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30.10.2010

Art brut et Neuve invention : résultats de la vente

«Si j’étais pétée de thune, je me ferais bien un gros bordereau dans la vente Tajan!». C’est ce que je me suis dit en feuilletant internetiquement puis, sur papier aidant, le trop beau catalogue de la vacation du 25 octobre 2010 dans l’espace égypto-art-déco de la rue des Mathurins.

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Puis je suis allée à l’expo et j’ai commencé à avoir des réserves. Est-ce parce que ledit espace ressemble à une belle piscine des années trente et que l’emplacement du bassin était occupé par une exhibition de bijoux qui ont distrait mon attention? Toujours est-il que je me suis mise à me demander ce qui valait vraiment le coup là-dedans.

Beaucoup de vedettes : Madge Gill, Janko Domsic, Augustin Lesage, Joseph Crépin, Anselme Boix-Vives, Donald Mitchell, Dwight Mackintosh, Anna Zemankova, Paul Duhem, Alexandre Lobanov… mais pas forcément représentées par des pièces de premier plan.

Des noms vraiment pas courants dans les salles de vente, tels que ceux de Zdenek Kosek, Yassir Amazine, Fernand Desmoulin mais des œuvres pas toujours figurant dans le Top 50 de leurs productions.

jaime fernandes.jpgLe très rare Jaime Fernandes (n° 75 du catalogue) et le très miniaturiste Chiyuki Sakagami (n° 84) m’ont laissé sur ma faim. J’ai eu l’impression d’en avoir vu (je ne sais plus où) de plus bizarres autant qu’étranges mais c’était peut-être dû à ma fièvre rhino-pharyngitale commençante.chiyuki sakagami.jpg 

Le délire aidant je me suis mise à regarder les Madge Gill présents d’un œil torve, à trouver pâlichon le 57 B (Aloïse), à froncer le museau devant les Scottie tardifs occupant les numéros 16 et 17. «Tout de même, y’en a qui ont de la chance de se séparer de ces créations» me suis-je dit in petto.

«Car ça prouve qu’ils ont mieux!» me suis-je ajouté en pensant aux collectionneurs chanceux qui s’allègeaient ainsi de quelques tout de même belles choses.

Un des mérites du catalogue c’est qu’il divisait nettement la marchandise proposée : Art brut/Neuve invention. Un autre de ses mérites c’est qu’il en faisait des tonnes sur la traçabilité. Un pedigree impressionnant accompagnait certaines œuvres. Trop des tonnes parfois puisque pour le Kurt Haas (n°143)

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et l’Ody Saban (144), la provenance indiquée : «Musée de la Création Franche, Bègles» était rectifiée le jour de la vente en «Collection particulière». Chacun sachant que les œuvres entrées dans ce musée demeurent inaliénables. Pour finir, je me serais bien voté un budget de : 40 700 € (sans les frais) pour m’acheter les numéros 20 (Ratier)emile ratier.jpg28 (Domsic)

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39 (Podesta)giovanni podesta.jpg51 (Lesage), 60 (Boix-Vives)

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125 (Chaissac)

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et pourquoi pas 153 (Carmeil)

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On peut rêver, non? Pour le détail des prix, consulter les résultats officiels ou demander à l’Animulien qui a assisté pour moi à la vente. Il m’a dit que plusieurs de mes lecteurs et lectrices assistaient au spectacle et que certains ont poussé bravement leurs enchères. Selon lui, malgré les vigoureux encouragements de menton prodigués à l’assistance par la commissaire-priseuse, c’est surtout les téléphones qui marchaient et comme il n’est pas très à l’aise dans ce genre de manifestations, il n’est pas certain que tout ait été réellement adjugé.

12.10.2010

Les forêts intimes de Sandra Martagex

Pouf, pouf! (comme disait Desproges). Parenthèse, si vous aimez mieux. Je me sentais un peu déprimée alors je me suis fait : «allo, les copines, bobo». A l’heure du thé, je suis allée placoter avec Séraphine et Clémence dans leur bureau. «Placoter» c’est blablater. Pardonnez cet emprunt au lexique québécois. Séraphine s’appelle pas Séraphine ni Clémence, Clémence mais elles me grifferaient si je donnais leurs vrais noms vu que ce sont des dadames sérieuses du monde de l’art. Bref, on a placoté

larry clark.jpgdes zigouigouis de Larry Clark ;-)

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des zomards gonflables de Jeff Koons ;-),

des 193 souvenirs de la Biennale de Venise par Boltanski (glop, glop!).

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Pour finir, elles m’ont raccompagnée au métro et on a ri comme des folles en partageant la même écharpe parce que la fraîcheur tombe vite en cette saison.

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Avec tout ça, j’ai oublié de leur parler de l’expo de Sandra Martagex à la Galerie Frederic Moisan.

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Moi, z’en aurais bien dit le bien que j’en pense… Faut savoir prendre de la distance avec l’art brut de temps en temps! Sans pour autant tomber dans les koonneries et les zigouigouis. Mais je dois préparer la soupe alors je préfère passer le volant de cette chronique à l’un de mes nègres (au sens littéraire du terme)

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22:37 Publié dans Ecrits, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : sandra martagex, jean-louis lanoux | |  Imprimer | | Pin it! |

09.10.2010

Weltenwandler : L’art des outsiders à Francfort

schirn kunsthalle.jpgRestons en Europe. Si d’aventure vos petits pieds mignons vous entraînaient maintenant vers l’Allemagne, je vous conseillerais de vous arrêter dans la bonne ville de Frankfurt. Non pas pour les saucisses (je vous sens portés à rire après toutes ces histoires de quenelles) mais pour l’expo de la Schirn.

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La Schirn c’est en accéléré la Schirn Kunsthalle. Beaucoup de personnes aiment la Schirn sur Facebooket les expos de cette grande maison se font remarquer vachement beaucoup sur le plan germanique et international.

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L’exposition Weltenwandler (World Transformers) de la Schirn m’a tout l’air d’être une expo d’art brut pur jus car il faudrait pas croire qu’il n’y en a plus. Elle durera jusqu’au 9 janvier 2011 et son sous-titrage Die Kunst der Outsider (The Art of the Outsiders) est sans équivoque.

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On ne signale aucun caillou dans ses lentilles (les lentilles vont bien avec la saucisse). Aucun conceptuel rasoir répétant mornement le même motif dénué de sens parmi les «artistes extraordinaires au sens littéral du terme» qu’elle rassemble.

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Rien que des vedettes de l’art brut comme Aloïse, Wölfli, Emery Blagdon 

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Oskar Voll(remarquable pensionnaire de la Collection Prinzhorn)

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Birgit Ziegert (de l’Atelier Goldstein)

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Karl Junker

 Karl junker.jpg George Widener, Henry Darger et Judith Scott (encore). D’autres aussi qui marchent avec. Consultez la liste sur e-flux. Rien que du bonheur! Et le topo en anglais qui cite Michel Foucault et Gilles Deleuze, sans avoir peur d’en déduire quelques évidences fondamentales : «the madman transgresses the boundaries of the bourgeois order» (il ne s’agit pas de Louise Bourgeois!).

07.10.2010

Judith et les boucliers

C’est de l’art brut et c’est en Europe. A Gugging en Autriche, haut lieu de cet art qui ne se nourrit que de lui-même. L’invitée d’honneur à partir du 6 octobre 2010 et jusqu’au 20 mars 2011 c’est la chère petite Judith Scott, magique encoconneuse devant l’éternel.

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Comme la mode est au mélange et que tous les musées vont se croire obligés de nous monter des expos composites, les sarcophages de fils laineux embobinant, à la sauce Judith, des objets dont on devine vaguement les formes sont ici appariés avec des boucliers de Nouvelle-Guinée.

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«Judith Scott meets tribal art» qu’on nous dit. Pourquoi pas ? Cela vaut sans doute mieux que : «Judith Scott rencontre l’art conceptuel».

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Même s’il est vrai que l’on a quand même du mal à saisir le rapport. Au cas où on s’imaginerait par exemple que le concept de protection réunirait les pelotes à la Judith et les boucliers de ces messieurs Papous, je crois qu’on se gourerait dans les grandes largeurs.  

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Les objets de Judith Scott me paraissent autrement enveloppants. Si on l’avait laissé faire, elle se serait incorporé le monde.

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Ses créations artistiques sont de taille à tout bouffer, à vous avaler les spectateurs, ce qui n’est pas exactement le cas, il me semble, des boucliers nouveaux-guinéens qui fouettent aussi mais dans un tout autre registre.

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00:03 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : art brut, judith scott, gugging, art tribal, nouvelle zélande | |  Imprimer | | Pin it! |

03.10.2010

Regards d’automne

bourriche-belon.jpgBellon, Bellon, Bellon, «à ce prix là, vous m’en mettrez une bourriche!».

C’est ce que vous pouvez dire à votre soldeur si, comme moi vous avez la chance de croiser sa librairie en allant acheter votre salade.salade_verte.jpg

Franchement, ce serait bête de se priver de ce bô bouquin d’Eric le Roy sur la photographe Denise Bellon(1902-1999) qui fut proche du Mouv Surr. Quand il est sorti en 2004 aux Editions de la Martinière, il coûtait plutôt bonbon (55 €), ce qui n’est pas choquant pour un album de cette qualité, reproduisant je ne sais combien de photos avec des entrelardages biographiques, éclairants mais pas pesants.

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Aujourd’hui, il en arrive un petit stock sur le marché et vous pouvez vous en goinfrer sans mettre en péril votre budget d’étudiant ou de retraité de plus de 67 ans.

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Cela tombe pile pour la dernière ligne droite (jusqu’au 18 octobre 2010) de l’expo Denise Bellon, Regards d’artistes sur le quai de la station St-Germain-des-prés.

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Avec Denise Bellon, on entre dans une famille comprenant la comédienne Loleh, la réalisatrice Yannick (ses filles) et Jaime Semprun (fils de Loleh) qui vient de disparaître et qui fut l’âme de L’Encyclopédie des nuisances, «seul surgeon vivace» de l’aventure situ, selon l’article nécro de Jean-Luc Porquet dans Le Canard enchaîné du 11 août 2010.

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Denise Bellon, son chemin croisa, au gré des reportages, une mariée gitane, de pauvres petites putes du quartier «réservé» de Casablanca, une danseuse de Côte d’Ivoire aussi bien que Salvador Dali, Marcel Duchamp, Joan Miro. Elle est aussi la belle sœur du cinéaste Jacques Brunius (voir mon post du 10 septembre 2005 : Violons d’Ingres). C’est surtout à ce titre qu’elle m’intéresse, obsédée par mon petit bout de lorgnette brute que je suis. Parce qu’elle a réalisé une centaine de clichés du Palais idéal du facteur Cheval en préparation du film de Jacques Brunius sur celui-ci. Cela se passait en 1936 et ses images, «largement publiées, contribueront à la notoriété du lieu». Vous en trouverez deux dans l’ouvrage d’Eric Le Roy. Je vous les reproduit pas pour vous inciter à l’acheter.

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Comme il me reste un peu de place, j’en profite pour zoomer sur un livre d’un certain Christian Colas qui vient de sortir chez Parigramme. Intitulé : Paris graffiti, les marques secrètes de l’histoire, il nous offre pour pas cher (14 €) quantité de repros d’écrits furtifs et de figurations spontanées chinés dans des recoins-coins obscurs de la capitale.

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Certains sont très anciens. Tous témoignent d’un besoin impérieux d’expression populaire, voire d’une pulsion artistique sincère qui se donne d’autant mieux libre cours qu’elle s’exerce en catimini. Attention : beaucoup de ces graffiti sont coton à prendre et il ne faut pas toujours s’attendre à une grande netteté de lecture mais l’auteur-photographe a rudement bien fait de ne pas écarter le diaphane au profit du pittoresque.

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Dernière minute : vous vous souvenez du post Akkisuitok, Gérard Cambon dont votre petite âme errante vous avait régalé le 16 mars 2010? Et bien, voici que Regard, la petite revue d’art de Marie Morel consacre son n°109 (sept. 2010) à cet artiste chouchouté par la Galerie Soulié.

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21.09.2010

Animula éclaire le monde

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Animula éclaire le monde. Elle a tellement d’idées qu’on s’en empare un peu partout.
La preuve? Le 16 mai 2010 dans son post intitulé : De MaM en LaM, le voilà le joli LaM, votre petite âme errante préconisait un apéro géant pour l’inauguration du nouveau musée triplex de Villeneuve d’Ascq. Et bien qu’est-ce que j’apprends? Que le dimanche 26 septembre dans le cadre du «week-end festif» qui accompagne cette ouverture historique, il est prévu «un pique-nique géant» dans le parc urbain!

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Autre coïncidence troublante, à New York cette fois. The indie rock band The Vivian Girls (dont votre petite L'âMe errante vous avait signalé les guitares et le tambourin le 13 oct. 2008 dans son post Vivian Girls Band) vient de faire une musical performance dans la Galerie Andrew Edlin lors de son dernier vernissage le 11 septembre 2010.

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Cette nouvelle expo andrewedlinesque est «curated by» la Québécoise Valérie Rousseau et elle est consacrée, vous vous en doutiez … à Henry Darger. C’est la troisième exhibition solo en ce lieu des œuvres du fameux «self-taught artist». Deux douzaines de pièces en tout provenant du stock de la galerie ou empruntées à des collections privées. Parmi elles, des choses que l’on verra (jusqu’au 11 octobre 2010) pour la première fois.

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Le long et mince carton d’invitation reproduit «a panoramic composition that showcases creatures never before encoutered in Darger’s Realms of the Unreal» :

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des hybrides de plantes vertes et fleuries aux silhouettes de filles («green-skinned plant/human hybrids with vines and blossoming flowers growing from their girlish bodies»).

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Bon je m’abstiens de vous signaler les autres distributions de la manne cervellique animulienne, pour cause de chevilles qui enflent et de 70 paires de chaussures qui risqueraient bientôt de ne plus m’aller.

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23:35 Publié dans De vous zamoi, Expos, Jeux et ris | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : art brut, henry darger, vivian girls | |  Imprimer | | Pin it! |

19.09.2010

L’art brut en lamé

bàl engorgée.jpgMerci à la factrice qui a glissé la nouvelle version (large comme une tranche de jambon à l’os) du catalogue Visions et Créations Dissidentes dans ma boîte aux lettres engorgée.

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Elle s’ouvre sur 3 grands dessins en couleurs d’un Florentin de 40 ans, Giuseppe Barocchi qui ne fréquente La Tinaïa que depuis juin 2008. Ses créations ont déjà figuré à la Neuvième Triennale d’Art Autodidacte d’Insita à Bratislava en 2010.

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Bonne idée qu’a eu le Musée de la Création Franche de le faire figurer dans son expo annuelle de rentrée! Celle-ci débute le 25 septembre 2010. C’est aussi la date de l’ouverture du Musée d’Art brut de Villeneuve d’Ascq, ce qui prouve qu’on ne manque pas d’indépendance à Bègles. Félicitations donc aux Bèglais de ne s’être pas laissé intimider par la concomitance de  l’événement métropo-lillois que ses organisateurs nous présentent partout comme l’affaire du siècle.

On en a plein la P.Q.R. du nouveau LaM!

Nord Eclair nord_eclair.gif, La Voix du Nord, VDN.jpgLa Gazette des Communes La gazette.gif

 

 

en font des gorges chaudes. Rien que sur le ouaibe, j’ai cueilli pour vous quelques morceaux de bravoure de la titraille où divers styles s’affrontent.

Lyrique : Le Pouls du LaM s’accélère avant sa renaissance

Héroïque : Force et sublime de l’Art brut au LaM de Lille-métropole

Incitatif : Au LaM, «l’envie de venir et de revenir»

Avec un peu de chance vous tomberez fatalement sur un des papiers de ce tir médiatique croisé. Pas la peine donc que votre petite âme errante se mette la rate au court-bouillon pour vous expliquer que c’est trop beau, quelle quantité de sueur il a fallu et combien ça coûte. Tout est déjà bouclé par le plan de com du musée.

saliere.jpgElle peut juste par ci par là ajouter son grain de sel pour proposer une virgule supplémentaire ou rectifier un léger détail. Par exemple quand M. Olivier Donat dont les propos ont été recueillis par Justine Faidherbe dans le Nord Eclair du 29 août, nous dit à propos de son fonds brut et lameux que «c’est la première collection d’art brut en France», je me permets de lui faire observer avec tout le respect que je dois à un administrateur général qu’il serait bien inspiré d’ajouter l’adjectif «publique» après les mots «première collection».

Car chacun sait (mes chers Animuliens en tous cas) que LA PREMIÈRE COLLECTION D’ART BRUT EN FRANCE EST EN MAINS PRIVÉES. Du moins pour le moment. Mais je ne demande pas mieux que le LaM soit Maillot Jaune dans l’avenir. C’est même la grâce que je lui souhaite.

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la pensée du jour.jpgPour me faire pardonner mes rabâchages (mais il n’y a pas que les contre-vérités qui méritent d’être serinées), cette pensée du jour dans La Gazette des communes, due à Savine Faupin, conservatrice en chef du LaM, rayon Art Brut : «les gens viennent parce qu’ils se sentent proches de ces œuvres, des créations spontanées, naturelles, qui les intimident moins».

L’inauguration (pour les VIP) est le mardi 21 septembre 2010 à Villeneuve d’Ascq.

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Sans invitation vous risquez de vous sentir un peu intimidés!

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11.09.2010

Corps accords dans la rue Haute

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Corps accords, nouvelle expo de l’art & marges musée. J’y étais. Je dis pas ça pour vous faire bisquer : vous avez jusqu’à la Saint Sylvestre 2010 pour la visiter. Elle est très tendance. En plein les pieds dans le plat dans le débat contemporain sur l’art brut qui monte en mayonnaise au fur et à mesure qu’approche l’ouverture du musée d’art brut de Villeneuve d’Ascq. Non pas tant par son titre qui rappelle celui de l’expo abcd au Pavillon des Arts à Paris en 2004 (A Corps perdu). Ni par sa thématique «ancestrale»: dévoilement et exploration du corps. Mais par son parti pris de regrouper des œuvres d’artistes siders (out et in) comme si c’était du même tabac.

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Tout pour me défriser quoi! Comme si la pluie bruxelloisse ne s’y était pas déjà employée. Mais allez ronchonner quand tout le monde est gentil avec vous ! Quand Madame Carine Fol herself vous dit, non pas 2, mais septante, mais nonante mots. Quand des verres de jus d’orange vous tendent les bras. Quand des têtes connues vous font la bise : Gaëla Fernandez, par exemple. Elle entame le lendemain un pas de danse avec le Mad musée de Liège.

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Ambiance empreinte de cette aimable bonhomie que nos amis belges savent mettre dans les vernissages. Pour une fois, les Français présents dans l’assistance en oubliaient de se tirer la bourre.

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J’ai taillé une bavette avec Stéphanie et Loïc Lucas dont les couleurs chatoient sur les rabats du beau catalogue de l’expo.

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Je venais d’user mes Converse à remonter la Chaussée de Waterloo jusqu’à la porte de Hal. La rue Haute montrait ses cicatrices comme ces nouvelles poupées colorées de Michel Nedjar où il inclut des objets, à la façon de Judith Scott.

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Et c’était beau. Mais à 18h15, c’était la foule au 312-314. Pas fastoche de se faire une idée sur l’accrochage. Alors j’ai nagé de salle en salle, à chaque fois portée par une valeur sûre : Michel Nedjar, Lubos Plny, Loïc Lucas, à laquelle se greffe plus ou moins bien une œuvre autodidacte moins assurée (je ne parle pas de Marilena Pelosi qui tire son épingle du jeu).

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De l’une à l’autre on a l’impression qu’on a sollicité je ne sais quel transfert de substance. Un peu comme si on demandait à une grosse cylindrée de prêter ses teuf-teuf à une mobylette et qu’en retour celle-ci soit invitée à se la jouer gros-cube.

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Mais il n’y à rien à gagner, à convoquer le fauvisme à propos des travaux de Dominique Bottemanne alors que ses linogravures (peut-être plus discrètes) paraissent plus mystérieuses que ses tableaux.

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flyer 2.jpgPouf, pouf ! Tout cela pour dire que l’exposition nous mène en douceur vers son point d’orgue : un triptyque de gravures de Louise Bourgeois !!! Pas mal choisi certes : dans ces meilleurs moments l’art contemporain qui n’est pas-idiot se donne des faux-airs d’art brut. Est-ce que par cette pratique confusante on espère un peu naïvement que les «petits» vont jouer dans la cour des «grands» ?

Je me le demande.

Au moment où je mets en ligne, je tombe sur l’édito d’André Rouillé sur Paris Art n° 325 (9 sept. 2010) qui dissipe un peu ma perplexité.

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Lisez-le-me-le à tête reposée, imprimez-le, conservez-le dans une liseuse en maroquin du Cap. C’est ce que j’ai lu de plus lucide ces temps derniers.

08.09.2010

Dialogues sans marges à Pecs

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«Cinq églises», vous vous demandez bien comme ça se dit en hongrois. Et bien ça se dit Pécs. Si je vous bassine avec cette ville qui est une des plus grandes de Hongrie, ce n’est pas parce qu’elle vient d’être bombardée «capitale européenne de la culture». C’est parce que du 18 septembre au 19 octobre 2010 s’y tiendra l’exposition Dialogues sans marges.

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Et que cette expo m’intéresse parce qu’elle puise dans la Collection artistique de l’hosto psy de Pécs dont je crois bien vous avoir déjà soufflé deux mots dans une de mes précédentes causeries scientifico-loufoque intitulée Vu de Budapest : l’art brut hongrois et autrichien (6 octobre 2008).

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A propos notamment du bouquin d’Irène Jakab (1956).

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Comme je suis déjà pas en avance, que je dois prendre un train aux aurores demain et que je dois fermer mes zolis z’yeux avant 2 h du mat, sinon j’aurai des valises dessous, je n’ai aucun scrupule à vous recommander de faire un détour par le site WBI (Wallonie Bruxelles International) qui vous expliquera tout sur cette expo soutenue par la Cocof (du diable si je sais ce ke c ke ça) et commissariarisée par Julia Fabenyi et Carine Fol, directrice, comme vous le savez, du Art & Marges Musée (je vous passe les parenthèses).

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Vous verrez que cette expo, éprise d’«universalité», vise à instaurer le dialogue entre les œuvres pécsiennes et celles du musée bruxellois. Elle sera abritée par le Müvészetek és Irodalom Haza (grosso modo : Maison de l’Art et de la Littérature) situé en plein centre de Pécs.

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Un Musée Janus Pannonius (ethnographie et arts appliqués si j’ai bien compris) apporte sa collaboration à l’affaire. La honte que j’ai eu quand j’ai vu sur Wiki que ce Janus était un maous-poète de la Renaissance et même qu'il tutoyait sa petite âme à lui :

Ô mon âme dont la lumière a pris source en la Voie lactée,
Captive te voici des bas-fonds de mon corps.
Je n'ai reproche à te faire, ô clarté fidèle et vaillante,
Tu scintilles si fière en ta sérénité...

Je n’en avais jamais entendu parler. Faut vraiment que je me mette au Hongrois Pour Les Nulles.

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23:56 Publié dans Ailleurs, Expos | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : art brut, art & marge musée, irène jakab, janus pannonius | |  Imprimer | | Pin it! |

05.09.2010

Cinq ans aussi, Tonnerre de Berst!

C’est la cata ! Y’a pas que moi qu’ait 5 ans, la Galerie Berst aussi ! Comme chaque année, à la rentrée, ce sympathique établissement est pris d’une frénésie d’expos, d’inaugurations, de communications en feu roulant. Mais là, attention, c’est spécial. C’est du «vraiment H.L.N.», H.L.N. voulant dire Hors Les normes, pour ceux qui ne parlent pas encore couramment le berstien.

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Votre petite âme errante vous dirait bien que ça déménage et elle aurait raison. Christian Berst brandit son étendard sur lequel est écrit : «Vive le Marais!». Suivi de sa vaillante équipe, il se propulse dans le quartier des Enragés, sur le territoire de cette section des Gravilliers qui fit parler d’elle pendant la Révolution française. Bon, on n'est plus au XVIIIe siècle mais après la Bastille, «l’enragé» Christian s’agrandit et atterrit, emporté par son élan, dans le passage des Gravilliers (n° 3-5) pour y propager la flamme de l’art brut.

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L’année dernière sa galerie changeait de nom, cette année elle change d’adresse pour rejoindre ce cœur du cœur de Paris où on accède par une rue qui sent bon : la rue Chapon.

Comment a-t-il fait, Christian Berst, pour opérer ce changement en un seul été? Je ne le sais, ayant été tremper pendant ce temps là mes petits pieds dans un lac jurassien.

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Toujours est-il qu’il a trouvé moyen au mois d’août de repeindre, bricoler, staffer, restructurer, enrichir, faire rutiler son site internet. Et de planter, faire pousser, éclore une newsletter gaie comme un ruban de distribution des prix,

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une invitation (avec un visuel poilu de Guo Fengyi) à son prochain spectacle du jeudi 16 septembreu 2010, (il y aura des musicos), un dossier de presse surtitré «Art brut à Beaubourg»! car il faut dire que la nouvelle galerie n’est pas loin du Centre Pompom.

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Je sais bien que la ruche Berst a bénéficié pour cela de l’assistance de Sophie, Fanny, Benedetta et du concours de Jean-Yves (presse), Elisa (webmestre), Yoann (web developpement). Merci à ces abeilles! Mais quand même! Je me dilate de plaisir à constater que dans la programmation de l’imminente expo de groupe berstienne qui durera jusqu’au 16 octobre 2010 (voir détails sur le site de la galerie) se trouve le nom de Giovanni Bosco

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parmi ceux (entre autres) de créateurs comme Jill Gallieni, Anna Zemankova

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et Joseph Barbiero le volcanique.

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C’est la première fois que des œuvres du Sicilien seront proposées sur le marché aux collectionneurs et ça mérite d’être stabiloté sur vos i-phone, mes petits crapauds du Marais!