25.04.2011
Joseph Barbiero « au-dessus du volcan »
Mon petit cœur d’Auvergnate saute dans mon T-shirt comique et son ventricule italien palpite aussi. Attention, j’insiste pour vous dire que Joseph Barbiero, le Barbiero des pierres noires et des dessins ensauvagés, est de retour. L’événement de la semaine à coup sûr ce sera lui. Vous avez intérêt à vous pointer dans le passage (des Gravilliers) pour boire un canon jeudi prochain, le 28 d’avril 2011, sur le coup de six heures du soir, à la Galerie Berst. Il y aura des tire-bouchons.
On y vernira Barbiero, du moins son expo volcanique qui est partie pour tenir jusqu’au samedi 4 juin.
Barbiero, ça faisait un moment qu’on n’avait plus de nouvelles de ce maçon veneto, solidement implanté en pays arverne, depuis qu’en 1922 un glandu du béret avait pris le pouvoir chez nos voisins transalpins à grands coups de menton. Pourtant il figure depuis longtemps dans le stock de L’Aracine, transmis depuis à la section «art brut» du Musée d’art moderne et d’art contemporain (…) de Villeneuve d’Ascq. Dans celui de la Collection de l’art brut à Lausanne. Dans la collection de Bruno Decharme. Chez d’autres glaneurs de beaux objets bruts, moins au top (j’emprunte à l’un de ceux-ci quelques unes de mes images).
A la Fabu aussi. Cela en fait des beaux fleurons pour l’œuvre d’un intraitable travailleur du bâtiment qui s’était mis, devenu retraité en 1965, à tailler, griffer, sculpter la dure pierre de Volvic qu’il trouvait en abondance autour de lui! Pourtant, l’expo berstienne prochaine sera la première expo perso de Barbiero depuis longtemps.
La première aussi de cette importance. Un cadeau pour les Parigots et pour les Auvergnats de la capitale qui sont nombreux. Et pour les Italos de passage*. Et pour le monde entier si les internautes n’ont pas leurs yeux dans leurs poches.
Peut-être qu’avec un peu de chance, on croisera jeudi soir Jean Lelong, «l’inventeur» (comme on dit) de Barbiero. C’est cet ancien antiquaire poétiquement épris lui aussi de son Auvergne jolie et farouche, qui, un jour de 1983 où il sillonnait en auto les petites routes, aperçut un berger de ciment sur une terrasse.
Il s’était arrêté, était devenu un familier de l’auteur de cette sculpture : un vieil homme au fort accent ensoleillé, accueillant «mais dans son monde».
Plus que par son «vino rosso», à vrai dire pas très bon, Jean Lelong avait été séduit par l’allure simple du personnage qui lui «faisait penser à un jardinier». Mais c’est bien sûr, l’originalité et la force du travail de ce créateur à l’état pur qui l’avaient conquis, suscitant son enthousiasme que le galeriste Christian Berst a visiblement plaisir à relayer et amplifier aujourd’hui. Quand Barbiero eut 90 ans, il ne put plus que rêver de son jardin et de ses sculptures.
Dessiner au revers des paquets de biscottes lui devînt même difficile.
Lelong qui lui rendit visite juqu’au bout nota cette belle chose : «… ses yeux d’enfant peu à peu se ferment. Il a bien grandi dans cette vie là». On aura une idée plus précise de ce destin en allant sur le site de Joël Barbiero, fils du sculpteur-dessinateur, devenu artiste pour sa part.
*Giuseppe Barbiero, originario di Italia si è stabilito in Alvernia dopo il 1922. Le sue competenze in muratura gli permette di lavorare a contatto con le chiese romaniche della regione. Il ritiro è venuto, ha iniziato a scolpire le pietre vulcaniche. quando le forze lo fallito, si dedica al disegno con la stessa ispirazione selvaggia.
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13.04.2011
Puzzle et Caboches
La Galerie du marché exagère. Premièrement elle était fermée quand je suis passée en août dernier à Lausanne et je n’ai pu que la capturer avec mon petit kodak.
Et deuxièment elle ne nous gratifie que d’un timbre poste sur son site annonçant son actuelle exposition Caboches. Heureusement sa direction est bonne fille et elle a bien voulu m’expédier du lourd dont cette image de Paul Duhem qui nous a fait une tête comme une cafetière.
Caboches c’est trop tard pour le vernissage mais c’est jusqu’au 28 mai 2011. Pensez-y donc !
Puzzle en revanche ça urgeotte.
C’est jusqu’au 17 avril 2011 à Turin à la Galleria Rizomi.
Et puis basta.
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11.04.2011
La folie douce de Bonaria Manca
Sur Animula, on fête et on refête. Votre petite âme errante ne recule devant aucun sacrifice. L’été dernier (le 11 d’août 2010 exactement), je vous avais déjà fait l’article pour la carà signora Bonaria Manca et bien je recommence. Je viens de vous prendre la tête avec la galerie Area? Et bien je remets ça. C’est qu’on n’en finit pas de la célébrer cette sortie du numéro 24 de la revue du même nom. Si ça continue, Area va se faire manger toute crue par l’art brut. En tous cas, elle enchaîne les vernissages sur le sujet. L’A.A.A. (l’aimable Alin Avila) nous convie cette fois-ci à une exposition d’œuvres de Bonaria Manca intitulée La Folie douce.
Save your samedi 16 avril 2011, c’est le jour du vernissage. Attention c’est à l’heure du goûter pour changer : 16 heures tapantes. Et ne vous dites pas que ça va durer toujours comme la saison des amours : l’expo se termine le vendredi 22 avril. L’expo et ce qui va autour est sous le contrôle de Roberta Trapani en tandem avec Claire Margat. Je n’ai pas le plaisir de connaître madame Claire Margat mais je la salue bien.
Roberta Trapani, jeune tête chercheuse toujours à la manœuvre depuis quelque temps, est associée dans mon souvenir à Giovanni Bosco puisque c’est au colloque de Castellammare del Golfo le 31 janvier 2009 (voir mon post du 4 février 2009) que je l’ai rencontrée.
Coïncidence : l’expo Bonaria Manca chez Alin Avila montrera aussi des photos d’un autre Sicilien : Salvatore Bongiorno de Zep Production qui aura le redoutable honneur de voisiner avec Mario del Curto, auteur du très chouette portrait de Bonaria au nez plissé.
Ce garçon-là -je parle de Tore- est partout chez lui à Paris puisque, pas plus tard que jeudi dernier, le 7 avril 2011, il participait, à la Galerie Berst, à une soirée où l’on montrait son film sur Giovanni Bosco
suivi d’une parlote à laquelle il apportait sa verve transalpine grâce au concours de Benedetta Grazioli.
De G à D : B. Grazioli, S. Bongiorno, J.-L. Lanoux, B. Piot
Comme moi aussi, j’ai besoin d’aide à cause de mon italien de contrebande, j’ai persécuté Roberta pour qu’elle me traduise dans la langue du Dante, par respect pour mes lecteurs milanais, romains, siennois, palermitains et castellamarais (j’en passe), l’essentiel des infos que les Céfrans de passage pourront parfaitement trouver sur le flyer.
Per festeggiare l’uscita del n°24 della rivista Area Art, folie e alentours
Alin Avila, Direttore delle edizioni e della galleria Area
Il CrAB, Collettivo di riflessione sull’Art Brut
Vi invitano al vernissage Sabato 16 aprile alle 16
Brut o naïve ?
La folie douce de Bonaria Manca
Esposizione di opere di Bonaria Manca -pastora di origine sarda che vive e dipinge nella sua casa di Tuscania- e di fotografie di Mario del Curto e Salvatore Bongiorno (Zepstudio).
In occasione del vernissage :
16:30 Presentazione del cantiere del CrAB sull’opera di Bonaria Manca, diretto da Roberta Trapani
16:45 Proiezione del film-documentario La sérénité sans carburant (sottotitolato in italiano), in presenza della regista Marie Famulicki
17:45 Dibattito con Laurent Danchin, Mario del Curto, Claire Margat e Nora Queloz
Esposizione ed incontro organizzati da Roberta Trapani, dottoranda in Storia dell’Arte e membro del CrAB, in collaborazione con Claire Margat
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05.04.2011
Hongrie à la folie
Et tant que vous y êtes, avant de vous pointer à Villeneuve d’Ascq, faites donc un détour par la Hongrie, je veux dire par Bruxelles. Je vous avais déjà parlé l’année dernière en septembre des œuvres de la collection de l’hôpital psy de Pécs. Et bien voilà que pour la première fois, elles sont montrées hors de Hongrie. Où ? Mais au musée d’Art & Marges, naturellement.
H.Zs. (1943-ca 1970-1980)
J’emprunte au joli dépliant imprimé pour l’occasion une courte description que vous trouverez aussi en anglais et en français :
«De werken afkomstig uit de collectie van de psychiatrische instelling vans Pécs (Hongarije) worden voor het eerst tentoongesteld buiten Hongarije. Professor Camillo Reuter, de eerste directeur van de psychiatrische instelling, verzamelde tussen 1918 en 1945 meer dan 2000 tekeningen van schizofrene en manisch-depressieve patienten. De tentoonstelling is een pakkend overzicht van bijna een eeuw asielkunst uit Hongarije».
J. A. (1880-1946)
L’exposition d’Art & Marges a pour titre : Hongrie à la folie et pour sous-titre : Œuvres de la Collection Reuter de Pécs. Elle durera environ deux mois et se terminera le 5 juin 2011.
F. I. (1886.?-1932/1933)
00:04 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut, art brut hongrois, collectionreuter de pécs, art & marge musée | | Imprimer | | |
03.04.2011
LaMicalement vôtre
Roulent-ils en Dino Ferrari ou en Aston Martin DBS?
Sont-ils enfants de Brooklyn ou rejetons de l’aristocratie britannique? Autodidacte à l’accent populaire pour l’un ou dandy un peu snob faisant sonner les dentales pour l’autre?
C’est ce qu’on a tendance à se demander au sujet de messieurs Mermod et Eternod, les collectionneurs-duettistes de l’art brut. Et on aurait tout faux si on les imaginait comme des sortes de Brett Sinclair et de Daniel Wilde.
Il n’empêche que la prochaine expo de leur Collection commune s’intitule Amicalement brut. Et que votre petite âme errante, fascinée comme elle l’est par les grandes séries télé des années soixante-dix, ne peut pas s’empêcher d’y lire comme un écho d’Amicalement vôtre.
In english, The Persuaders parce que les 2 sympathiques protagonistes de cette œuvre en 24 épisodes impérissables de Robert S. Baker préfèrent «persuader» plutôt que «canarder» au Beretta comme cet idiot-macho de James Bond.
Comme Brett et Danny, Jean-David et Philippe sont pacifiques et souvent en balade en France. Bien que tous deux citoyens de Lausanne où ils ont étudié ensemble au collège, ils se sont mis ces temps derniers à collaborer avec le LaM de Villeneuve d’Ascq (où ils ont déposé pour longtemps plus de 200 de leurs enfants) plutôt qu’avec la vénérable Maison mère suisse, j’ai nommé la Collection de l’Art brut. On aimerait bien savoir pourquoi. Mais l’hyper copieux dossier de presse du LaM qui cherche pourtant visiblement à couvrir tout le champ de l’information ne nous dit rien à ce sujet.
Roger Moore et Tony Curtis -pardon, Jean-David Mermod et Philippe Eternod- bénéficient tous deux d’une notice d’une trentaine de lignes qui nous apprend surtout ce que l’on sait déjà. Rien par exemple sur leur âge mais c’est compréhensible avec les stars. Rien sur leurs occupations professionnelles à cause sans doute du respect dû à leur vie privée. Mais on aimerait savoir par exemple, ce qui attire chez chacun «le collectionneur passionné d’art contemporain» que l’on prétend qu’il est.
Craquent-ils pour Jeff Koons, pour Lucian Freud ou pour Philippe Pasqua? Répondez-nous vite, communicateurs lameux de cette «exposition théma (sic) art brut». L’attente est insoutenable. Ce sera plus utile que de nous raconter la vie de leurs grands-pères. Ou de nous bercer avec des généralités qui ne mangent pas de pain du genre : «notre but ultime est de partager notre passion avec d’autres (…)».
L’exposition Amicalement brut commence le 9 avril, jour anniversaire de mon daddy adoré. Je risque pas d’oublier. Elle se terminera le 28 août 2011. Elle tournera autour de 5 grands ensembles d’œuvres d’Aloïse Corbaz
Friedrich Schröder-Sonnenstern, Louis Soutter
Scottie Wilson, Joseph Wittlich. Il n'y a malheureusement pas trop d'images disponibles, alors je vous montre un Ted Gordon
Cette expo comportera un catalogue, l’occasion de mettre pour pas cher (18 €) une grande collection européenne dans votre bibliothèque brute. Elle se présente comme un parallèle à la grande exposition Adolf Wölfli Univers dans la même crèmerie.
Mais là, je vous en ferai pas des tonnes parce que vous trouverez tout mais alors tout de chez tout dans le communiqué de presse du LaM(ical).
13:09 Publié dans art brut, Ecrans, Expos, Images | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : jean-david mermod, philippe eternod, aloïse corbaz, friedrich schröder-sonnenstern, louis soutter, ted gordon, adolf wölfli, lam, brett sinclair, daniel wilde, amicalement vôtre, amicalement brut | | Imprimer | | |
27.03.2011
Art psychopathologique : 60 ans après ?
«Le 24e numéro de la revue area questionne la notion de la folie dans l’art, en s’intéressant à ce que la folie permet d’apprendre sur l’art» (pré-sommaire). Area n’est pas seulement une revue, c’est aussi une galerie située près des Grands Boulevards dans le cœur historique de Paris.
A l’occasion de la sortie de ce numéro important, cette galerie s’associe avec le Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne pour une exposition intitulée 60 ans après?
Cette exposition se présente comme la «Reconstitution de l’Exposition internationale d’art psychopathologique de 1950». Concernant l’exposition de 1950, on peut lire l’ouvrage de Robert Volmat paru en 1955 : L’Art psychopathologique.
André Breton avait conservé un exemplaire de ce livre dans sa bibliothèque.
C’est tout dire.
Rendez-vous au vernissage d’area jeudi 31 mars 2011 à 19 h.
"Il numero 24 della rivista area esplora il concetto di follia nell'arte, concentrandosi su cio' che la follia permette di imparare sull'arte" (pre-sommario).
Area non è solo una rivista, ma anche una galleria poco distante dai Grands Boulevards, nel cuore storico di Parigi.
Approfittando della pubblicazione di questo numero importante, la galleria ha organizzato con il concorso del Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne una mostra intitolata 60 ans après ? (60 anni dopo ?) che tende a essere la ricostituzione della Mostra internazionale d'arte psicopatologica del 1950.
Sull'evento del 1950, si puo' leggere il libro di Robert Volmat edito nel 1955 : L'Art psychopathologique (L'Arte psicopatologica), di cui André Breton -fatto sintomatico- aveva conservato una copia nella sua biblioteca.
Appuntamento al vernissage di area, dunque, il 31 marzo 2011 alle ore 19.
Traduction Michel Scognamillo
"The 24th issue of the journal area questions the concept of madness in art, focusing on what madness can learn about art" (pre-summary).
Area is not just a magazine, it's a gallery near the Grands Boulevards, in the heart of historic Paris.
To mark the release of this important issue, this gallery is associated with the Centre d’Etude de l’Expression du Groupe hospitalier Sainte-Anne for an exhibition entitled 60 ans après ? (60years later?). This exhibition presents itself as the "Reconstruction of the International Exhibition psychopathological Art at Sainte-Anne Hospital in 1950"
For exposure of 1950, read the book by Robert Volmat published in 1955 : L'Art psychopathologique (The psychopathological Art). André Breton had retained a copy of this book in his library. That says it all.
Rendezvous at the opening of area Thursday, March 31, 2011 to 7 pm.
Traduction gouguelissimo
16:43 Publié dans Expos, Gazettes, Jadis et naguère | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : galerie area, revue area, art psychopathologique, art brut, hôpital sainte-anne, robert volmat, andré breton | | Imprimer | | |
17.03.2011
Friedrich Schröder-Sonnenstern à NYC
Bon d’accord, il a un nom impossible mais ce n’est pas une raison pour ignorer Friedrich Schröder-Sonnenstern. Une exposition commence qui va montrer jusqu’au 30 avril 2011 une trentaine d’œuvres (ce qui n’est pas rien) de ce si extraordinaire artiste allemand à la vie non moins extraordinaire (du moins pour ce qu’on en connaît car il a eu le don de brouiller les pistes).
C’est dans l’Upper East Side de New York, exactement au 4 East 77 th Street, à la Galerie Michael Werner. On nous promet du beau, on nous promet du neuf : beaucoup de ces œuvres «are exhibited for the first time anywhere» nous dit le site de la MWG.
Il y a donc des chances pour que ce soit un événement. Un catalogue que l’on nous dit «fully illustrated» accompagne l’expo. C’est tant mieux car la doc sur ce peintre ne court pas les rues.
On trouve des catalogues en allemand
en italien
en japonaispubliés au XXe siècle. Pas grand chose en français ou même en anglais.
Comme le parcours de Schröder-Sonnenstern est du genre compliqué, jalonné d’épisodes psychiatriques, d’escroqueries diverses, de vagabondages et d’arrestations, je renonce à vous le résumer. Le plus simple est de vous reporter à la page carrément copieuse qui le concerne dans le catalogue Sous le vent de l’art brut actuellement en vente à la Halle Saint-Pierre of Paris.
Et si vraiment, vous ne pouvez pas vous offrir NYC en ce moment, vous pourrez voir là une non négligeable sélection schröder-sonnensternienne en provenance de la Collection Charlotte Zander.
00:13 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : friedrich schröder-sonnenstern, art brut, galerie michaël werner, halle saint pierre | | Imprimer | | |
14.03.2011
Giovanni Bosco : le berst of
«Come stai, anch’io, la ringrazio, possiamo darsi del tu, posso presentarti il moi amico… »
Sans vouloir faire ma bidochonne de jet tours, je vous dirai que je me suis replongée dans mon lexique de poche français-italiano. C’est qu’il y a urgence : les cousins de Sicile vont arriver d’un moment à l’autre à Paris. Eva di Stefano en tête et les membres du collectif ZEP, Tore Bongiorno et Claudio Colomba. Tous ont fait beaucoup (et continuent à faire) pour la mémoire de Giovanni Bosco et la promotion de son œuvre.
En synchronie avec les amis et admirateurs français du peintre auxquels votre petite âme errante se flatte d’appartenir, à côté de celui qui eut l’intuition de son appartenance à l’art brut : Boris Piot. Je vous fait grâce des détails. L’histoire pathétique et merveilleuse de Giovanni Bosco a, depuis plusieurs années déjà, débordé du cadre de Castellammare del Golfo, sa ville natale. Elle est bien connue des Animuliens et elle rayonne très loin au delà de ce cercle désormais. En Suisse, aux Etats-Unis et même en Chine.
Les petits nouveaux qui débarquent peuvent se faire un replay sur mes lignes. Et courir, jeudi 17 mars 2011, à la Galerie Chritian Berst, pour le vernissage (18-21 h) de l’exposition Giovanni Bosco, dottore di tutto. C’est la première fois à Paris que les amateurs du genre vont pouvoir faire entrer ce grand cas d’art brut dans leurs collections.
C’est dès l’origine que Christian Berst s’est intéressé à l’œuvre de Giovanni Bosco. A une époque où nulle autorité, nul «spécialiste» patenté n’étaient encore venus lui donner leur bénédiction. Et comme Christian Berst a le défaut d’être opiniâtre, il n’a eu de cesse de réunir une belle sélection de ces dessins sur papier qui occupaient la vie de Giovanni Bosco au même titre que les fresques qu’il réalisait sur les vieux murs de son quartier.
Je crois que le galeriste n’est pas mécontent aujourd’hui de présenter au public (jusqu’au 23 avril 2011) le résultat de sa patience. On ne saurait lui en vouloir. Le carton d’invitationest une synthèse et un cri.
Un condensé de formes-fétiches de Giovanni Bosco : cœur-tête, personnage élastique, gros muscle exhibé. Le tout trempé dans un bain de lettres en quête de sens. L’imbrication des éléments, cernés d’un trait épais, s’opère sur le mode d’une bouche ouverte dans le rouge palpitant. Ce peintre en a gros sur le cœur et il nous le communique avec une véhémence effroyable et résignée.
00:05 Publié dans art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : giovanni bosco, art brut, art brut sicilien, castellammare del golfo, galerie christian berst | | Imprimer | | |
26.02.2011
Faune brute et Figures populaires à Casablanca
Au Maroc, cela bouge aussi du côté qui nous intéresse. Il était une fois un grand peintre abstrait qui s’appelle Labied Miloud. Ce peintre, autodidacte à l’origine, a quitté ce monde en 2009. Il avait conservé pieusement par devers lui 42 peintures de Radia Bent Lhoucine (1912-1994) qui n’était autre que sa maman.
Labied Miloud avait fréquenté les ateliers d’art plastique que Jacqueline Brodskis, une Française arrivée au Maroc en 1912, avait créés dans ce pays dont elle était tombée amoureuse au point d’y rester vivre. C’est Jacqueline Brodskis, cette «accoucheuse de talents» qui avait découvert celui de Radia Bent Lhoucine en 1961.
Moins connu que Chaïbia et Fatema Hassan (voir ma chronique du 3 nov. 2006), elle n’en est pas moins une grande figure de la peinture féminine marocaine d’origine populaire. Sa grande année fut l’année 1963 où elle exposa à la Galerie Charpentier à Paris dans une manifestation sur Deux mille ans d’art au Maroc et à Lausanne pour une expo individuelle.
Les 42 peintures étaient demeurées au secret depuis 35 ans car Radia Bent Lhoucine, dont l’activité picturale court sur 20 ans, s’est arrêté de peindre à la fin des années 70. Elles sortent au grand jourle temps d’une exposition à Casablanca jusqu’au 10 mars 2011.
Messieurs, mesdames mes lecteurs marocains, il ne faut pas tarder et vous aussi les touristes en vacances dans le royaume! C’est à la Galerie 38. L’adresse est : 38, route d’Azemmour à Aïn Diab. Elle s’intitule Faune brute et Figures populaires.
21:07 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos, In memoriam | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : radia bent lhoucine, art brut, maroc, casablanca, labied miloud, jacqueline brodskis | | Imprimer | | |
19.02.2011
NYOAF 2011
NYOAF. Non, ce n’est pas le nouveau cri de guerre d’Animula! Tout bêtement, ça signifie : New York Outsider Art Fair.
Tout un poème. Et qui s’affiche en kakemono dans le ciel blanc de la GrossePomme.
Avec tout le boulot que j’ai au bureau en ce moment, je n’ai pas pu y aller mais, heureusement, une Animulienne de choc est passée par là entre le 11 et le 13 février 2011. Elle m’envoie pour vous des images : du stand de la galerie Ricco Maresca
du stand de Carl Hammer
de celui d’Andrew Edlin
Sans oublier l’espace de notre galerie Berstnationale avec ses Bosco qui nous tendent les bras.
Merci à Cléo qui s’est levée de bonne heure pour réaliser ce petit reportage. A l’heure où l’on passe encore l’aspi sur le stand de Judy Saslow.
Le temps d’une perspective pour vous montrer combien c’est grand l’OAF et qu’il faut parfois consulter le plan pour s’y retrouver
et puis déjà, du côté de chez Cavin Morris, le monde arrive.
18:54 Publié dans Ailleurs, art brut, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : nyoaf 2011, new york outsider art fair, ricco maresca, carl hammer, andrew edlin, christian berst, ionel talpazan, judy saslow, cavin morris | | Imprimer | | |