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29.03.2010
Que cent lieux s’épanouissent
Les guides c'est bien gentil mais ça se périme vite ou alors ça concerne jamais la région où on va. Aussi faut-il saluer l'initiative de la revue Artension qui dans son numéro d'avril 2010 a eu la bonne idée de publier un cahier (malheureusement inamovible mais on peut se le découper pour voyager plus léger) présentant brièvement 100 lieux insolites en France.
J'insite sur «brièvement» parce que ce canard a eu le bon goût de ne pas nous accabler d'un tas de blablas qui prétendent nous prendre par la main pour organiser nos petites excursions. Une photo, l'adresse, éventuellement téléphone et adresse électronique, courte présentation maquettée sans chichis mais avec le souci de la lisibilité. Tout ce qu'on aime.
Y'a que les fonds framboise et moutarde choisis pour mettre en valeur certaines notices pour les sites-phares du journal que je kiffe pas des masses mais c'est un détail.
A user sans modération pendant vos pérégrinations mais pas en petits ravageurs des steppes, s.v.p. En prenant soin de goûter à vos découvertes. Ce n'est pas parce qu'il y en a 100 que vous devez toutes vous les faire. L'inconvénient avec les chiffres, c'est qu'ils nous poussent dans notre mauvais génie : celui de la canulante mentalité industrielle.
Ne faites pas comme Animula : prenez le temps de vivre brut et cool.
11:29 Publié dans Gazettes, Vagabondages | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : la fabuloserie, environnements bruts et spontanés, art brut, lieux insolites, abbé fouré, france insolite | | Imprimer | | |
26.03.2010
Noirs dessins au Carrousel du Louvre
Et le lendemain, mercredi 24 mars 2010 (mais vous avez jusqu'au 28) j'ai patiné jusqu'au Carrousel du Louvre pour le Salon du Dessin Contemporain.
Les années se suivent sans se ressembler. L'année dernière on pelait de froid mais là c'est super-cosy dans ce beau lieu pharaonesque.
On peut commencer par le cabinet noir, une section où sous le vocable de Histoire(s) de carnets les organisateurs ont eu la bonne idée de montrer en lumière atténuée et avec gardienne à l'entrée (no photo!), des carnets d'artistes parmi lesquels 2 très denses de Michel Nedjar. On retrouve des dessins du même sur le stand de Christian Berst dont on se demande comment il fait pour crocher, accrocher et décrocher si vite. Je serais bien entrée mais il y avait la télé à genoux devant le galeriste.
J'ai tout de même eu le temps d'en prendre dans les mirettes avec deux longs dessins de Guo Fengyi (un noir, un couleur) qui jouent les cariatides à l'entrée.
Tout près de là, à la Galerie Lara Vincy, j'ai été surprise par 5 dessins des années soixante de Jean-Luc Parant, celui qui fait des boules.
Le reste ne m'a pas vraiment concernée. En plus je marchais comme un TGV : avec tout le boulot que j'ai au bureau, je pouvais pas me permettre de glander.
00:10 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : guo fengyi, jean-luc parant, salon du dessin contemporain | | Imprimer | | |
25.03.2010
L'art brut japonais à la Halle St Pierre
Je rentre à pas d'heure, je me fais des réceptions chez les ambassadeurs, enfin celui du Japon en France, Son Excellence Yasuo Saito. Il a eu la bonne idée d'inviter au cocktail qu'il donnait à Paris, mardi 23 mars 2010, pour les VIP parties prenantes de l'exposition Art brut Japonais qui débute à la Halle Saint-Pierre, des créateurs y figurant.
C'est ainsi que j'ai pu boire une orangeade en compagnie du toujours souriant (et si élégant dans son costume à rayures) Takahiro Shimoda qui décore ses pyjamas de motifs colorés parce qu'il veut dormir dans ce qu'il aime le plus : les œufs de saumon, les gâteaux et bien d'autres choses encore.
J'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Mlle Shiho Ueda venue directement de sa montagne située au nord du Japon. Shido Ueda, en plus d'un chromosome, a un avantage sur nous. Elle est capable de remplir des pages entières de petits personnages à la queu leu leu ondulante qu'elle appelle "Koyubito-san" (Monsieur et Madame Auriculaire). Sa maman que je connaissais déjà parce que j'ai vu un petit film pris dans le petit restaurant dont elle s'occupe, m'a fait cadeau d'une petite carte avec un vrai dessin de sa fille.
Tout le monde a été sage pendant les discours, moi y compris. Madame Lusardy a dit qu'elle avait le trac mais ça se voyait pas, ni en français ni en japonais. Un qui manquait malheureusement c'est M. Masao Obata qui a eu la mauvaise idée de disparaître avant le voyage vers Paris. Il se taille la part du lion dans l'expo de la salle Saint-Pierre avec ses couples rouges qu'il dessinait sur des cartons jaunes récupérés (et arrondis aux angles) dans les cuisines de l'institution où il vivait.
C'est, avec Shinichi Sawada, un jeune homme aux longs doigts fuselés dont une sculpture en céramique orne le catalogue, une des vedettes de cette expo hyper-collective puisqu'elle rassemble 63 créateurs.
C'est dire s'il faudra s'y reprendre à plusieurs fois. En attendant, voici quelques photos du vernissage.
Et le lendemain ...
23:27 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, art brut japonais, halle st pierre, takahiro shimoda, shiho ueda, masao obata, shinichi sawada | | Imprimer | | |
20.03.2010
Art Paris invite au Grand Pal.
Art Paris, c'est spécial! On entre au Grand Pal et on craque direct pour le sac rose-vernis-à-ongles de Beaux-Arts Magazine.
A l'intérieur le numéro avec la couv de Virginie Barré, Jean in Paris. On le lira plus tard. Mais on le feuillette tout en marchant vers le stand A1 où la Galerie Obsis montre Pierre Clementi avec une souris sur la tête et des photos de la Nouvelle Vague.
Page 61, un squelette d'or trempant dans une lessiveuse. Beaucoup de têtes de mort en effet sur la Foire. On fait dans la vanité en ce moment. Pages 62 à 67 (sautez si ça vous agace) Bozarts-Mag nous parle des prix. Dans sa sélection : 3 références sur 26 pour le genre de beautés qui m'intéressent. Comptez 7000€ pour l'œuvre d'un peintre d'Essaouira : Ali Maimoune présenté par la galerie Damgaard (Maroc).
Si vous mettez 53.000 de mieux, vous pouvez emporter à la Galerie Ritsch-Fisch un paquet de personnages ficelés sur un banc, c'est de Francis Marshall et de sa grande période (1974).
L'affaire du siècle c'est le dessin au crayon de couleur de Josef Hofer. Pour pas plus cher qu'une photo on peut attraper ce personnage ductile au graphisme si désarticulé que c'en est éblouissant comme une musique discordante.
On retrouve ses petits camarades, écrasés par le cadre jaune-orange que leur dessinateur aime à employer, toujours à la limite de sauter par la fenêtre en montrant leur zizi, au stand B6. Christian Berst y a invité Arnulf Reiner qui continue à crayonner des repros d'œuvres d'art brut dont une d'Hofer. Bon, si ça l'amuse!
Pour la partie dévolue à son espace proprement dit, C.B. a opté pour un accrochage clair, bâti autour d'un grand François Burland, ménageant des plages de respiration pour les visiteurs et organisant des confrontations entre le noir et la couleur, Hofer et Plny, les «fétiches vaudou» de Nedjar et les créatures lisses de Nek Chand.
En comparaison, la Galerie Ritsch-Fisch a cherché la lisibilité dans la densité. Son «guest» est le collectionneur Antoine de Galbert qui sort pour l'occasion quelques unes de ses munitions : un très ancien dessin de Crépin,
un Aloïse dans des tons bruns, enceint d'une image en couleur,
un Judith Scott comme un cétacé échoué sur la plage.
J'ai été bluffée par le Piège à œufs, un assemblage de bois et de plâtre d'A.C.M. pas du tout dans la manière de ses machines. On dirait le travail d'un termite parce qu'il y a de l'ermite dans cet insecte.
Et puis c'est tout? Non. Au hasard de mes tours et détours j'ai vu la plateforme Afriques et son mur avec 16 X 5 dessins de Frédéric Bruly Bouabré, artiste exposé en ce moment à la Collection de l'art brut de Lausanne.
Je suis tombée surtout sur un dessin de 1929 de Lubaki, précurseur de la peinture contemporaine congolaise, qui m'a laissé rêveuse.
J'emprunte à un collectionneur de paperasses -Monsieur Lanoux pour ne pas le nommer- un document ancien sur ce créateur dont on a si peu l'occasion de rencontrer les œuvres.
Et c'est ainsi qu'Animula est grande!
23:55 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : art brut, ali maimoune, francis marshall, josef hofer, françois burland, lubos plny, nedjar, nek chand, fleury joseph crépin, aloïse corbaz, judith scott, a.c.m., frédéric bruly bouabré | | Imprimer | | |
16.03.2010
Akkisuitok : Gérard Cambon Galerie Soulié
La Galerie Béatrice Soulié expose Gérard Cambon. Mon rhume recommençant à zéro, je ferais bien de m'en tenir là. Akkisuitok est le genre d'expo qui mérite mieux qu'une ramollo du cerveau. Seulement quand je trouve un mot qui me résiste, faut que je le ronge comme un os. «A qui suit : toc!» (avertissement), «Akki-suie, O.K.» (enseigne de ramoneur)? Rien de tout ça. Akkisuitok a une petite gueule de moufles et d'anorak. Akkisuitok est inuit.
Cela signifie qu'on s'abstient de donner une réponse. Ce dont j'aurais pu m'apercevoir en lisant le carton d'invitation de l'expo au lieu de me goinfrer de lexiques eskimos sur internet. Ces Inuits quand même, ce qu'ils sont zen! Et Gérard Cambon, à ce compte-là, il est zen aussi. Je veux dire qu'il fait de la résistance douce. Pas le genre à nous servir des réponses toutes faites sur un plateau.
Pas le genre non plus à se la jouer plus énigmatique-tu-meurs. Ses assemblages, ce qu'il appelle ses «pièces» se contentent d'exister et c'est plus que pas mal. De ce point de vue c'est un expert de la construction d'ambiances qu'il ne se croit pas obligé de faire dégénérer en théâtre. La vétusté, la fragmentation, le désordre calculé qui n'a pas l'air d'un ordre j'm'en-foutiste, lui sont cher
Cambon se débrouille pour être de la famille de Louis Pons avec d'autres moyens que la composition solide et lyrique qui est à la base de la plupart des compositions de son grand aîné. Il file plus doux, plus furtif, en naviguant entre la rouille des vieilles pub, le liège des choses flottées, la poussière des temps. Mais sans chercher les rencontres dramatiques (rats, becs d'oiseaux morts etc.) ni la précision géométrique d'une Yolande Fièvre bien qu'il touche comme elle à la profondeur des plans.
C'est efficace mais autrement. Les petites créatures «à-la-mie de pain», qu'il penche aux balcons vermoulus d'on ne sait quelles tribunes, renforcent cette impression poétique de ruse innocente avec le «grand genre». Qu'elles ne soient jamais abouties est une caractéristique qui en signe l'humanité.
Allez voir l'expo qui baissera le rideau le samedi 3 avril (déjà). Les images que je vous jette en pâture et qui proviennent du dossier de presse n'étant (astucieusement) que des zakouskis. Dans ce dossier, l'artiste nous parle de son boulot et aborde la question de l'art brut avec lequel, bien qu'autodidacte, il ne fait que flirter (plutôt gentiment, ma foi).
Depuis une quinzaine d'années, la Galerie Soulié suit une voie étroite qui passe entre le derme de l'art brut et l'épiderme de l'art singulier (mauvaise graisse non comprise). Gérard Cambon qui a déjà, dans le passé, occupé ses cimaises mais que je découvre pour ma part, est peut-être bien un représentant des plus purs de ce courant original que mon blogounet brut ne saurait brutalement ignorer.
01:00 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : gérard cambon, akkisuitok, galerie béatrice soulié | | Imprimer | | |
12.03.2010
Alternatives grafikes et vaniteuses
Tant plus qu'il fait froid, tant plus qu'on vernit. On sort du métro parce qu'il y a trop de monde qui s'y réfugie pour fuir le vent mauvais. On fait pas 100 m qu'on gèle du bout du nez. Reste plus qu'à aller de vernissage en vernissage. Ils sont nombreux et fréquentés en ce moment, forcément.
Vodka sur glaçons pour le n°1 de la revue Hey à la Halle Saint-Pierre. Le dernier sur ma route. On retrouve ensuite, bien au chaud chez soi, ses amis sur le net.
Le Dernier Cri et ses Alternatives grafikes qui vont commencer le samedi 13 mars 2010 (vernissage) au Musée de l'Abbaye Sainte-Croix aux Sables d'Olonne
Les vanités sont à la mode. On en accroche même en douce dans l'expo du Musée Maillol à Paris.
Je résiste pas à vous montrer celle du carton de l'expo des Sables qui met le cap sur le 23 mai (finissage).
00:25 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : le dernier cri, vanités, louis umgelter, collection prinzhorn, art brut, halle st pierre | | Imprimer | | |
10.03.2010
No estamos solos rue de Charenton
La surprise viendra demain et elle viendra d'Alexandro Garcia. Si vous ne craignez pas l'hyperstimulation électrique de votre petit bulbe céphalo-esthétique, foncez sur l'expo No estamos solos de cet Uruguayen, jardinier de son métier et visionnaire de la peinture.
Attention : ça crépite, ça couve sous la cendre, ça s'enroule et ça se déroule, ça vrille, ça décoiffe, ça vertiginise. Un chaos structuré, un infini turbulent, des paysages martiens de chez martiens, des architectures en cristaux. De l'utopie, de l'uchronie, de la fausse symétrie et des kaléidoscopiques visions d'outre-mondes. Des comètes à tous les étages. Une invitation au bal masqué des galaxies de l'intérieur.
Heureusement, c'est dans la rue de Charenton bien connue de tout le monde. On n'est pas trop perdus. C'est Christian Berst qui régale. Il y aura du vernissage et du catalogue ce jeudi 11 mars 2010 après le turbin (18-21 h) et probablement des cahuettes aussi. Même si vous êtes pas un ouvrier parisien, offrez-vous le détour. La Bastoche c'est fastoche! Les extra-terrestres peuvent garer leur soucoupe devant la galerie. Bon, je plaisante à peine car il faut vous dire que c'est à la suite d'une «rencontre du 3e type» qu'Alexandro Garcia a commencé à peindre ses visions.
Et le film de Steven Spielberg est là pour nous dire combien ces «expériences» peuvent être belles, étranges et respectables. C'est le cas ici, avec ce créateur né à Montevideo (comme Lautréamont) en 1970. Il lui arrive de se considérer comme «un canal qui absorbe les messages du cosmos». Un canal+ alors tant il a su aussi travailler ses instruments de canalisation.
Avec ce mot de «canalisation» on comprendra qu'il y a de l'automatisme là-dedans et de la médiumnité. Certains points de vue de Garcia font penser à Helen Smith. On ne s'étonnera pas non plus que, lui qui ne ressentait pas d'abord le besoin de mettre du discours descriptif sur ces dessins d'un graphisme méticuleux et énigmatique, se soit cru requis ensuite de fournir à leur propos certaines théories new age à la flan.
De bonnes âmes ufologistes s'étant naturellement empressées de lui souffler que ces œuvres reflètaient les messages soit-disant spirituels de je ne sais quelle ère du verseau. La chose était arrivé aussi à Augustin Lesage avec les fondus de l'égyptologie. Pour conclure je dirai que j'aimerais bien voir les livres du genre artisanal que Garcia réalise en reproduisant des textes et des dessins à lui.
Je me demande s'il n'y a pas un petit rapport avec les codex puisqu'il a de grandes chances que ce qui affleure dans ses univers galactiques, c'est plutôt la cosmologie précolombienne.
Et maintenant bonne nuit.
22:20 Publié dans Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, alexandro garcia | | Imprimer | | |
09.03.2010
L’écho des colloques
Si je vous dis «colloques» n'allez pas croire que je vous parle de mes co-locataires. Non, c'est colloques avec un «q» que j'ai en tête. Avec un q sur lequel, c'est connu depuis Montaigne, si haut qu'on soit perchée, c'est toujours sur lui qu'on est assise. Je crains un peu les colloques de ce point de vue. On n'y est pas toujours dotée d'un fauteuil confortable mais c'est un fait qu'aujourd'hui ils se généralisent. Plus l'art brut descend dans la rue, plus il remplit les salles de conférences. Les colloques deviennent incontournables. Je voudrais donc vous en signaler deux.
Le thème du premier c'est L'Art brut de la marge à l'exposition. Il aura lieu de jeudi 25 mars de 9 à 18 h (prévoir sa barre vitaminée) à La Nef de Dijon. Cette journée d'étude au cours de laquelle on essaiera de «dessiner les contours d'un laboratoire de réflexion» s'inscrira dans le cadre de l'Exposition La Tinaïa et Intim'errance du 23 mars au 11 avril 2010. L'atelier italien de La Tinaïa, vous connaissez. Sinon, révisez un peu ma note Arte irregolare du 19 mars 2009.
Intim'errance, c'est une expo itinérante réunissant des œuvres issues des ateliers de l'Espace des expressions G. Bachelard du Centre Hospi de la Chartreuse de Dijon. Entre autres partenaires de questa giornata, on trouve la revue Cassandre dont je vous ai déjà touché deux mots le 25 novembre 2007. J'aime bien le préambule du programme bien qu'il confonde un peu les genres : «L'art singulier ne se laisse pas réduire à une définition, il subvertit l'art établi! (...) L'art brut n'appartient à aucun courant artistique et pas davantage à une contestation de la culture dominante. Il n'est pas le fait d'une catégorie d'individus mais d'une mosaïque d'individualités».
Le deuxième convegno (colloque) sur lequel je voudrais que vous pointiez votre nez, c'est celui du Centro d'Arte Piana dei Coli, Villa Alliata Cardillo, via Faraone (j'adore ces adresses italiennes) à Palerme. C'est notre amie Eva di Stefano qui est derrière ou plutôt devant puisqu'elle s'est chargée de la coordination scientifique.
Le soutien de la Collection de l'art brut de Lausanne lui est acquis. Je manque de place, qu'elle me le pardonne, pour énumérer tous ses autres partenaires. Outsider art, la creazione differente, c'est le titre choisi pour ces 3 journées de travail : 26, 27 et 28 mars.
Je ne peux pas citer tout le monde, il y faudrait la nuit mais il va de soi que dans ces deux colloques, les Animuliens avertis retrouveront des têtes connues : Céline Delavaux, Bruno Decharme, Alain Vasseur, Béatrice Chémama-Steiner, Sarah Lombardi, Martine Lusardy, Agnès Bourbonnais du côté de Dijon, Lucienne Peiry, Savine Faupin, Domenico Amoroso, Teresa Maranzano, Roberta Trapani du côté de Palermo.
00:16 Publié dans Expos, Parlotes | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : art brut | | Imprimer | | |
08.03.2010
N’oublions pas Van Der Steen
Bonus à ma note Tajan en guise de rebondissement aux observations dominicales d'un Animulien de bonne volonté. Il est juste de faire observer que la vente du 9 mars 2010 propose aussi plus d'une vingtaine de Van Der Steen. C'est vrai aussi qu'avec sa façon bien à lui de se tenir le derrière entre la chaise de l'art naïf et celle de l'art brut, cet artiste estimable, disparu en 1965, gêne aux entournures nos petits classements confortables.
On nage toujours avec ces gus de la Neuve Invention (VDS en fait partie), une notion un peu en déshérence et qu'il faudrait peut-être réactiver, élargir ou exploser (?), en tous cas redéfinir ou carrément bannir plutôt que de l'oublier comme un croûton de pain derrière un meuble. Là, j'ai trop de pain sur la planche pour me lancer sur la piste de Germain Van Der Steen. Espèrons que l'actualité me fournira plus tard l'occasion d'en dire davantage.
Tant que j'y suis, j'en profite pour vous transmettre un autre fait sur lequel Bertrand Lacy (décidément en verve!) attire mon attention : il lui arrive de lire des romans policiers. Et il me recommande celui de Jesse Kellermann qui s'intitule Les Visages. Non content de mettre en exergue une citation-vedette de Dubuffet (Le vrai art est toujours là où on ne l'attend pas...) ce polar traduit de l'américain traite du monde de l'art contemporain à New York.
Page 174, l'œil de lynx de Bertrand Lacy a repéré qu'un critique britannique était cité pour avoir traduit en anglais l'expression «art brut» inventée par Jean Dubuffet. Le nom de ce critique, mais c'est à vous de le deviner, of course...
00:05 Publié dans Gazettes | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : germain van der steen, art brut, neuve invention, bertrand lacy | | Imprimer | | |
07.03.2010
Frida Kahlo y su mundo
Frida Kahlo, tout le monde n'aime pas mais ma copine Pascaline si. C'est par hasard que je la rencontre vendredi dernier en lèchant les vitrines à Bruxelles. Smack, smack, vous z'ici, je vous croyais zozo etc. Y'a pas de zoo à Bruxelles et je me précipite dans ce genre d'endroit que quand j'ai vu d'abord toutes les expos. Mais cette fin d'après-midi là j'étais frustrée parce que j'avais perdu ma journée dans les rencards-buziness et les téléphones portables qui passent pas toujours avec la France. La riante perspective de rentrer au Windsor Hôtel sans rien avoir à mettre sous les dents des Animuliens ne me souriait guère. Alors je me suis jetée comme la pauvreté sur le monde sur l'appât que m'a tendu la Pascaline qui connaît mes vices. «Comment, t'as pas vu l'expo Frida Kahlo y su mundo, ma pauvr'Ani ? Il te reste peut-être une chance, ça ferme qu'à 9 P.M»
.
J'ai plaqué très vite cette «pauvre» Pascaline pour me lancer bravement en pleine averse à l'assaut de la colline où trône le Musée des Beaux-Arts. Comme la pauvre Frida est tout même un peu loin de mon sujet, je vous la ferai short sur cette expo émouvante qui commence à petit bruit par El Camion (le bus), un petit format de 1929 qui est une sorte d'instantané du moment qui précède le terrible accident qui blessa grièvement la jeune Frida (à D) et lui occasionna ensuite une vie de martyre.
Elle collectionnait les ex-votos. Les tableaux de cette autodidacte de la peinture mexicaine (qui s'habillait de magnifiques fringues populaires) s'en souviennent sans les plagier. On peut voir aux Bo'Zarts, fruit d’une coproduction avec les musées Dolores Olmedo et Frida Kalho, près d'une trentaine de ses œuvres. Certaines sont familières à force d'avoir circulé en repros. Telle cette Columna rota de 1944 : une Frida fétiche à clous, colonne brisée, camisole de fer.
Un commode petit guide du visiteur trilingue (Bezoekersgids/Visitor's guide) est distribué à l'entrée.
Grâce à lui, j'ai pu me documenter sur Quelques petites piqûres (unos cuantos piquetitos) inspiré par le meurtre d'une compatriote de Frida assassinée par son ivrogne de mari. C'est la première fois que je me rends compte que cette dénonciation du machisme a été muni d'un cadre ensanglanté à la peinture par l'artiste comme si l'horreur de la scène éclaboussait aussi le spectateur.
La discrète lumière atténuée choisie par les organisateurs, l'absence de musique et de bla-bla inutile dans les vidéos font qu'on s'approche avec respect du drame intime de cette artiste courageuse qui, pour un vernissage triomphal à la fin de sa vie (en 1953), se fit porter sur son lit de douleur, richement décoré, dans la galerie qui montrait son travail.
En sortant, un peu éblouie par la projection du journal intime enluminé par Frida K, j'ai croisé des paquets de sourieuses du côté de la Gare centrale. Elle préparaient la manif du lendemain pour la Journée mondiale des femmes.
18:59 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : frida kalho | | Imprimer | | |