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10.09.2011

« Lastarac » expose « l’art brut »

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Depuis que l’art brut est à la mode, un vent de folie ravage la PQR. De quoi venir gonfler la montgolfière de ma rubrique intitulée : Nos amies les bêtes. Parmi le nombre de perles qui s’égrènent sur le Net, j’ai choisi celles-ci, accumulées dans un court article de La Dépêche du Midi du 9 septembre 2011

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La Star Ac, sa sainteté Vassily Kandinsky, avouez qu’il fallait l’inventer! Pour ceux qui l’ignoreraient, le «chantre» de l’art brut, Jean Deschamps (sic) est l’immortel auteur de L’Air de la cambrousse, Aspergeante culture et de L’Hourloupe aux choux.

Le Laïus prend sa source sur le territoire de Laguian-Mazous (je n’invente rien), ce qui explique peut-être qu’on soit fort sur la tchatche dans cette commune du Gers. Si vous êtes dans le coin, courez donc demain dimanche 11 septembre à l’église de Laguian-Mazous. Vous me direz si monsieur Martine est un talentueux rigolo ou un authentique naïf car moi j’hésite.

16:02 Publié dans art brut, Expos, Gazettes, Nos amies les bêtes | Lien permanent | Commentaires (0) | |  Imprimer | | Pin it! |

09.09.2011

Le sculpteur Etienne-Martin affronte La Cohue

lacohue-225x300.jpgMême si vous êtes des happy-few, La Cohue est faite pour vous. La Cohue c’est un musée, situé dans cette charmante Vannes bretonne qui mérite une révérence spéciale parce que jusqu’au 2 octobre 2011 elle abritera l’œuvre d’un artiste digne d’intéresser les afficions de l’art brut sans du tout appartenir à celui-ci.

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Il s’agit d’Etienne-Martin dont l’œuvre reste incompréhensiblement sous-estimée.

Je le connaissais pour ces Demeures, étonnantes sculptures habitables qu’on n’a pas souvent l’occasion de rencontrer.


Mais le beau catalogue de l’expo que j’ai sous les yeux nous révèle bien d’autres choses.

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Notamment cet époustouflant manteau qui ne pourra que vous donner du bonheur, si comme je le crois, vous avez le cœur animulien.

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Personnellement, je n’ai rien contre l’art contemporain quand il s’élève ainsi aux sommets de l’art brut. D’accord, ce n’est pas souvent mais raison de plus pour le claironner quand ça arrive. Dans une époque où l’art brut est trop volontiers mis à nu par ses célébrateurs même, qui s’emploient à le fourrer, avec le tout venant de l’art contemporain, dans le même sac institutionnel, il est hautement nécessaire de mettre en relief les véritables convergences que nous révèle l’œuvre puissante et émouvante d’Etienne-Martin.

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23:24 Publié dans Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : etienne-martin, vannes, sculpture, la cohue, manteau | |  Imprimer | | Pin it! |

03.09.2011

Art Brut and Then Some chez Cavin-Morris

Hey honey, take a walk on the non-mainstream side!

Irène qui venait des Caraïbes est un souvenir. Le calme est revenu à New York après la tempête mais le cerveau de Randall Morris bouillonne toujours. Le 10 septembre 2011, la nouvelle exposition de la Cavin-Morris Gallery ouvre ses portes et son titre dit bien ce qu’il veut dire : Art brut and then some. Axée aussi bien sur des œuvres asiatiques, américaines qu’européennes, elle réunira, jusqu’au 15 octobre 2011, une sélection d’œuvres de créateurs défendus par la Galerie.

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Cela va des constructions guérisseuses d’Emery Blagdon aux dessins médiumniques d’Helen Butler Wells et aux cartes météorologico-psychiques de Zdenek Kosek, en passant par les dessins acérés et obsessionnels de Chris Hipkiss.

Chris Hipkiss

L’expo C-V de ce début d’automne mêle aussi des créateurs bruts japonais qui travaillent l’argile comme Kazumi Kamae

Kazumi Kamae

et d’autres «some» américains comme Mort Golub que je connais trop peu pour pouvoir me prononcer à propos de leur genre de beauté. Je n’ai pas eu le temps non plus d’explorer les relations entre les images de Pushpa Kumari et les sculptures emperlées, cousues et peintes de Sandra Sheeny.

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Branchez-vous sur le site de la Galerie et cliquez sur «self-taughts artists» dans «contemporary». Cela vaut le coup. Ce qui mérite aussi le détour ce sont les théories de Randall Morris, toujours ardent à définir le domaine auquel nous nous intéressons, lui et nous. C’est plaisant de constater que le mot «art brut» fait maintenant partie du vocabulaire américain. Le temps est révolu où on nous disait que les amateurs d’artistes autodidactes des U.S.A seraient incapables de digérer ce terme, soit-disant trop français. N’en déplaise aux pessimistes, nos amis d’outre-Atlantique s’emparent de la notion forgée par Jean Dubuffet et c’est tant mieux. Les voilà mêmes qui enrichissent son contenu et c’est encore tant mieux.

Lisons Randall Morris. En matière d’œuvres, il insiste sur le critère de la qualité. On ne peut qu’applaudir. En matière de définition, il en cherche une qui soit vraiment convaincante. Démarche légitime mais qui pêche peut-être un peu par positivisme. En raison de la riche diversité qui caractérise l’art brut, on ne peut que s’accommoder d’un certain flou. A chaque nouvelle découverte, l’art brut remet en cause ses fondements. Aucune tranquillité intellectuelle à attendre avec lui. Il y a toujours une part non dominée qui vient vous pourrir le raisonnement. Faut-il vous faire un dessin?

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Randall Morris envisage le domaine de l’art brut et celui du mainstream sous la forme de 2 cercles qui se chevauchent. Selon lui, il y a des endroits qui ne se rencontrent jamais et d’autres qui se mélangent et deviennent presque indiscernables. Ouais! Sauf qu’à mon avis, il ne s’agit pas de deux cercles mais de deux grosses bê-bêtes protéiformes et gonflables comme une baudruche de Jeff Koons. Non seulement, elles n’arrêtent pas de glisser l’une sur l’autre, latéralement et de haut en bas mais encore elles n’en finissent pas de gonfler et de dégonfler par endroits comme des pastas dans l’eau bouillante. Avec l’art brut, les scientifiques ont du souci à se faire. Le microbe n’est jamais stable sous le microscope.

Bon, j’arrête parce que c’est moi qui risque d’avoir un hurricane sous la boîte cranienne.

Microbe

Randall Morris écrit :

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01.09.2011

Pince bec chez Rodin

Plus que 3 jours pour Pince bec. C’est une Animulienne vigilante qui m’a sonné l’alarme. Mais comment aurais-je pu deviner qu’au Musée Rodin, jusqu’au 4 septembre 2011, il y avait une réception d’ambassadeurs?

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Celui-ci, plénipotentiaire de la Principauté Dubuffet, vient évidemment de se fourrer un gros Ferrero Rocher dans la gargoulette.

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Jean Dubuffet, Pince bec, 1960
© Fondation Dubuffet, Adagp Paris, 2011

De quoi faire exploser le Penseur. De rire ou d’indignation ?

22:39 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : musée rodin, jean dubuffet, ferrero rocher | |  Imprimer | | Pin it! |

26.08.2011

Des Rives sous roches

pastis_3_couleurs.jpgLe vent se lève. Il fait moins chaud. Mon petit cerveau n’est plus ramollo et mon écran est moins brûlant. Encore deux, trois mauresques, un mojito et ce sera le boulot. La rentrée s’annonce grave avec un 2 septembre à la clé. C’est ce jour-là que débute l’expo Des Rives à L’Auberge de Baulmes, charmant abri sous roche au pied du Jura.

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logo-imgseule.gifDes Rives, à qui voulez-vous que ça parle, sinon à Animula Vagula qui a toujours fait de ce jeu de mots son cheval de bataille?

Récemment c’est sur les bords de l’Escaut qu’une expo belge à géométrie variable empruntait à mon blogue son sous-titre!

Ici, dans cette exposition suisse organisée par Mordache of Lausanne, une asso qui promeut le travail du photographe «autodidacte» (selon le copieux pedigree joint à la présentation du show) Mario Del Curto, ce n’est pas pareil. Céline Muzelle, en bonne lectrice, reprend ma balle au bond et marque un panier en filant avec brio la métaphore : «Les remous n’ont pas manqué dans la vie des artistes que Mario Del Curto a choisi de photographier . Des événements tragiques, un parcours chaotique ou un rêve inaccompli sont souvent la source de leur création. Celle-ci épouse les méandres de leur existence tout en constituant pour eux un refuge, une rive où se retirer lorsque les vents soufflent trop fort».

Merci madame, c’est joliment dit et je ne peux qu’applaudir à cette extension du domaine de mon sous-titre calembourgeois!

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Attention, l’expo Des Rives ne crèchera à Baulmes que jusqu’au 2 octobre 2011. Elle se déploiera ensuite en janvier 2012 dans un autre lieu décentré de Suisse romande : au Vide-Poches de Marsens dans la Gruyère, au cœur d’un genre d’hosto psy. Entre temps, elle visitera en novembre 2011, la Villa Piaggio de Gênes. A chaque étape la présentation sera différente. Les accros pourront donc se farcir les 3. Personnellement, je passerai vite sur les photos de La Demeure du (soit-disant) Chaos car je me contre-tamponne de cette «folie» (au sens aristocratico-architectural du terme).

Mais MDC peut bien perdre un peu de temps puisqu’il nous gratifie par ailleurs de très chouettes zimages de nos lascars favoris. A côté de Melina Riccio et Bonaria Manca déjà célébrées par votre Petite âme errante, je note dans le programme : Gu Ya, modeste jeune femme du Sud-Ouest de la Chine, auteur d’un rouleau dessiné sur 1000 mètres

Gu Ya

Guy Brunet qui fait une fixette sur le cinéma

Guy Brunet

Yuchi Yamamoto, pêcheur japonais, créateur d’un sacré environnement orné de milliers de coquillages

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Veijo Rönkkönen, du Nord-Est d’Helsinki, et ses 500 personnages sculptés grandeur nature. Ceux qui voudraient que je leur fasse un cours n’ont qu’à consulter le dossier de presse qui est trop bien fait. On en voudrait toujours des comme ça!

En pinaillant comme une bête, je n’ai pu y trouver qu’une coquille, enrichissante à souhait : «Les lieux qui accueillent l’exposition sont des endroits conviviaux, propices à de rires (sic) échanges avec un public qui n’est pas nécessairement habitué à de telles manifestations».

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Quand le rare devient rire (et vice versa)

c’est le refoulé animulien qui fait retour

dans le discours savant!

Poil aux dents.

14.08.2011

Purvis et Howard chez Chrysler

Animuliens bonjour. Je vous écris sur une bécane de merde from le café des Flots bleus près du camping de la plage. Aussi serais-je brève (ça vous fera des vacances). D'ailleurs, la seule grâce que je vous souhaite c'est de vous gorger un max de bon soleil comme les moustiques se gorgent de ma petite peau sucrée. You might also like, si vous traînez vos tongs de l'autre côté de l'Atlantique, la next exhibition du Chrysler Museum of Arts(Norfolk, Virginia) qui présente à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 31 décembre 2011 les Self Taughts Artists from the Garbish and Gordon Collection.

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Les SAT, pour les véliplanchistes qui l'ignoreraient, ce sont les artistes autodidactes, catagorie fourre-tout où nos amis américains glissent des naïfs, des créateurs bruts, des gens relevant du folk art and so on.

 

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Ici, tout de même j'ai repéré Purvis Young (1943-2010) qui fit un peu de zonzon dans sa jeunesse. Il était plus doué pour la peinture que pour la cambriole en amateur, aussi s'est-il vite consacré à son art en Floride pour notre grand avantage. Purvis peignait sur ce qui lui tombait sous la main et ses oeuvres sont maintenant dans les musées, par exemple le musée d'art de Philadelphie.

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Howard Finster (1916-2001), quant à lui, était un pasteur baptiste que son dieu gratifiait de visions depuis l'âge tendre de 3 ans. Comme la peinture, finalement, l'intéressait plus encore que les bondieuseries, il cessa de prêcher en 1965 pour se consacrer à ces images dérivées de la pop-culture et de l'iconographie religieuse. Elvis Presley et Jésus Christ en quelque sorte. Cela se passait près de Summerville en Georgie.

Et je vous dis : "bonne sieste".

20:19 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : purvis young, howard finster, art brut, art naïf, us outsiders, norfolk, virginia | |  Imprimer | | Pin it! |

11.08.2011

Anatomia et cætera

Ostrava.pngFrantišek Dymáček. Connaissez-vous ce nom-là ? Moi non plus. Je le découvre. Il vient de Moravie. La Moravie c’est pas comme la Poldavie dans Tintin, ça existe vraiment. C’est une région à l’est de la République tchèque et dedans il y a une ville : Ostrava d’où provient František Dymáček.

institutions-1736.jpgBon, comme c’est un peu loin, vous pourrez rencontrer František à Prague où vous passerez peut-être vos vacances. Où ? En plein cœur de la ville. Sur Nerudova (13). Dans un petit musée privé très classe dont la façade ressemble à une pâtisserie viennoise comme beaucoup de beaux anciens bâtiments praguois.

A l’occasion d’une exposition qui durera jusqu’au 30 septembre 2011. Elle a failli m’échapper parce qu’elle s’appelle Anatomia Metamorphosis et que j’ai cru que c’était la même dont je vous avais signalé l’existence le 2 octobre 2009 (voir ma note : Annivernissages d’octobre) qui se baladait.

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Et bien ce n’est pas tout à fait le cas. Aux deux cas précédemment traités : Lubos Plny et Anna Zemankova, s’en ajoute ici un troisième : celui de František Dymáček (1929-2003).

frantisek dymacek

Terezie Zemánková semble être pour quelque chose dans cette découverte récente (qu’elle me corrige si je me trompe). Elle nous explique sur Radio-Prague que ce créateur, dont les dessins accumulateurs de visages démoniaques flirtent avec la médiumnité, travailla une bonne partie de sa vie dans un centre de recherche informatique. Est-ce parce qu’il contribua au début de l’évolution des ordinateurs ou parce qu’il faisait comme tout le monde des dessins au téléphone qu’il se lança dans des compositions plus élaborées, une fois la retraite venue?

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Toujours est-il qu’il se mit à réaliser cette «jungle de formes» imbriquées où apparaissent (et disparaissent) des visages, des figures, des masques d’autant plus inquiétants que noyés dans une prolifération colorée.

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3 catalogues (un pour chaque créateur) en 3 langues nous sont promis. Je ne lis bien ni le tchèque ni l’allemand ni même l’anglais mais ça fait rien, abcd a intérêt à nous en exporter quelques échantillons à la rentrée, tous les Animuliens ne pouvant se rendre à Prague.  

11:05 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : terezie zemánková, františek dymáček, art brut tchèque, abcd, prague | |  Imprimer | | Pin it! |

06.08.2011

Carton rouge pour Mémée Grossin

«On s’amusait bien en 68» me dit mon daddy adoré, avec nostalgie, en z’yeutant ma dernière trouvaille. Dénicheuse de paperasses anciennes comme je suis, j’ai attrapé dans mon filet à papillons rares, un carton qu’en ces temps mérovingiens on n’appelait pas encore un «flyer». C’est un carton rouge ou plutôt un dépliant de la Galerie Antoinette, dévolue à la défense de l’art naïf.

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Ce n’est pas que les œuvres de Fernande Grossin (1886-1975), une brave vieille dame bordelaise, me passionnent des masses mais c’est qu’il est question d’art brut dans le texte d’Anatole Jakovsky contenu dans cette invitation à une exposition qui occupa 3 semaines, peu de temps avant un 22 mars fatidique.

Dans ce moment précurseur d’un mouvement qui allait reléguer au second plan bien des choses (dont le gaullisme et l’art naïf), on ne faisait pas dans le politiquement correct. On n’hésitait pas, contrairement à aujourd’hui, à exprimer des opinions personnelles et même à se rentrer généreusement dans le chou entre grandes têtes molles. Ici, c’est rigolo de voir Jakovsky, un peu énervé par Jean Dubuffet qui lui pourrit la vie (Asphyxiante culture, son brûlot est pour bientôt), se farcir Raymond Queneau, coupable, d’artbrutophilie et d’artnaïvophobie subséquente.

Mémée Grossin passe à la trappe.

Fernande Grossin,Anatole Jakovsky,St Leu

Après nous avoir rapidement chanté les louanges de cette jeunesse de 82 ans, l’Anatole utilise l’essentiel de son espace à se bastonner avec «la valetaille des gazettes» que défrisent ses chers naïfs. La suite est jouissive puisque s’attaquant «aux grosses pièces», il râle contre un académicien Goncourt qui l’a provoqué.

J’aurais bien aimé trouver l’origine de la citation de Raymond Queneau qui mit les nerfs de Jakovsky en pelote mais je n’y suis pas parvenu (avis aux chercheurs!). Elle date sans doute de 1967 et vaut son pesant de nougat : «L’exposition de l’Art Brut fut cette année une révélation avec l’heureuse conséquence d’éclairer les esprits sur la véritable nature de l’art exploité sous l’étiquette Naïf, école insincère de truqueurs (à quelques rares exceptions près)».

Anatole JakovskyDevant tant de sévérité, Anatole Jakovsky manque d’avaler sa pipe : «Dommage que la fameuse Zazie n’était pas là à ce moment près de lui pour lui dire dans son vert langage : critique mon cul, Keno, t’occupe pas de ça, c’est pas tes oignons». zazie.jpg

 

Avant de se vautrer à son tour dans l’injustice: «Ah, si elle (Mémé Grossin) était seulement une droguée, une internée, une schizophrène, ou une récidiviste de droit commun, au pis aller, comme la plupart des artistes de l’Art Brut, cela aurait pu s’arranger, la rehausser aux yeux de ce profond penseur».

fernande grossin,Anatole Jakovsky

Il a raison mon daddy, en ce temps-là, on s’amusait bien. Avec parti pris peut-être mais sans recours à l’injure, à la diffamation, au harcèlement, au ton menaçant toutefois. Avec pour seules armes l’ironie, l’humour, le sens de la caricature, l’analyse critique, l’exactitude des faits et le contrôle des informations. Sans oublier le droit de citation. Tout un programme.

08:00 Publié dans Ecrits, Expos, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : fernande grossin, anatole jakovsky, raymond queneau | |  Imprimer | | Pin it! |

01.08.2011

Dernières rafales à la Halle St Pierre

On me cache tout, on me dit rien. Heureusement qu’il y a les blogues! Sinon je serais informée vraiment sur rien. La vérité me vient ces temps-ci du camarade Thaddée qui, sur le sien (de blogue) : Thaddée ou l’hérésie tranquille me met la honte sur la face en me rappelant qu’il n’y en a pas que pour la province et que ça urgeotte aussi du côté de Paris. Je me permets de l’appeler «camarade» parce qu’il se sert de ce beau mot pour ses liens. «Je me réveille un peu tard», dit-il, le 28 juillet.

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Mais non, Thaddée, il n’est pas trop tard pour une petite piqûre de rappel en faveur de l’expo Sous le vent de l’art brut à la Halle Saint-Pierre of Montmartre! Foutons pas le trac aux régionaux de tous les pays qui visiteront la capitale en août. Ils ont jusqu’au vendredi 26 août 2011 pour aller respirer ce vivifiant vent là. Votre récent post devrait les stimuler.

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Dans le genre, il faut que je signale aussi l’entretien un peu échevelé de Martine Lusardy, la cheftaine de la Sainte Halle avec la journaliste Chloé Jourdan. C’est sur Almanart, L’Almanach didactique art actuel design photo. L’entretien est entrelardé de grains de sel de la rédaction qui se croit obligée de veiller au grain de l’art contemporain.

Martine LusardyIl n’en contient pas moins des phrases qui font réfléchir. Exemple : «La médiatisation de l’art brut s’est accompagnée d’une certaine dépossession des œuvres par les artistes. Une difficulté est le maintien de l’altérité dans l’art brut, de ne pas diluer cette altérité dans un discours intellectuel. Alors si les musées gomment ces caractères autres, ils ne sont peut-être pas le moyen approprié pour conserver cette altérité».

08:55 Publié dans art brut, Expos, Ogni pensiero vola | Lien permanent | Commentaires (5) | |  Imprimer | | Pin it! |

29.07.2011

CHOMO chez Desmoulin

L’entrée était gratuite. On y accédait par l’ascenseur. C’était en Périgord. Tout pour plaire. Et pourtant j’ai loupé l’exposition CHOMO (encore une) qui s’est tenue, à vrai dire fugacement, du 10 au 21 juillet 2011 dans la salle de l’Horloge de l’Abbaye de Brantôme. C’est la collection perso de la veuve de CHOMO qui fournissait la matière de cette «rétrospective». L’édition numérique du journal Sud Ouest nous affirme qu’elle rendait «bien compte du travail que l’artiste a pu réaliser durant toute sa vie». Je veux bien le croire mais c’est trop tard que l’article m’est tombé sous le regard. Pourtant j’aurais dû m’en douter. Votre petite âme errante ayant parfois sans le vouloir de petits dons de divination. Je m’explique. Les plus animuliens d’entre vous auront noté que lorsque j’ai annoncé (19 janvier 2010, dans la note : Chomo, une œuvre très prisée) la vente publique de certaines œuvres de CHOMO à Cheverny, je n’ai pas manqué de souligner que cet aimable château avait servi de modèle à Hergé pour son «Moulinsart». Et bien entendu, il n’aura pas échappé aux animulâtres que vous êtes que, peu de temps avant, le 13 décembre 2009, je commettais ce calembour douteux à propos d’une double expo du dessinateur et graveur Fernand Desmoulin : Desmoulin’s art. Et puis après me direz-vous? Et bien il se trouve que c’est dans l’Abbaye de Brantôme qu’est abrité le Musée Fernand Desmoulin! Voici donc CHOMO qui se rapproche vraiment du pur dessinateur automatique que fut Fernand Desmoulin. Un voisinage médiumnique en quelque sorte! Sous les auspices d’une pythie moulinsardeuse, Ani, votre servante. A noter que l’expo CHOMO de juillet 2011 à Brantôme était «agrémentée d’un diaporama», ce qui prouve que l’épouse du défunt CHOMO qui, de son vivant, n’encourageait pas trop les visiteurs à prendre des photos du village préludien, n’est tout de même pas une iconoclaste. Aucune reproduction cependant des œuvres de sa collection ne figure dans l’article de Sud Ouest.

01:49 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : chomo, fernand desmoulin, brantôme | |  Imprimer | | Pin it! |