie de conjurer Sophie Lévy de relire d’urgence sa préface et de lui demander respectueusement ce qui d’avril à octobre a pu produire dans ses propos un tel retour du naturel. Sans anticiper sur la réponse qu’elle pourrait apporter à cette question, j’ai envie de l’encourager à faire plus confiance à l’art brut. Et pour cela d’en accepter vraiment la spécificité. Non, madame Lévy, l’art brut n’est pas une simple variété à la bonne-franquette de l’art contemporain. L’art brut croise parfois (nuance!) le chemin de certaines réalisations des arts contemporains. Ceci sur un mode décalé qu’il nous appartient de mettre en évidence par un travail qui ne se réduit pas à une simple juxtaposition.

De ce point de vue, je crois rêver quand je vous entends suggérer que, dans votre musée polyvalent, «les salles d’art brut» participent simplement à la création d’une «nouvelle ambiance» susceptible de faire avaler la pilule amère du snobisme qui s’attache (vous le reconnaissez) à votre «art contemporain». Depuis sa conception, le LaM, contre toute logique, s’efforce de créer la confusion entre cette eau pure et ce gaz soporifique. La tâche est difficile, votre communication le prouve.

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Pour finir sur une note gaie, je conseille à mes lecteurs de se distraire avec les statistiques de fréquentation du LaM complaisamment étalées dans La Voix du Nord le 25 septembre 2011 : «65 % d’individuels, 35 % de groupes et 30 % de jeune public». 65 + 35 + 30, ça fait 130 % sur ma calculette!

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20:24 Publié dans art brut, De vous zamoi, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (4) | Tags : art brut, adolf wölfli, sophie lévy, lam | |  Imprimer | | Pin it! |

25.09.2011

LaM : un an après

Les années se suivent et elles ne se ressemblent pas. L’année dernière c’était une avalanche de papiers dans la PQR nordiste pour cause d’inauguration du LaM. On n’en finissait plus de s’extasier sur la finalisation du bâtiment «en résille de béton fibré» arrimant la main de l’Art brut au grand corps malade de l’Art contemporain perché sur les épaules de son grand frère moderne. Cette année, autre chanson. L’événement date un peu et les gazettes locales sont retournées aux choses sérieuses : le V’lille, la braderie et les animaux de compagnie.

Ne se trouvera-t-il donc personne pour célébrer ce premier araciniversaire?

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Heureusement Animula Vagula est là et son ch’tiot service de documentation aussi.

Parmi toutes les supercalifragiliscexpialidélicieuses déclarations qui furent faite à l’époque du côté de Villeneuve d’Ascq, j’ai retrouvé celle de Nord Eclair, publiée le 26 septembre 2010, à propos de l’architecte de l’extension qui s’est ajoutée à l’édifice d’origine pour en faire un musée à 3 volets équivalents : «Manuelle Gautrand a réussi à s’imposer, là où il le faut, et contre les avis du cahier des charges et de l’architecte des bâtiments de France qui réclamaient un édifice distinct de l’œuvre initiale». Et le canard de citer une «justification» de l’architecte : «J’ai pris en compte une demande plus impérieuse, celle de la conservatrice en chef de l’époque (Joëlle Pijaudier-Cabot, ndrl) qui souhaitait une fluidité du parcours».

Voilà qui n’est pas banal! «Plus impérieuse» est grand, «plus impérieuse» est noble, «plus impérieuse» est définitif. «Plus impérieuse» est cexpiadélilicieux. Moi qui croyait qu’un cahier des charges c’était sacré, j’en suis restée «sardine» comme dirait Gaston Chaissac.

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18:16 Publié dans art brut, De vous zamoi, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

04.09.2011

Loulou et moi, 6 ans après

«Wo es war, soll ich werden». Y’ a des moments où je m’demande si j’ai un inconscient! Heureusement, la PQR est là pour m’en tenir lieu. D’une édition charentaise de Sud Ouest, en date du 17 août 2011, j’ai eu l’émotion de voir surgir de mon passé monsieur Loulou (André) Degorças, «sculpteur cagouillard».

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Quelle reviviscence! Rappelez-vous. C’était au début septembre 2005. Je n’étais pas encore la «Grande Timonière» que je suis devenue. Celle dont Mr Alain Bouillet, dans le n°34 de la revue Création Franche (mai 2011), dit que son blogue est –je cite– «bien connu des amateurs d’art brut». La gloire ne poudrait pas encore les ailes de votre Petite âme errante et ses chevilles n’étaient pas enflées. J’étais rien qu’une âmelette nouvelette, mal assurée sur ce qui lui tenait lieu de jambes sous sa mini-robe. Elles ont grandi depuis, grâce à vous, chers lecteurs et lectrices, qui m’avez fortifiée de votre attention et de vos informations.anniversaire-6-ans.gif Elles m’ont portée jusqu’à mon sixième anniversaire que j’ai le plaisir de placer aujourd’hui sous les auspices de Loulou de Genté, petit bourg situé près de Segonzac. Loulou c’est le genre de gars qui ne demande rien à personne et qu’on découvre par hasard. Leur création mérite d’être protégée et leur tranquillité respectée. C’est pourquoi j’avais évité de le localiser en 2005 quand j’en parlé pour la première fois.

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Je m’imaginais que les stakhanovistes du bord des routes, qui traquent le «singulier de l’art» comme l’orpailleur de Guyane ses pépites, finiraient par le trouver. Mais non. Mes photos étaient trop petites. Alors, à l’occasion de mon sixième anniversaire, c’est moi qui vous fait un cadeau en les élargissant un peu.

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Place d’abord à ces personnages en ciment teinté, grandeur nature, qui veillent à l’entrée de la maison de la mère de Loulou.

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Il y en a 4 dont une représente «sa» Sheila, chanteuse dont Loulou est fan depuis qu’elle l’a invité à la teuf donnée pour ses 20 ans. Elle chante Ecoute ce disque.

André Degorças alias Loulou,Sheila

André Degorças alias Loulou,Sheila

 

Un maçon (Loulou ?), sur le pilier symétrique, présente ses outils.

André Degorças dit Loulou

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Loulou aimait trop l’invention pour en rester là. Son brevet pour une taloche en plastique trône chez lui sous une vitrine. Dans sa cour, il a vu un soir des extra-terrestres, «petits et transparents».

André Degorças dit Loulou

Et il s’est bricolé un petit musée de science-fiction avec des comètes peintes sur des bâches noires et une ronde d’aérolithes sur tiges de métal.

André Degorças dit Loulou

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Au supermarché du coin, il cherche des idées dans les revues sur les soucoupes volantes.

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Au rayon des viandes limousines, il achète des bas morceaux pour «son drôle», un vieux chien pour lequel il a conçu une rampe d’accès pour monter au premier étage de sa maison.

Sans doute Loulou n’entretient-il avec l’art brut que des parentés assez lointaines. Il fabrique des souvenirs pour les mariages, de petites stèles avec visages de profils d’après photo.

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Ce qu’il voudrait c’est en réaliser pour des hommes politiques auxquels il voue une innocente considération. Mais les ministres ne se bousculent pas pour venir se faire portraiturer au fotomaton local pour lui. Cela ne fait rien, on l’aime bien quand même et je suis heureuse d’avoir, il y a 6 ans, commencé par lui et par son copain Lucien Favreau à qui il avait conseillé «de mettre de la couleur».

17.07.2011

Le sabotier de Martizay

L’amusant avec mes farfouillages sur les musées autodidactes disparus, c’est qu’une chose en entraînant une autre, je visite par la pensée des tas de charmants petits bleds que vous rencontrerez peut-être pendant vos pérégrinations estivales.

Aujourd’hui, c’est Martizay dans l’Indre (36220), porte d’entrée de La Brenne aux jolis étangs. Comment suis-je arrivée là, aux frontières Berry/Touraine?entree_musee.jpg

Par Jules Sincère, figurez-vous, l’auteur du bouquin dont je vous ai causé dans mon précédent post. Comme ce Sincère a eu la bonne idée de dédicacer de son vrai nom (Allély) mon exemplaire des Amants de la mer, je me suis lancée sur sa piste.

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Manque de bol, Allély est un nom répandu dans la région berrichonne et j’ai fait tintin.Non sans faire connaissance au passage avec un certain Robert Allély, sabotier de son métier et sculpteur amateur qui réalisait, à côtés des sabots utilitaires «de véritables œuvres d’art».

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Du moins, c’est le Bulletin n°5 des Amis du vieux Martizay (nous y voilà), paru il y a 10 ans, qui nous l’apprend. Pas d’images à se mettre sous la dent malheureusement, à part cette repro pas fameuse d’un étonnant sabot-crocodile.

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Il y en a peut-être d’autres à l’intérieur du bulletin mais je n’ai pas le temps de me le procurer. A supposer qu’il ne soit pas épuisé. Mais là aussi, il se pourrait qu’il existe des cartes postales car on avait l’air de prendre au sérieux les coutumes populaires à Martizay.

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Alors, messieurs les cartophiles, un coup de pouce siouplait !

24.06.2011

Laduz ou la clef des songes

Avis à la population animulienne avide de plan détente aux trémolos des p’tits oiseaux!

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Oniric rubric.jpgSi vous cherchez un point de chute à la campagne pour le ouikène ou une thébaïde pour une retraite studieuse, afin de rédiger votre mémoire qui n’avance pas sur Paris, allez faire de beaux rêves au Musée de Laduz.

On dit «Ladu» et c’est dans l’Yonne. Vous le savez bien car c’est pas la première fois que je vous cause de cet adorable musée rural des arts populaires. Des arts et pas des «traditions» car la maison n’est pas confite dans le folklore.img 720.jpg

Si Raymond et Jacqueline Humbert ont passé plus de 30 ans à rassembler les milliers de témoignages des activités, des rêves et du sens esthétique des gens d’autrefois, c’est pour que ça serve à ceux d’aujourd’hui qui ne sont pas tous des bourriques.

musée de laduz

La preuve, Jacqueline Humbert vient de prêter des objets de sa collection aux Morceaux exquis, une expo que je vous ai signalée pas plus tard qu’au début du mois de juin, petits veinards que vous êtes. Raymond Humbert n’est plus de ce monde mais sa présence bienfaisante plane toujours sur le beau jardin du musée où il aimait peindre et où les arbres, quand ils poussent de travers, reçoivent le secours de tuteurs et d’attelles comme on le fait au Japon.

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Dans une salle à part meublée de stalles du 18e siècle, rescapées de l’autodafé où elles étaient destinées par leur église, une exposition des peintures sur papier de Raymond Humbert est organisée par son épouse du 26 juin au 18 septembre 2011. Le vernissage de cette exposition intitulée Paysages est prévue pour samedi, le 25 juin 2011 à partir de 18 h à Laduz.

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Une occasion rêvée de vous offrir une nuit au musée, du moins dans sa chambre d’hôtes. Car, vraiment, je vous assure, ce n’est pas «foutage de gueule» de ma part, on peut maintenant dormir dans cette maison enchanteresse.

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Dans une aile adjacente, deux pièces à l’étage, superbement poutrées,

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un petit escalier avec une rampe en forme de harpe en fer forgé vous attendent.

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Et, jouxtant l’entrée du musée proprement dit,

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une petite cuisine avec des carreaux bleus et des confitures.

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L’Usage du monde de Nicolas Bouvier sur une table

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Un tableau en laine de Marie-Rose Lortet accroché dans la bibliothèque.

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Un coffre paysan à décor gravé, des galoches à châtaignes sur une armoire

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quelques beaux objets ou ustensiles populaires fixés au mur ou suspendus.

Et un p’tit déj bio au soleil le dimanche matin car il y en aura.

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Avouez qu’il y a pire!

21.06.2011

L’appel du 18 juin à la Fabu

18 juin 2011 : pierre blanche dans les annales de la Fabu.

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des hurlements.jpgNon seulement parce que Francis Marshall dédicaçait son recueil de réclamations ou parce que café et chouquettes étaient au rendez-vous des retardataires du matin. La CrAB Rencontre à la fabu.jpg

 

 

 

 

Mais parce que cette journée d’étude et de fun organisée par le CrAB fut tout simplement une sacrée bonne chose à glisser dans l’armoire aux souvenirs.

 

Ils étaient venus, ils étaient tous là. Même ceux du sud de l’Italie, même ceux de Rives dans l’Isère.

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Pourtant le ciel menaçait la tour de Pierre Avezard. J’eus beau exécuter ma danse de conjuration de la pluie, le temps nous la joua jusqu’au bout schtroumpf grognon.

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Ce qui divisa l’assistance en deux groupes distincts.

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Le camp des enragés optimistes qui s’installent dehors pendant les pauses et celui des gens prudents qui s’abritent sagement dans l’atelier spacieux d’Alain Bourbonnais, le héros du jour.

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Heureusement, les projections, les visites, les causeries et les performances réconciliaient tout le monde dans un joyeux brouhaha de chaises remuées et les zims et les zoums de mon kodak numér-hic (votre petite âme errante n’ayant pas craché sur le gentil vin blanc de Bourgogne).

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On se refit tout le toutim de la collection avec des ho! et des ha! aux retrouvailles et aux découvertes. Devant les machines de Monchâtre, Roberta Trapani faillit pousser la canzonette.

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Catherine Ursin, dans ses jolies pompes bleues, était captivée par les masques de Nedjar.

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Fanny Rojat, dans une attitude favorite, jouait les mystérieuses au stand Ratier.

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Je mitraillais pour ma part dans le groupe d’Agnès B (comme Bourbonnais) car les photos exceptionnellement étaient permises.

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Pas mécontente de revoir le mobilier de Podesta

Giovanni Battista Podestà

l’épouvantail du tunnel

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la vache de Landreau

marcel landreau

Question conférences, j’avoue que je me suis dissipée un peu. C’était rigolo d’essayer de capter Déborah Couette qui planchait à contre-jour sur L’Atelier Jacob. Heureusement, elle agite sa chevelure au fur et à mesure qu’elle progresse dans son sujet!

Déborah Couette

On s’entassa ensuite dans la beaucoup plus sombre salle de projection pour «Il avait un côté campagne», le laïus de Baptiste Brun sur Alain Bourbonnais et le petit monde de l’art des année soixante.

baptiste brun

Seules la faim et l’arrivée inopinée de la racaille des Turbulents (qui s’échappèrent bientôt en direction du lac) eurent raison du conférencier qui charmait la galerie.

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Avant de poursuivre le programme scientifique avec la séance médianimique du Sâr J.-L. Lanoux qui évoqua les mânes de Simone Le Carré-Galimard

Simone le Carré-Galimard

on se rua sur le pique-nic. Pauline Goutain mit au service de la collectivité des talents insoupçonnés de découpeuse de terrine .

pauline goutain

emilie champenois,jano pessetPour finir Jano Pesset pointa sa belle barbe de Père Noël que l’on aperçoit ici derrière le franc sourire d’Emilie Champenois.

La présence réelle de Michel Ragon fut attestée par le biais d’un entretien filmé chez lui par les soins de Débo et d’Agnès.

caroline bourbonnais

 

 

Maintenant, si Caroline B veut me donner la recette du délicieux flan qu’elle tient à la main, qu’elle ne se gêne surtout pas!

13.03.2011

Le nid et le néant

Avec les portables que l’on suit partout à la façon des jeunes chiens qui courent après leurs queues, les cabines téléphoniques n’ont plus aucune utilité. Elles dressent dans le décor urbain leur allure un peu incongrue de mobilier de salle de bain.

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Que s’y superpose, par une de ces illusions d’optique qui fait le charme d’une promenade, le chapeau pointu d’une colonne Wallace voisine et nous voilà soudain en face d’un bocal de bonbons de taille humaine.

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On se précipite, l’esprit au vent et le cœur curieux, vers ce que l’on imagine être une installation d’artiste et l’on comprend son erreur.

C’est plutôt un nid de pie humaine qui s’offre à nous. La chose tient, si c’était possible, de la couchette verticale et de l’armoire de chantier.

C’est l’abri d’un sans-abri. La chambre à coucher-tanière, le fauteuil-repaire d’un homme qui y suspend des affaires et qui s’y repose.

 

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Il n’était pas là quand j’ai photographié son nid de rêves et de méditation (ou de cauchemars et de délire). Mon daddy, souvent en goguette sur le Montparnasse, me jure ses grands dieux qu’il a rencontré cette personne inapprivoisée, vivant sur l’asphalte parisien comme au fond des bois.

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Parions que, maintenant que j’en ai parlé, on risque de voir cette «installation» imitée dans des lieux consacrés aux arts contemporains. Mais le moyen de ne pas témoigner de cette création à l’état brut qui ne s’expose en vitrine que pour mieux nous renvoyer à notre néant ?

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00:29 Publié dans De vous zamoi, Glanures, Oniric Rubric | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

11.03.2011

Le temps du Maroc

Merci, chers Animuliens, d’être restés fidèles à mon dernier post. Je sors victorieuse d’un baston avec mon petit mac adoré un peu réticent à se laisser coller la nouvelle version du renard de feu (firefox in inglische). Je vous passe les détails mais ce que j’en ai bavé pour installer Rosetta, rectifier les erreurs de Norton et ouvrir Microsoft au démon, c’est rien de le dire.

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Pendant ce temps là, je regardais passer la concurrence qui me suçait la roue effrontément. C’est que le Maroc -sur la tête de mon daddy!- est à la mode depuis que j’en ai parlé. Du moins de ce certain côté de la blogosphère qui se flatte de subtilité à la pointe de l’arme blanche. Suivez mon regard… Vous voyez ce que je veux dire… Pas bien ? Ce n’est pas grave. Le sujet, j’en conviens, ne mérite pas un gramme de votre attention.

Sachez seulement qu’allant au plus pressé, on n’hésite pas, du côté de mon imitateur préféré, à dégainer le plus évident : les peintres d’Essaouira. Le plus ignare des cicerones de tour operator ne peut plus ignorer leur existence depuis que, dans le cadre du Temps du Maroc en France, grande manifestation culturelle maroco-française organisé en 1999, ils se sont baladés un peu partout dans notre pays.

Singuliers d'Essaouira,autodidactes marocains

A Strasbourg, à Barbizon (comme dit la chanson), à Bourges, La Rochelle, Lyon, Paris, Saint-Etienne et Pezenas, patrie de Bobby Lapointe. Edité par la Galerie d’Art Frédéric Damgaard à Essaouira (Avenue Oqba Ibn Nafiâa), il y a un beau catalogue qui présente 15 artistes dont Ali Maimoune que j’ai déjà évoqué le 20 mars 2010,

Boujemâa Lakhdar

 

 

Boujemâa Lakhdar : «Magicien de la terre»,

 

 

Mohamed Tabal : «peintre de l’errance et de la transe»

Mohamed Tabal,art brut marocain

Hamou Aït Tazarin

hamou Aït Tazarin,ecole d'Essaouira,art brut marocain

Said Ouarzaz : «L’immédiateté (sic) en peinture», Mostapha Assadeddine :  «Surréalisme africain (re-sic)», Fatima Ettalbi

 fatima Ettalbi,école d'essaouira,art brut marocain

Photos Essaouira : Youssef Regragui

C’est une autre Fatima que mon « émule», évoqué plus haut, a sorti comme un joker. Il attribue au fameux pifomètre d’un de ses «correspondants» la révélation d’un «environnement» marocain qu’il qualifie un peu rapidement d’«étrange». Monsieur mon honorable « concurrent» devrait sortir un peu de son hexagone de temps à autre au lieu de chercher à profiter de mon audience.

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M’est avis que son énigmatique informateur lui a refilé un tuyau crevé. Tout le petit monde vacancier qui visite les Gorges du Dadès sait que l’endroit le plus pittoresque se signale par les amusants mannequins (qui ont plus à voir avec une innocente démarche publicitaire qu’avec l’art brut) par lesquels Madame Fatima signale son petit commerce d’antiquités et de tissus.

Gorges du dades,doigts de singe,chez Fatima

madame fatima et moi.JPG On la voit ici en compagnie d’une de ces voyageuses avec lesquelles elle ne répugne pas à se faire photographier. Comme beaucoup de touristes, lecteurs de guides, je l’ai rencontrée en 2004. Il faut vraiment mal connaître les Berbères ou appartenir à la catégorie des ethnocentristes indécrottables pour s’imaginer qu’elle puisse être la «tenancière» d’un «bistrot».

 

Rendez-lui visite. Avant toute chose, elle vous offrira (peut-être) un morceau d’excellent pain trempé dans l’huile d’argan. Noblement. Le mari de Fatima serait l’auteur de la petite kasbah, sans doute la réalisation la plus intéressante de ce parterre en bord de précipice.

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18.02.2011

Sixtine à toutes les sauces

Télescopage. Des fois c’est un bombardement. Les informations m’arrivent de partout et je ne sais plus où donner de l’âme errante. Mardi 15 février 2011 c’est l’art brut qui s’invite aux Mardis de l’expo, sur France Culture. L’émission commence fort : «(…) qu’on l’appelle l’art naïf ou l’art des fous, il suscite à nouveau un regain d’intérêt (…) !!! Le temps d’aller chercher un bâtonnet ouaté dans la salle de bain pour me déboucher les oreilles et c’est déjà jeudi, le jour du Monde des Livres.

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Entre temps, j’ai eu droit au Cloisonné théâtre d’Aloïse qui est, paraît-il, «surnommé la Sixtine de l’art brut». Surnommé par qui ? On ne le saura jamais. A ma connaissance, cette ravissante formule remonte à un article de La Voix du Nord du 12 septembre 2010 où la conservatrice en charge de l’art brut au LaM l’attribuait à la cantonade : «certains l’appellent la Sixtine de l’art brut (…)». Qui sont «certains»? On ne le saura jamais non plus. Mais on se dit sans doute du côté de Villeneuve d’Ascq que plus c’est gros et plus il faut le répéter. Cela finira bien par rentrer dans nos récalcitrantes caboches.

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Fort heureusement il y a le Monde des Livres pour nous laver le cerveau. Dans son édition datée du vendredi 18 février 2011, j’ai sauté à pieds joints sur l’article de Claire Judde de Larivière intitulé : Michel-Ange, le sublime et l’infime, à propos de l’édition de la Correspondance de cet artiste-vedette de la Renaissance italienne, devenu l’étalon or de L’Aracine. Tout d’abord je n’ai rien remarqué mais je suis passée de la page 1 à la page 6 où l’article en question poursuivait son petit bonhomme de chemin. Page 6, il y avait une reproduction, un gros plan de la fameuse chapelle Sixtine.

Michel-Ange,Chapelle sixtine,LaM,La Voix du nord

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Et là, ça m’a sauté à l’œil :

LA CHAPELLE SIXTINE

C’EST DE LA DAUBE.

25.01.2011

Back in USA

Retour à l’Oncle Sam. Si, comme votre petite âme errante, vous faites partie des happy few auxquels un certain Matthieu Morin vient de décerner le grade de «grande farfouineuse en tous sens», vous avez peut-être eu droit à son U.S.A.R.A.M.A. de début 2011.

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Prometteur, j’espère, de nouvelles vadrouilles outre ceci ou cela. Dans le cas contraire vous serez contents que je fasse partager sa carte de vœux. Et dans tous les cas vous pourrez toujours m’accabler de commentaires genre : «assez, je meurs!», «parole, c’est trop beau!» et autres «sam déchire!».

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Et puisque ces belles images viennent d’Amérique, il est normal que je les destine aussi de préférence à mes lecteurs américains car j’en ai, malgré mon épouvantable langage.

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En m’associant aux vœux de Matthieu : «For my best wishes, here are some winks from my 2010 trip to The USA, which was centered on the passion that make us feel alive. Thousand of miles on a path bordered with love, dry bushes, Bud Light and encounters stuck in my mind forever».

23:35 Publié dans Blogosphère, De vous zamoi, Images | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |